Samedi, on bronze

Et de 16! Benjamin Stasiulis a décroché la 16e médaille française à Budapest, celle du record. Jamais le clan français n'avait obtenu autant de podiums dans une compétition internationale. En 2004 et 2006, les Tricolores avaient atteint le total de 15 médailles. A 24 ans, Stasiulis s'est arraché pour terminer troisième du 200m dos, derrière le Russe Stanislav Donets, dont c'est le premier grand titre, et l'Autrichien Markus Rogan. Il a battu son record personnel d'une demi-seconde pour monter sur la boite. "J'ai tenu ma promesse et ce que j'avais dans un coin de ma tête, accéder au podium. Cette médaille est magnifique. J'espère que c'est le début d'une histoire. J'ai voulu répéter le rythme de mes courses en séries et en demi-finales. Et j'ai réussi. J'avais gardé un peu d'énergie pour les 25 derniers mètres", a confié le nageur du Paris Lagardère. Le deuxième français engagé, Eric Ress, 19 ans, a pris la 8e et dernière place (2:00.05) pour sa première finale internationale.

Les Français étaient venus pour une médaille, ils l'ont obtenue. Et en terminant troisièmes, ils sont à leur place. La Russie (Nikita Lobintsev, Daniil Izotov, Sergey Perunin et Alexander Sukhorukov), sacrée en 7:06.71, et l'Allemagne (7:08.13), étaient inaccessibles. Le relais français a battu le record national (qui datait des Jeux de Pékin) de plus de quatre secondes (7:06.70) pour chaparder le bronze aux Britanniques, mieux placés aux trois-quarts de la course. Les deux grands artisans de la médaille tricolore ont été Yannick Agnel et Jérémy Stravius. Parti en premier, Agnel a certes buté sur Paul Biedermann, mais en 1:45.83, il a amélioré de plus d'une demi-seconde son record de France du 200m. Après les passages de Antton Haramboure et Clément Lefert, les Français ne pointaient plus qu'au 4e rang, mais Stravius, déjà excellent en séries le matin, est venu manger son adversaire britannique.

Camille Muffat est maudite dans ces Championnats d'Europe. Grande favorite du 200m 4 nages, elle avait échoué à la 4e place. Elle espérait se consoler avec le 200m nage libre. A quelques mètres de l'arrivée, elle tenait encore le bronze. Puis elle a coincé, pour finir une nouvelle fois au pied du podium, à la plus mauvaise place. Sans surprise, l'or est revenu à la championne du monde et recordwoman du monde en titre, Federica Pellegrini. L'Italienne a bien géré sa course, ne s'affolant pas devant le départ canon de la jeune Allemande Silke Lippok à la ligne d'eau numéro 1. Sans complexe, la championne d'Europe juniors (16 ans), a tenu tête à Pellegrini jusque dans la dernière longueur de bassin, avant que l'Italienne prenne logiquement le dessus. Pellegrini s'est imposé en 1:55.45. Le bronze est pour la Hongroise Agnes Mutina.

Ça sent encore la médaille. Les médailles, même. Le doublé, peut-être. Frédérick Bousquet et Fabien Gilot ont signé les deux meilleurs temps des demi-finales samedi, dominant chacun leur course. Mais c'est bien Bousquet qui a laissé la plus forte impression en nageant en 21.36, soit la nouvelle meilleure performance mondiale de l'année 2010. Vice-champion du monde de la spécialité en 2009 derrière son pote, le Brésilien Cesar Cielo, Bousquet fait office de grand favori. Quelques instants auparavant, Gilot s'était également imposé, en 21.75, son meilleur temps de la saison. Il visera dimanche la première médaille internationale de sa carrière. On ne peut finalement regretter qu'une chose: que le règlement absurde de la FINA prive la France de quatre représentants en finale et 'un possible triplé historique. Samedi matin, Alain Bernard et Amaury Leveaux n'ont pu se qualifier pour les demies, alors qu'ils avaient réussi les 4e et 5e temps des séries.

Aurore Mongel, tenante du titre, s'est qualifiée pour la finale du 200 m papillon. La Mulhousienne de 28 ans, déjà 6e sur 100 m papillon, a pris la 4e place de sa course et réalisé le 7e temps des qualifiées (2:09.23). Dans la course suivante, Lara Grangeon a été éliminée en ne réussissant que le 10e temps (2:10.15). La finale est prévue dimanche, mais le podium sera difficile à atteindre pour Mongel.