Benneteau: "Score sévère"

J.B. : Pendant le match, j’essayais justement de ne pas être frustré. Je crois que je ne me suis pas trop frustré. Le fait que ce soit un match de Coupe Davis m’a aidé à rester dedans. A la fin en revanche, dans les vestiaires, c’est le sentiment qui domine, parce qu’à l’arrivée, le score est sévère. Je prends trois sets. Et en même temps, et c’est ce que je disais à Guy sur la chaise, j’ai l’impression de ne pas être si loin que cela. C’est dur de s’incliner de cette façon, même si j’ai essayé de tout donner, de ne pas renoncer, de me battre, de changer, de varier… Mais Raonic a été très solide dans tous les compartiments du jeu.

J.B. : Non… C’est un bon joueur. Il est quand même 29e mondial aujourd’hui en ayant manqué quatre mois la saison passée à cause d’une blessure. Cela veut dire qu’il est très costaud. Il a gagné un tournoi cette année. Il a beaucoup mieux joué que lorsque je l’avais affronté à Bercy l’an passé. Il a été nettement plus performant en retour de service. Et surtout, quand j’arrivais à relancer, il a donné très, très peu de points, que ce soit en coup droit ou en revers. Il était toujours très agressif. Il me repoussait sans cesse. Il n’a pas connu de déchet. A l’arrivée, cela fait beaucoup...

J.B. : C’est un vrai leader. Il y a dans l’équipe canadienne une grosse différence de niveaux entre le numéro 1 et le numéro 2. Raonic est entré sur le court alors que son équipe était menée 1-0. Ce n’était pas une situation facile pour lui. Et pourtant, il a sorti une très grande partie. Il a été très solide au service, mais pas uniquement. Dans tous les secteurs de jeu, il a été très bon. Malheureusement pour moi, et pour l’équipe, il a été le meilleur aujourd’hui.

J.B. : Comme Isner, il est capable de servir à 220 km/h, 225, extérieur. C’est impossible à anticiper. C’est colossal. Ce sont des mecs très pénibles à jouer. Ils peuvent battre n’importe qui. On l’a vu avec Isner qui a battu Federer, en Coupe Davis, sur terre battue. Pourtant, j’y ai cru du début à la fin. Je sentais qu’il suffisait que j’arrive à le faire douter sur un jeu... Arriver à 0-30, obtenir une balle de break, le breaker une fois… Contre ce genre de joueurs, si vous arrivez à le breaker une fois, il peut avoir le cerveau qui se grippe un peu. Mais aujourd’hui, il a été plus solide.

J.B. : Je pense que Raonic aura plus de mal à relancer le service de Jo que le mien. Jo aura donc plus de jeux faciles… Et peut-être que Raonic ne sera pas aussi performant au service. Peut-être aussi que le fait d’affronter Jo va l’inciter à en mettre un peu plus en coup droit. A partir de là, il va peut-être en rater un ou deux. « Jo » sait à quoi s’attendre. Il est grand, il a de l’expérience, il est fort. Il faudra qu’il soit patient, qu’il ne se frustre pas, et il devra saisir la moindre opportunité. Il a les armes pour le faire. Ce match s’annonce effectivement explosif, mais avant cela, le double va être assez important…

J.B. : Cela va être difficile, on le sait. Je suis évidemment prêt à tenir ma place. J’ai même une très grosse envie de jouer aux côtés de Mika. Les conditions de jeu nous conviennent bien. On forme une belle équipe ensemble. Le samedi est toujours une journée cruciale en Coupe Davis. C’est toujours un moment charnière. A nous de faire un match solide pour tourner en tête samedi soir.

J.B. : Je ne sais pas. Vont-ils prendre le risque de faire jouer Raonic trois jours ? C’est leur problème. Nous, on va se concentrer sur notre équipe.

J.B. : C’est effectivement une référence dans la spécialité. C’est aussi pour cela que ce double ne sera pas si simple. Nestor est effectivement très solide et Pospisil joue également très bien le double. A nous d’être forts.