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Berlocq est un héros, et Simon devra "vivre avec ça" : héros de la Coupe Davis à Buenos Aires

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 08/04/2013 à 15:27 GMT+2

Héros ou zéro. Au Parque Roca de Buenos Aires, les mines ne trompaient personne dimanche : la Coupe Davis a toujours ce pouvoir exceptionnel de (dé)faire les destins.

Carlos Berlocq, Gilles Simon,Coupe Davis, 2013

Crédit: Panoramic

D’un côté, tranchant avec l’enthousiasme général ambiant suscité par la victoire au forceps de l’Argentine, un Gilles Simon désemparé, vidé, peut-être même vide tout court, ne trouvant pas de mots assez forts pour définir l’immensité de son désarroi. Une seule victoire en huit simples à enjeu, le treizième joueur mondial pourrait tourner le dos définitivement à cette compétition qui lui refuse systématiquement ses charmes. “Maintenant, il va falloir vivre avec ça“ lâche-t-il. Pourtant le numéro 3 français essaye de croire encore à un possible avenir dans l’épreuve, avide de goûter un jour lui aussi les plaisirs qui s’offrent aux vainqueurs, aussi anonymes soient-ils, de la finale jusqu’au Groupe IV… Mais pour l’instant, il déambule tel un zombie, hagard, marqué, tandis qu’au loin ressentissent un peu partout tambours, trompettes et cris de joie.
Quelques mètres plus loin, en pénétrant dans la salle de presse désormais occupée par les vainqueurs, l’enthousiasme et la joie intense sont tout aussi communicatifs que la tristesse éperdue des vaincus tricolores. Carlos Berlocq, qui vient d’offrir ce fameux troisième point à tout un pays, semble finalement, lui aussi, perdu dans un autre monde, la tête dans les nuages, le sourire vissé au visage s’étalant d’une oreille à l’autre. On plaisante, on taquine, on savoure. Pour ce joueur classé au 71e rang mondial, estampillé “laborieux” par les spécialistes, habitué à jouer les seconds couteaux sur le circuit, finaliste d’un seul tournoi dans sa carrière et longtemps adepte des Challengers, ce triomphe équivaut à une victoire en Grand Chelem. Peut-être même plus encore dans le sens où elle est partagée par une équipe, un staff et même une toute une nation. Elle représente le plus grand moment de sa carrière, celui qu’on voudrait revivre éternellement.
Berlocq a marqué trois points de plus que Simon
La Coupe Davis a ce pouvoir magique de gommer par instants les différences de classements, de niveaux de jeu, de faire ressentir encore plus à quel point le mental est crucial dans ce sport, peut-être plus encore que la façon de frapper un coup droit ou un revers. Elle est belle mais cruelle, en quelques minutes elle peut faire plonger dans les abysses celui qui juste avant tutoyait le ciel. Et le destin des acteurs ne tient parfois qu’à un fil. Tout au long du week-end les Bleus ont eu leurs chances, ne les ont pas saisies, à l’image d’un dernier match palpitant où deux combattants luttant à armes égales dans l’arène cette fois bien garnie, ont mis 3h48 à connaître leur destin final. 267 points joués et trois de plus seulement en faveur de “Charly” l’Albiceleste une fois le verdict rendu. Pour une poignée de points donc, l’un s’effondre sur le court, pleure et doit être réconforté par tout un staff. L’autre se roule sur la terre battue, déchire son maillot et hurle son bonheur.
De héros à zéro, la marge est donc infime. Et les mots trop forts. Car tout le monde est beau, celui qui poursuit sa route comme celui qui s’arrête là. L’un savoure, l’autre doit digérer “la plus dure défaite de sa carrière”. Mais à bien les observer, on comprend que finalement, tout joueur de Coupe Davis est un héros.
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