Finale de Coupe Davis 2014 - Jouer sur terre battue ? Pas de problème pour les Suisses

Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils n'étaient pas vraiment pour. Les autres étaient réservés sur le sujet. Entre surface dure et terre battue, le débat a été animé pour savoir sur quel revêtement disputer la finale de Coupe Davis. C'est finalement l'ocre qui a été retenue par l'équipe de France. Mais du capitaine aux joueurs en passant par le staff, tous considèrent que l'envie sera déterminante, plus que le choix de la terre battue. Car ils ne sont pas dupes : Roger Federer et Stanislas Wawrinka seront aussi compétitifs sur cette surface, malgré leur participation en Masters Cup disputée sur dur dix jours plus tôt et une sacrée déroute face aux Etats-Unis lors de la dernière rencontre jouée sur terre battue indoor à Fribourg en 2012 (0-5).

Les Suisses, de leur côté, ne s'en font pas. Wawrinka aime cette surface - il l'a encore prouvé cette saison en remportant le Masters 1000 de Monte-Carlo - tout autant que son partenaire qui compte une dizaine de titres ATP gagnés sur ocre dont Roland-Garros. "Roger est un génie de l'adaptation", commentait même Stanislas il y a quelques jours dans le média suisse Le Matin. Et terre ou pas, les conditions indoor seront aussi favorables aux Helvètes qu'aux Français. Arnaud Clément le reconnaît volontiers : "La surface ne sera pas déterminante. Les Suisses sont bons partout. Wawrinka et Federer vont a priori jouer le Masters sur dur quelques jours auparavant (contrairement aux Français, NDLR). Ça aurait donc été sans doute un avantage pour eux."

Jeter son dévolu sur une surface d'abord pour gêner l'adversaire avant de valoriser les siens peut paraître un choix discutable. Le Matin n'hésitait pas d'ailleurs à rappeler à raison que les Bleus ont perdu leurs deux dernières finales disputées à domicile sur terre battue face à l'Australie de Mark Philippoussis en 1999 à Nice (2-3) et la Russie de Marat Safin en 2002 à Paris-Bercy (2-3). Le quotidien suisse aurait même pu ajouter que depuis la naissance du groupe mondial de la Coupe Davis en 1981, les Bleus n'ont jamais gagné une finale sur terre battue. Même les Américains emmenés par John McEnroe avaient battu Noah et Leconte à Grenoble en 1982 (1-4).

De plus, Federer a déjà dominé tous les Tricolores sur terre battue au meilleur des cinq manches. Même chose pour Wawrinka face à Tsonga, Gasquet et Simon. Côté tricolore, seul le Manceau est parvenu à battre le duo suisse dans ces conditions. Il faudra une équipe de France au complet et en forme pour priver les Suisses de leur premier saladier d'argent. S'il y en a un qui le sait bien, c'est Gaël Monfils, dominé par Federer à Roland-Garros en 2008 et 2009 et dernièrement en quart de finale de l'US Open. Sa transition Coupe Davis - tournoi du Metz lui a joué un mauvais tour, ses genoux ayant sifflé en Moselle. Et son inquiétude concernant son physique grandit en fin de saison. Ce serait presque une autre bonne nouvelle pour les Helvètes.