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Riner : "Terminer ma carrière à Tokyo, au pays du judo, ça me chatouille"

Laurent Vergne

Mis à jour 28/12/2016 à 11:39 GMT+1

Invaincu dans sa catégorie depuis maintenant huit ans, Teddy Riner est un cas à part dans le sport français. Sacré champion français de l'année par Eurosport.fr, le judoka nous a reçus à cette occasion. Pour nous, il est revenu sur ces quatre dernières années, parfois compliquées, mais a surtout évoqué l'avenir. Il rêve de boucler la boucle à Tokyo, en 2020, par un dernier couronnement.

Teddy Riner champion olympique à Rio en 2016

Crédit: AFP

Teddy, après ce deuxième titre olympique en forme d'aboutissement, avez-vous envisagé de mettre un terme à votre carrière ou était-il évident de rempiler pour quatre ans ?
Teddy RINER : Bien sûr, je me suis posé la question. Je me suis dit "qu'est-ce que je fais?" C'est vrai que quand on termine une olympiade, on est très fatigué. Surtout moi, parce que j'avais plusieurs casquettes. J'ai eu dans ma tête plein de questions qui se sont posées. Mais aujourd'hui, c'est réglé. J'ai envie de continuer, j'ai envie de performer, de prendre du plaisir dans mon sport.
Cette olympiade a été paradoxale quand même : parfaite en termes de résultats, mais émaillée de pas mal de soucis physiques, sans parler de la pression inhérente à votre statut. Ces quatre ans ont-ils été compliqués à gérer ?
T.R. : Oui, ça a été compliqué. Ça n'a vraiment pas été une olympiade facile. Deux opérations... A chaque fois, il a fallu se poser les bonnes questions pour remonter sur le tapis, retrouver la mobilité et la motricité de chaque membre. Mais quand on regarde bien, pendant cette olympiade, je suis resté invaincu. J'ai fait un sans-faute et en plus, il y a une seconde médaille d'or olympique au bout. Donc (il souffle)... ça permet de relativiser. Mais oui, ça a été compliqué.
Un Riner moins motivé, n'est-ce pas un risque dans ces quatre années à venir ?
T.R. : La motivation sera différente. Pour moi, ma carrière est faite. Maintenant, ça va être encore plus de plaisir, c'est du bonus. Repousser les records, c'est ça qui m'intéresse. Dans ma tête, je pense que ça va être "no pression" (sic), "no stress". Ça va être que de la cool. Bien sûr, je vais toujours m'entrainer autant, comme un malade. Je vais prendre toujours autant de plaisir à voyager, à faire les plus belles compétitions. Mais c'est du bonus, du plus.
Le fait que les Jeux se déroulent à Tokyo en 2020 a-t-il pesé dans votre choix de continuer ?
T.R. : Oui, ça a été un élément plus que déterminant. Terminer à Tokyo, au Japon, au pays du judo, là où tout a commencé... Ça me chatouille. Pour moi, c'est quelque chose de fascinant à réaliser. J'ai envie de réaliser quelque chose.
Défier les Japonais chez eux, est-ce plus motivant encore que la perspective d'un troisième titre ?
T.R. : En tout cas, défier les Japonais, c'est une motivation en soi. Après, il ne faut jamais oublier qu'il n'y a pas que les Japonais qui savent faire du judo. Il ne faut jamais sous-estimer les autres adversaires. Il y a les Russes, l'Ukrainien, le Roumain, les Coréens et il ne faut jamais les oublier.
Comment êtes-vous perçu au Japon ?
T.R. : C'est difficile de se faire une idée. Je suis allé à peu près trente fois au Japon. C'est vrai que chaque fois que je vais là-bas, il y a beaucoup de journalistes, de caméras. Maintenant, comment je suis perçu, je suis incapable de vous le dire. Est-ce qu'ils m'aiment parce que je bats les Japonais ou est-ce qu'ils me détestent justement parce que je les bats trop ? Je ne sais pas.
Marquer l'histoire du sport français, l'histoire du sport en général, est-ce un facteur important pour vous, ou bien une simple conséquence de votre parcours ?
T.R. : C'est une conséquence. Au début, moi, je voulais prendre du plaisir, j'étais curieux, je voulais faire de la compétition, gagner des médailles. Derrière, lorsqu'on a tout gagné, ce sont d'autres records qui s'offrent à vous, et on se dit "pourquoi pas?" Maintenant, bien sûr, essayer d'être un recordman, pas que dans mon sport, mais dans le monde du sport, ce serait cool. C'est aussi ça, mon challenge, et c'est à travers ça que je prends du plaisir.
Vous avez besoin de ce type de challenges pour avancer ?
T.R. : Je suis comme ça. Ce n'est pas que j'ai besoin de ça, je suis un homme de défi.
En parlant de défi, Hisayoshi Harasawa vous en avait lancé un avant Rio, en affirmant haut et fort sa volonté de vous battre, et sa conviction de pouvoir le faire. Ça vous plait, ça, non ?
T.R. : Oui, ça me plait. Parce que comme je viens de le dire, j'aime les défis. Quand j'ai un adversaire qui annonce des choses comme ça, ça me motive, j'adore ça. Après, ce n'est pas le premier. Il y a toujours eu des rivaux qui se sont permis de dire des trucs dans les médias. Mais c'est normal. C'est un sport de combat, il ne faut pas l'oublier. Il y a de l'adversité, de l'engagement. J'aime ça. Mais avec Harasawa, on va encore se rencontrer maintes et maintes fois je pense. S'il n'y a pas un autre Japonais qui arrive d'ici là !
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