ATP - Même sans titre majeur en 2014, Roger Federer peut encore finir N.1 mondial

990 points. Voici désormais ce qui sépare Roger Federer de Novak Djokovic au classement ATP sur l'année 2014. Entre Nadal qui roule au pas et "Djoker" dépassé à Shanghai, le Suisse s'immisce de nouveau entre les deux champions pour retrouver un deuxième rang mondial où il n'avait plus pointé depuis mai 2013. Il retrouve cette place de choix après le gain de son deuxième Masters 1000 de la saison à Shanghai. En remportant ce trophée qu'il n'avait encore jamais gagné, l'Helvète de 33 ans s'est posé un peu plus en sérieux prétendant au trône de numéro un mondial en fin de saison. Une éventualité évoquée cet été qui devient de plus en plus concrète.

Si la saison 2013 restera comme une année à part dans la longue carrière du Suisse, 2014 prend aussi une tournure inattendue, mais cette fois-ci dans le bon sens du terme. En Chine, le Suisse s'est retrouvé pour la cinquième fois de l'année en finale d'un Masters 1000. Depuis 1999, année de ses premiers matches dans cette catégorie de tournois, c'est seulement la troisième fois que ça lui arrive : après 2006 (six finales pour quatre titres au final) et 2007 (cinq finales pour deux trophées). S'il s'imposait à Paris-Bercy dans quinze jours, il remporterait même un troisième trophée de suite en M1000. Et pour le coup, ce serait une première pour lui.

Toute cette réussite démontre que les problèmes physiques du Suisse de l'an passé sont bel et bien derrière lui. Les chiffres sont là pour l'attester : cette saison, il compte quatre titres remportés en neuf finales, son deuxième meilleur total depuis 2007. C'est lui qui compte le plus de rencontres jouées sur le circuit ATP avec 71 matches, soit 11 de plus que Djokovic et Nishikori, 15 de plus que Nadal, 23 de plus que Wawrinka pour ne prendre que le Top 5 mondial. Et aussi le plus de victoires cette saison avec 61 succès, soit autant qu'en 2009, année où il a retrouvé la première place mondiale. Cela ne lui permet pas de dépasser Djokovic pour autant cette saison, le Serbe comptant cinq titres, dont Wimbledon et trois Masters 1000.

Roger Federer s'attend donc à avoir une fin de saison très chargée : avec le tournoi de Bâle, Paris-Bercy et la Masters Cup pour tenter de reprendre la première place mondiale et la finale de Coupe Davis pour terminer l'année en beauté. Autant de sources de motivation pour jouer jusqu'au bout de la saison. Et autant de mal de crâne à suivre, selon lui. Je vais rentrer en Suisse faire le point et définir les priorités entre la place de numéro 1, Bâle, Paris, la Coupe Davis, le Masters.

Avec son physique retrouvé, l'Helvète peut se permettre de jouer sur tous les tableaux. Il y a 3000 points encore en jeu entre Bâle et le Masters, sans compter ceux de la Coupe Davis. S'il réussit une fin de saison victorieuse avec trois titres à la clé, le Suisse parviendra à doubler le Serbe avant la ligne d'arrivée. Un cas de figure tout à fait possible, d'autant que Federer a déjà réalisé un sans-faute entre Bâle et Londres. C'était en 2011, l'année où Djokovic avait écrasé le circuit de janvier à septembre.

Après Wimbledon, moment où le Serbe a repris la main au classement ATP, le Suisse comptait 2690 points de retard sur Djokovic. En trois mois, il lui en a repris 1700. Et largué un peu plus Nadal qui n'a joué que neuf matches depuis son neuvième sacre à Roland-Garros. Si Federer parvenait à ses fins, ce serait là une grande première : acquérir la première place mondiale en fin d'année sans avoir gagné le moindre du Grand Chelem au cours de la saison. Ce qui serait un sacré paradoxe pour le recordman de victoires majeures.