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Après sa claque contre Federer, Andy Murray : "Je ne vais pas essayer de l'oublier, au contraire"

Laurent Vergne

Publié 14/11/2014 à 09:51 GMT+1

Andy Murray a dû se réveiller avec la gueule de bois vendredi, au lendemain de sa déroute face à Roger Federer (6-0, 6-1) au Masters. Mais l'Ecossais, conscient du chemin restant à parcourir avant de retrouver les sommets, ne veut pas faire l'autruche.

Andy Murray après sa claque face à Roger Federer (6-0, 6-1) au Masters 2014

Crédit: AFP

"En termes de déroulement du match, oui, ça n'a pas été idéal pour moi". Pas de doute, à défaut d'autre chose, Andy Murray mérite le prix de l'euphémisme tennistique 2014. C'est avec un flegme tout britannique que l'Ecossais a analysé à chaud l'improbable défaite subie face à Roger Federer : 6-0, 6-1. Une entreprise de démolition rarissime à ce niveau entre deux joueurs de cette envergure, habituellement si proches. Malgré le flegme, il restera une cicatrice. "C'est une soirée difficile, a ajouté Murray. J'ai perdu des finales de Grand Chelem, connu des défaites difficiles, mais rien qui ressemble à ça. Celle-ci, c'est sans doute la pire de ma carrière."
En réalité, Murray a déjà connu pareille débâcle. Il avait perdu exactement sur le même score face à Novak Djokovic, à Miami. C'était en mars 2007. Un autre temps. L'Ecossais débutait alors à peine son ascension. Le contexte londonien était tout autre. En entrant sur le court de l'O² Arena, il pouvait encore se qualifier pour les demi-finales du Masters. Pour cela, il devait battre Federer en deux sets. La tâche était complexe. A posteriori, c'était comme demander à une puce de franchir l'Everest. Murray avait besoin de deux sets, il a eu toutes les peines du monde à arracher un jeu, sur le tard, à 6-0, 5-0.
Jusqu'au bout, il aura essayé
Ce fut d'ailleurs l'immense mérite de la victime du rouleau-compresseur de Bâle. Malgré ce qu'on peut imaginer comme un moment pénible, Murray n'a jamais balancé. Il a toujours essayé. Jusqu'au bout. José Mourinho, témoin privilégié du carnage en tribunes, a apprécié l'attitude de Murray et l'a exhorté à s'appuyer sur ce match. "Parfois, juge l'entraineur de Chelsea, il y a des matches où rien ne va, vous comprenez que ce n'est pas votre soirée, que vous allez vivre un sale moment, et je crois que ça peut s'appliquer à n'importe quel sport, pas seulement le tennis. Dans ces moments-là, il faut être fort pour avoir la fierté nécessaire pour rester la tête haute. Et Andy a vraiment fait de son mieux. Parfois, une mauvaise défaite marque et est la source de beaucoup, beaucoup de victoires."
Une ligne adoptée au même moment par l'intéressé. Certes, la méthode Coué n'est pas loin, mais Andy Murray veut se servir de cette soirée pas comme les autres pour avancer. Il y a des soirées dont on se souvient et celle dont il faut se souvenir. Ne comptez donc pas sur lui pour se flageller, pleurer ou ouvrir le gaz. "Je ne vais pas essayer de l'oublier, assure-t-il. Au contraire, je vais devoir y penser cet hiver, l'utiliser comme une source de motivation durant l'intersaison, pour avancer, changer des choses."
Federer en source d'inspiration
Oui, Murray a du boulot. Et si l'ampleur du désastre de jeudi soir a quelque chose de trop gros pour être vrai, il n'en reste pas moins qu'à une plus grande échelle, le bilan récent de l'Ecossais face aux trois ténors du circuit pose souci. Cette année, Murray a disputé neuf matches contre Novak Djokovic, Roger Federer et Rafael Nadal. Bilan : neuf défaites. En termes de confiance, l'écart est en train de se creuser à nouveau entre Andy et ses trois comparses de l'ancien Big Four. Après douze mois compliqués, de la fin de l'été 2013 au milieu de l'année 2014, il a retrouvé des couleurs au cours de ce dernier trimestre, remportant notamment trois tournois, mais il lui manque encore trop de choses face aux meilleurs. On l'avait mesuré à Bercy face à Djokovic. Et dans des proportions presque ridicules jeudi contre Federer.
"Peut-être ai-je besoin de changer des choses dans mon jeu, mais la bonne nouvelle, c'est que j'ai du temps maintenant devant moi pour travailler", souligne Murray. A 27 ans, il a besoin de se fixer un nouveau cap, lui qui navigue un peu à vue depuis sa séparation avec Ivan Lendl, l'homme qui l'a aidé à accomplir ses rêves d'enfant. Sa source d'inspiration pour un nouveau départ, il n'est pas allé la chercher bien loin. Elle était de l'autre côté du filet jeudi. "Tout peut vite changer dans le tennis, rappelle-t-il. Regardez Roger. Il a vécu une année 2013 difficile et il est revenu très fort cette saison." Rien n'est rédhibitoire. Pas même les pires raclées. 
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