Tsonga prêt au combat

Milos Raonic passera son vrai premier test en Coupe Davis dimanche soir. Face à Jo-Wilfried Tsonga, qui n'a perdu qu'un seul des dix matchs à enjeu disputés dans cette compétition, le héros local va tenter de remettre le Canada et la France à égalité, après sa défaite en double samedi avec Daniel Nestor. Engagé dans cette compétition depuis 2010, le Canadien de 21 ans a, lui, joué sept rencontres en simple dans cette compétition, dont six à enjeu, pour quatre victoires. La dernière, acquise face à Julien Benneteau était sa première face à un joueur du Top 40. La suivante face à Jo-Wilfried Tsonga, qu'il n'a jamais rencontré sur le circuit ATP, sera d'un niveau bien plus élevé. "Ce match sera mémorable", a même annoncé le capitaine du Canada, Martin Laurendeau, qui s'attend à ce que le public du Thunderbird Sports Centre, plus habitué au hockey-sur-glace qu'au tennis, en prenne plein les mirettes. Comme vendredi.

Pour ses retrouvailles avec cette compétition, le N.1 local a fait fi de toute pression en dominant Julien Benneteau avec une qualité de service à faire peur. Ses boulets de canon qui tombent de très haut, dont certains chronométrés à 230 km/h, peuvent faire mal à n'importe qui, Tsonga inclus. Mais du haut de ses 21 ans, l'expérience des grands rendez-vous ne manquera-t-il pas au 29e mondial à l'heure de défier le N.6 du classement ATP ? "Raonic a déjà joué des gros matches, rétorque Martin Laurendeau. Il a déjà battu des Top 10 dans sa courte carrière." Depuis 2011, le Canadien a signé quatre victoires en dix matches face à des membres du Top 10. Des succès remportés face à Mikhail Youzhny (N.10) à Melbourne l'an passé, Fernando Verdasco (N.9), battu deux fois en février 2011 à San José et Memphis, et Janko Tipsarevic (également N.9) battu en finale de Chennai en janvier de cette année.

De son côté, Tsonga peaufine ce choc depuis un moment. Depuis le 21 septembre dernier, date à laquelle le Canada a été désigné comme premier adversaire des Bleus lors de cette campagne 2012, ce duel est dans toutes les têtes. Depuis son arrivée à Vancouver, le 6e mondial se prépare à l'idée à ce que cette rencontre ait un caractère décisif. Après sa démonstration face à Julien Benneteau vendredi, cela n'a plus fait l'ombre d'un doute. "J'attends ce match avec impatience. Milos est un joueur puissant, pas facile à déstabiliser car il bouge plutôt pas mal pour un grand, a décrit le Français. Son service sera la clé : si j'arrive à bien le retourner, je suis largement au niveau."

"On sait bien que Milos serait dans le Top 10 mondial s'il ne s'était pas blessé durant plusieurs mois la saison dernière, assurait d'ailleurs Forget vendredi. C'est un futur très grand joueur. Contre Julien, il a fait un monologue avec son service". "Mais Milos aura peut-être un peu plus de mal à retourner le service de Jo que le mien, tempérait Benneteau. Il sera peut-être un peu moins sûr de lui parce que ce sera lui en face..." "Il n'a pas froid aux yeux et il n'a peur de personne, assure le capitaine canadien. Meilleur est l'adversaire et plus il élève son niveau de jeu." Décidé à faire une longue et belle campagne 2012 avec l'équipe de France, Tsonga a sans doute été soulagé d'apprendre que Gaël Monfils pourrait tenir sa place pour le dernier simple si le Manceau venait à tomber sous les balles de Raonic. Une pression en moins qu'il sera ravi de remettre sur les épaules de son adversaire.