Coupe du monde ski alpin 2013 - Les cinq raisons de suivre les Français à Levi

Sur la piste Levi Black, Jean-Baptiste Grange s’est souvent montré radiant. Depuis 2006, année de l’apparition de Levi au calendrier de la Coupe du monde messieurs, le skieur de Valloire a pris la bonne habitude d’arborer son meilleur visage. Pour preuve, ses deux victoires (en 2008 et 2010) et ses trois podiums (en 2009) en Finlande. En cinq éditions (2007 et 2011 n’ont pas eu lieu), il est d’ailleurs celui qui propose le meilleur bilan comptable devant le Suédois Andre Myhrer et les Autrichiens Reinfried Herbst et Benjamin Raich (une seule victoire chacun). Les plus médisants vous diront que c’était une autre époque, que Grange n’affiche plus le même niveau entre les piquets serrés et que son dossard élevé devrait l’empêcher d’accrocher un troisième triomphe ce dimanche. Ce n’est pas forcément faux.

A Levi, aux côtés des huit autres Tricolores sélectionnés, Julien Lizeroux retrouve la Coupe du monde. Un petit miracle quand on sait que le Plagnard a souvent pensé à ranger ses skis pour de bon depuis deux ans et demi. Mais c’était sans compter sur son abnégation et sa soif de skier à nouveau au plus haut niveau. Après 30 mois d’absence, deux opérations, un genou gauche un peu moins lancinant, et une nouvelle mission (il est devenu représentant des athlètes auprès de la FIS), Lizeroux se dit de nouveau "compétitif" et a répondu à l’objectif qu’il s’était fixé : être au départ d’une Coupe du monde.

Ça passe ou ça casse (presque). A Levi, Sandrine Aubert va jouer très gros. A 31 ans, la Française, décevante 36e de la dernière Coupe du monde de slalom, ne fait plus partie de l’équipe de France et joue sa place en Coupe du monde. On entend par là qu’elle n’appartient plus au groupe fédéral. Cet été, elle a dû s’entraîner seule (ce qui n’a jamais été un problème pour elle dans le passé). Sa performance en Finlande déterminera la suite de sa carrière. Selon Benjamin Melquion, le boss de l’équipe de France féminine, "pour rester en Coupe du monde, elle devra finir dans les 20 premières ou alors faire un podium dans les deux Coupes d’Europe de Levi organisées dans la foulée." Pour info, la Levi Black ne lui a jamais réussi. En sept tentatives, la skieuse des Deux-Alpes n’a jamais fait mieux que 18e (en 2008). La mission s’annonce très compliquée.

A Levi, la reine se nomme Maria Hoefl-Riesch. L’Allemande y possède déjà trois succès. Ce que ne peut pas revendiquer Tessa Worley. Sportivement et mathématiquement. Incapable de rallier la seconde manche en 2010, la Française ne compte qu’un modeste 21e rang à Levi, l’hiver dernier, pour ses deux seules expériences en Laponie. Une de ses rares places dans les points entre les piquets serrés en 2012-2013. Outre Levi, la Bornandine s’est classée 26e à Are puis 14e à Zagreb. Le bilan en slalom est famélique et bien moins bon qu’en 2011-2012, où Worley avait terminé huit fois sur dix dans le Top 30. Dans sa sempiternelle quête de polyvalence "sur plusieurs années", la Française espère afficher des progrès significatifs en slalom cet hiver : "Je veux retrouver de bonnes bases dans cette discipline, nous a-t-elle confié, il y a quelques semaines. J’ai connu une saison plutôt moyenne l’année dernière. J’espère tout remettre à plat et ça commence dès Levi."

Chef de file du ski tricolore, Alexis Pinturault se sait attendu sur toutes les disciplines. S’il lui manque encore des détails pour lever les bras en descente et en Super-G, il a prouvé qu’il était capable de s’imposer dans toutes les autres spécialités. En slalom notamment où il avait éclaboussé de toute sa classe l’épreuve de Val d’Isère l’hiver dernier. Pour le géant d’ouverture de la saison il y a trois semaines, "Pintu" n’a été devancé que par l’intouchable Ted Ligety. Entre les piquets, le skieur de Courchevel est supérieur à l’Américain. A lui de le montrer une nouvelle fois à Levi, pour s’emparer, on ne sait jamais, de la tête du classement général de la Coupe du monde.