Coupe du monde : Les premiers enseignements qu’il faut tirer en quittant Sölden

Il ne lui a fallu qu’une seule manche pour montrer à tous qu’elle n’avait rien perdu de son talent et de ses qualités. Dix mois après sa rupture du ligament interne du genou gauche, Tessa Worley a retrouvé la Coupe du monde à Sölden et tout s’est plutôt bien passé. En première manche, elle a parfaitement utilisé son dossard 2 (protégé) et bénéficié d’une bonne visibilité pour signer le troisième chrono provisoire (à 0”42 de Shiffrin) sur un tracé verglacé.

Son second passage s’est avéré un peu plus compliqué. Le physique n’est pas encore tout à fait là et la Bornandine devrait monter en puissance tout au long de l’hiver, mais sa septième place finale est une belle promesse et un bon repère pour la suite de la saison. "Je suis très, très contente. La course était extrêmement difficile et arriver à faire ce résultat-là était inespéré", a sobrement expliqué la Française, qui a prévu de se rendre à Levi pour confirmer ses bonnes dispositions dans deux semaines.

Lui assure "n'avoir pas changé". On le croit sur parole. Mais sa démonstration dominicale à Sölden devrait refroidir bon nombre de ses adversaires. Et ce, dès la première course. Les bases sont posées. Et elles sont solides. Meilleur temps de la première manche, malgré une faute grossière en bas du tracé, l'Autrichien, qui vise un quatrième gros globe consécutif cette année, a fait le show lors de son second passage pour repousser la concurrence à des années-lumière.

"Après la première manche, j'avais décidé de faire "all in" (tapis) ensuite quoi qu'il arrive." Et ce n'est pas la boulette de Ted Ligety qui l'a fait changer de tactique. "Je n'ai pas vu sa faute, mais j'ai entendu qu'il était loin", a-t-il ajouté. Pour empêcher Hirscher de dompter une nouvelle fois le classement général, il faudra être très fort. Alexis Pinturault est prévenu.

Cinq Bleus qualifiés en seconde manche, quatre dans le top 10. Une nouvelle fois, l'équipe de France de géant s'est montrée à son avantage à Sölden. En terminant troisième, Alexis Pinturault s'est offert un 23e podium en Coupe du monde. A 23 ans et seulement 94 départs à son actif, c'est très solide. Huitième, Thomas Fanara sait qu'il est capable de faire beaucoup mieux. Mathieu Faivre, surpris en haut de la seconde manche, jouera encore cet hiver avec les meilleurs.

Et puis il y a le petit dernier : Victor Muffat-Jeandet, excellent cinquième sur la glace du Rettenbach, soit son meilleur résultat en carrière. Après la performance du skieur de Bonneval-sur-Arc, la France peut aujourd'hui s'enorgueillir de compter cinq éléments dans le top 15 WSCL. Quelle autre nation, chez les messieurs, peut se vanter d'une telle densité ? Aucune.

N’en déplaise à la revenante Lindsey Vonn, Anna Fenninger et Mikaela Shiffrin semblent les mieux armées pour viser le gros globe de cristal cet hiver chez les dames. Leur duel a d’ailleurs déjà commencé, dès Sölden. Tenante du général, l’Autrichienne n’était jamais montée sur un podium à Sölden, c’est chose faite. En partageant la victoire avec l’Américaine de 19 ans samedi, Fenninger a frappé un grand coup sur le glacier du Rettenbach. Même chose pour Shiffrin qui s’est offert un dixième succès en Coupe du monde, le premier en géant. La championne olympique et du monde de slalom ambitionne de se montrer aussi en Super-G cet hiver. On ne voit pas trop ce qui pourrait l’empêcher de briller aussi dans cette discipline.

D'habitude, Tina Maze se plaît à Sölden. Triple lauréate du géant (2002, 2005 et 2012), la Slovène est, cette fois-ci, passée complètement à côté de son géant d'ouverture. Incapable de réagir après une première manche bien décevante (16e à près de quatre secondes du meilleur chrono), Maze a sombré lors du second passage pour se classer 22e.