Berlin 2014 - 200m nage libre : En finale pour quatre centièmes, Yannick Agnel a eu (très) chaud

Yannick Agnel a assuré l'essentiel. Le strict minimum, au vu de son imposant CV. Mais probablement le maximum, compte tenu de ses possibilités du moment. Le protégé de Bob Bowman s'est hissé en finale du 200m nage libre mardi, franchissant le cap des séries le matin, puis des demi-finales l'après-midi. Mais à chaque fois, il a dû batailler. L'aspect laborieux de cette qualification, qui ne constitue d'habitude qu'une formalité pour lui, vient confirmer son état de forme précaire, au lendemain d'une première journée bien délicate, qui l'avait vu échouer en séries du 400m avant d'être laissé de côté pour la finale du relais 4x100m.

Au moins, mardi, Agnel a eu du positif à se mettre dans la poche. Mais pour que le champion olympique et du monde du 200m nage libre devienne également champion d'Europe sur la distance, il faudra, sinon un miracle, en tout cas une petite résurrection mercredi lors de la finale. En séries, mardi matin, il n'a signé que le 11e chrono, en 1'48"27. Loin du meilleur temps établi par son vieux rival allemand, Paul Biedermann (1'46"62). Agnel, parti prudemment, a surtout coincé dans la troisième longueur de bassin et il lui a fallu s'arracher pour éviter une catastrophe.

Lors de la session de fin d'après-midi, le Français se devait donc de partir plus vite. C'est ce qu'il a fait. En tête à mi-parcours, il a encore une fois pioché à partir des 100m, et n'a pris que la quatrième place de sa demi-finale, en 1'47"88. Le 7e temps seulement de ce deuxième tour. Il n'a sauvé sa place en finale que pour quatre minuscules centièmes. S'il sera au rendez-vous mercredi, ses deux premières sorties berlinoises sur 400 ont plus renforcé les inquiétudes qu'elles n'ont rassuré. Agnel le sait, il lui faudra montrer autre chose en finale. Mais en a-t-il physiquement les moyens ?

Après sa course du soir, il s'est à nouveau dit "fatigué", comme pour prévenir qu'il ne fallait pas attendre de rétablissement spectaculaire d'ici 24 heures. Yannick Agnel est un champion, un vrai, il l'a déjà montré à maintes reprises. Mercredi, avec la gnac et la grinta, à la bagarre, il peut se retrouver. Mais son corps lui imposera la limite qu'il ne peut franchir. L'an passé, aux Mondiaux, il semblait aussi à la peine avant la finale, puis il avait livré un bijou pour ajouter l'or mondial à sa couronne olympique du 200. Mais il semble aujourd'hui si loin de son niveau de 2012 ou 2013 qu'une telle démonstration parait exclue.