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A Miami, on débat préavis

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ParEurosport

Mis à jour 23/03/2012 à 19:55 GMT+1

Grève ou pas grève sur le circuit masculin ? Les joueurs se sont réunis mercredi à Miami pour faire le point sur les (nombreux) dossiers en cours. Rien de concret n'en est ressorti, mais la menace d'une grève reste latente et elle pourrait concerner un tournoi du Grand Chelem.

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Crédit: Eurosport

"Mais pourquoi continue-t-on à vendre des billets à Roland-Garros ou à Wimbledon alors qu'on  n'est pas sûr que ces tournois se disputent?" Cette phrase, publiée ce vendredi dans L'Equipe, est attribuée au Canadien Milos Raonic et montre que le monde du tennis est peut-être à la veille d'un séisme que celui-ci refuse de voir venir. Remis brutalement sur le tapis lors du dernier Australian Open, avec en vitrine les escarmouches inhabituelles entre Nadal et Federer, le dossier de la refonte du calendrier ATP a justifié encore quelques débats à Miami, où la caravane de l'ATP s'est posée en début de semaine pour le deuxième Masters 1000 de la saison.
Le moment est mûr pour que le sujet rebondisse. L'enchaînement Indian Wells et Miami, malgré le cadre paradisiaque et la générosité des dotations, constitue le moment de la saison le plus contesté par les joueurs. Passer un mois complet aux Etats-Unis pour seulement deux tournois aux formules inhabituelles, c'est une contrainte dont les joueurs - notamment européens, très majoritaires - se passeraient volontiers. Sans distinction d'origine, ceux-ci se sont retrouvés mercredi en Floride pour faire le point sur les dossiers en cours et évoquer l'hypothèse, latente, d'une grève.
Benneteau : "L'ATP ne va pas dans le sens des joueurs"
Pour marquer le coup, les joueurs n'hésiteraient pas à pratiquer le refus de jouer lors d'un majeur. Les joueurs contestent notamment que seuls 10% des bénéfices de ces tournois, organisés par la Fédération internationale (et non par l'ATP) soient distribués en prize money. Roland-Garros est le prochain sur la liste et serait menacé. Wimbledon arrive juste derrière et ne serait pas protégé par son prestige. Là où les Grands Chelems ont certainement le temps de voir venir, c'est que l'élite du tennis masculin mondial n'entretient pas un rapport de confiance extrême avec l'ATP, qui est censée représenter ses intérêts (notamment auprès de la FIT) tout en organisant le circuit selon des règles de rentabilité de plus en plus efficaces. "L'ATP ne va pas dans le sens des joueurs", rumine le Français Julien Benneteau dans L'Equipe en référence directe à l'enchaînement "débile" Indian Wells - Miami.
Des discussions de mercredi, il n'est rien ressorti de tangible. Roger Federer, qui fait partie du conseil des joueurs, et dont l'influence n'est pas contestée, a appelé "à la patience" et à la "confiance en l'ATP". Or, si les patrons du tennis mondial ne sont pas sur la même longueur d'ondes entre eux, ils ne sont pas non plus alignés sur le reste des joueurs. Rafael Nadal et Andy Murray ont déjà évoqué publiquement le risque d'une grève, en référence à l'engorgement du calendrier, mais ils font aussi partie des bénéficiaires d'un système contesté par la grande majorité des acteurs puisqu'il concentre les ressources sur l'élite de l'élite (environ un quart du prize money revient aux trois premiers mondiaux).
En janvier dernier, l'Ukrainien Sergiy Stakhovsky s'était fait le porte-parole de la classe moyenne du circuit ATP en constatant surtout l'écart considérable entre les trains de vie du circuit principal et du circuit challenger. Encore un autre combat... Entre 1990 et 2011, le prize money total est passé de 33,8 millions de dollars à 80,1 millions de sollars (+ 137%). Sur la même période, celui promis aux tournois Challenger a à peine doublé. "Le vainqueur mérite de gagner de l'argent. Mais essayons toutefois que la répartition soit un peu plus égalitaire", revendiquait Stakhovsky. L'extrême diversité des combats qui caractérise ce mouvement de grogne favorise à l'évidence la lenteur d'un consensus. Jusqu'à la prochaine fois. Dans un dossier récent sur le sujet, Andy Roddick a bombardé dans USA Today : "Nous sommes à deux doigts d'une guerre civile dans notre sport". 
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