MOTOGP - Plus fort que jamais : comment Rossi (Yamaha Factory) est redevenu le grand Valentino

On a coutume de dire que la réussite des grands sportifs réside dans leur capacité à se renouveler. Au regard des performances réalisées par Valentino Rossi (Yamaha Factory) cette année, après cinq saisons vierges de titre, il paraît légitime de le placer parmi ceux-là. Avec ses ingrédients, l'Italien a su trouver la formule pour prendre le dessus sur Marc Marquez (Honda HRC), double tenant du titre, et surtout sur son coéquipier, Jorge Lorenzo, double champion du monde. La recette de son retour au premier plan tient en quatre ingrédients.

Il le dit lui-même : le tour rapide n'a jamais été son point fort. Surtout depuis que le format de la séance a changé, en 2013, avec l'apparition des Q1 et Q2. Rarement présent en première ligne, Rossi a su limiter la casse. Surtout, il a obtenu ses meilleurs résultats en qualification à des moments clés de la saison. "Le Docteur" a claqué une pole à Assen, sa troisième depuis 2010, pour enrayer la série de Lorenzo, qui restait sur 4 victoires. Et, depuis que son rival menace sa position au championnat, il hausse le ton. Lors des deux derniers grands prix, il s'est accroché au top 4 de la grille.

Pour combler son déficit de performance en qualification, le septuple champion du monde soigne ses départs. En 12 manches cette saison, il a grappillé des positions lors du premier tour à 8 reprises. Sans cette réussite, le natif d'Urbino aurait pris constamment le risque de laisser s'échapper son principal rival, Lorenzo. En course comme au championnat.

La clé pour dominer un plateau aussi relevé. La régularité de Rossi se résume en une statistique remarquable. Depuis le Grand Prix du Japon 2014, VR46 n'est jamais descendu du podium. Soit une série de 16 grands prix consécutifs sans quitter la boîte. A ce jeu-là, ni Lorenzo, ni Marquez ne peuvent rivaliser. Et, contrairement au double tenant du titre, lui chute très peu. Il n'est tombé qu'une seule fois cette saison. C'était à Brno, en glissant sur une fuite d'huile. Il connaît parfaitement les limites de sa machine.

Le pilote Yamaha a transformé la stratégie de course en œuvre. En termes de gestion des pneumatiques, du rythme et des faits de course, il n'a pas d'égal sur le plateau MotoGP. Dès la première manche de la saison, Rossi a été le seul à chausser un pneu "dur" à l'avant. L'audace lui avait alors permis de s'imposer en partant 8e sur la grille. En Argentine, il a longtemps contrôlé l'usure de ses gommes pour revenir comme un boulet de canon sur Marquez. Et l'emporter. Plus récemment, sous la pluie de Silverstone, le leader du championnat a surfé.