Finale Coupe Davis, France-Suisse : Dans les tribunes aussi, il y a 1-1

Très chauvin le public français ? Moins bruyant que les Suisses en tout cas. C'est le constat fait par Jo-Wilfried Tsonga après sa défaite face à Stanislas Wawrinka vendredi. "Sur la présentation des équipes, les Suisses applaudissent plus Stan et Roger que nous... Et finalement, on les entend pratiquement plus que les Français dans le stade. C'est un peu dur." Ne voyez pas une allusion mal placée au fait que les Français n'aient pas été soutenus par le public lillois. Ce fut loin d'être le cas, mais pour le Manceau, les Suisses ont donné plus de voix à certains moments de son match.

Tsonga donne un autre exemple : "Sur une balle où il y a un litige, je vais juste regarder la marque, je me fais siffler ! Dans mon propre pays ! Pas par les Français, mais par les Suisses, personne ne dit rien... C'est un peu énervant !" "Le stade est immense mais les Suisses sont plus nombreux que les 2700 que les chiffres annoncent", reprend Clément. "Peut-être que ce premier match manquait un peu d'énergie, mais c'est difficile pour le public de se manifester quand les sets vont vite, quand ils sont à sens unique comme cela a été le cas."

Il est vrai que le début de rencontre catastrophique de Tsonga a bien refroidi l'assistance. Et a bien excité les Suisses. "C'est énervant, rajoute Tsonga, mais c'est aussi à nous d'aller chercher les Français. On va aller les chercher par la qualité de notre jeu. Je n'ai pas réussi à le faire vendredi, c'est peut-être aussi lié à cela. J'espère qu'après, sur les prochains matches, ça va tourner !" Celui qui en a profité au maximum, c'est Gaël Monfils. "Je dois dire que j'aime bien ces ambiances avec un grand court, avec un public qui était super. C'était bien parce qu'ils m'ont donné de l'énergie, ils m'ont donné le courage de bien commencer ce match et cela m'a beaucoup aidé à la fin aussi, parce que j'ai vraiment réussi à lâcher mes coups."

Jouer avec le public, faire le show, c'est dans la nature d'un Monfils qui a nagé dans son élément tel un poisson dans l'eau. "Il fallait que je le fasse, parce que je sentais que cela l’agaçait. Pour être honnête, j’en ai besoin. On est là pour gagner. Il est rare quand on peut pousser, pousser, pousser. On arrive peu souvent, voire jamais, à avoir un public contre Roger. Forcément, on est à la maison et il faut en profiter." Cela n'a pas semblé perturber le Bâlois en tout cas : "C'était une ambiance incroyable ! Les Français ont été supers. C'est vraiment un privilège de jouer ici. Il y avait beaucoup de monde le vendredi déjà, ce n'est pas souvent le cas, parce que c'est un jour ouvré. Alors je voudrais aussi remercier tous les fans qui sont venus de Suisse, et qui nous soutiennent vraiment beaucoup. Je les ai sentis derrière moi, dans mon dos, pour ainsi dire..." Un partout, balles au centre. Samedi, qui prendra la main ?