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Escudé défaitiste

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/02/2012 à 20:37 GMT+1

Battue en Slovaquie lors du 1er tour dans le groupe mondial II (3-2), l'équipe de France est au bord d'une nouvelle relégation en division inférieure. Une sorte de fatalité pour le capitaine Nicolas Escudé qui semble de plus en plus désarmé pour lutter.

TENNIS 2012 Fed Cup France Escudé

Crédit: AFP

Il y a un an, les Françaises étaient à une victoire de battre la Russie au 1er tour du groupe mondial principal de la Fed Cup. Douze mois plus tard, l'équipe de France est contrainte de disputer un barrage en avril prochain pour ne pas descendre en troisième division de cette compétition. C'est une véritable descente aux enfers qui se poursuit pour les protégées de Nicolas Escudé qui ont vu s'évanouir la chance d'une remontée vers l'élite la saison prochaine. En cause, une troisième défaite de suite en Fed Cup encaissée cette fois-ci en Slovaquie (3-2). La cinquième en sept rencontres dans l'ère d'Escudé qui vit des moments bien difficiles en tant que capitaine, mais qui a pourtant vu un "grand week-end de tennis" en Slovaquie.
"Aujourd'hui, au vu du tennis féminin français et du niveau des filles, quelque part on est à notre place", a déclaré le "Scud" qui n'a jamais aussi bien porté son nom que dimanche soir. Pour lui qui a repris cette équipe en main en 2009 après Georges Goven, la fatalité a désormais sa part de responsabilité. La période plus faste avec Amélie Mauresmo, Mary Pierce et autres Tatiana Golovin est un souvenir aussi glorieux que lointain. Incapable de fédérer une équipe victorieuse, le capitaine tricolore tombe désormais dans un défaitisme qui ne laisse guère d'espoir d'amélioration. "Nous, notre numéro un est classée à la 62e place mondiale (Pauline Parmentier, NDLR). Côté slovaque, elle était 16e (Dominika Cibulkova, NDLR) et pourtant ça s'est joué à rien. Cette équipe de France ne redeviendra ce qu'elle a été qu'à partir du moment où ces filles seront plus fortes tout au long de l'année."
Une cinquième défaite en sept rencontres
Si les difficultés sont nombreuses, Escudé ne dispose pas pourtant de toutes les ressources nécessaires pour apercevoir une éclaircie. Depuis sa nomination il y a trois ans, il n'a pas réussi, par exemple, à intégrer Marion Bartoli, N.1 française au classement WTA et actuelle 7e joueuse mondiale, au sein de cette équipe de France qui manque cruellement de leader. La faute à un système de fonctionnement en adéquation totale avec celui des Bartoli. En effet, Marion veut que Walter, son père et entraîneur, soit présent les week-ends de Fed Cup pour l'encadrer en plus du capitaine et de l'entraîneur habituel, Alexia Dechaume-Balleret. Condition à laquelle la Fédération refuse toute dérogation. Malgré des négociations entre les deux parties, personne n'a réussi à se mettre d'accord, mettant la France dans de beaux draps et privant par la même occasion la N.1 tricolore d'une place pour les jeux Olympiques. Une situation qui, plus le temps avance, devient inextricable.
Pourtant, le capitaine avait réussi un joli coup en parvenant à intégrer Aravane Rezaï à l'équipe en avril 2010, même si l'entourage de la joueuse aurait pu lui fermer la porte. Mais son éviction avec fracas lors du week-end slovaque, en raison du départ de la 123e mondiale suite à sa non-titularisation dans l'équipe, n'a fait que fragiliser une formation qui n'en avait vraiment pas besoin. "Pour que ça change, il faut que les fillesappelées s'acharnent au travail au jour le jour, estime Escudé. A l'entraînement, elles ne sont pas forcément toujours irréprochables dans leur investissement. Je leur ai déjà dit, je leur ai à nouveau répété. (...) Vu tous les efforts qu’elles ont fait durant la semaine, elles n’ont pas été récompensées. Mais je leur ai dit que c’était aussi à elles, maintenant, d’en tirer les leçons. Il y a beaucoup à apprendre de ce qui s’est passé ce week-end, pour elles, à titre individuel."
Escudé encaisse, Mauresmo se place
Si une remise en question générale est clairement demandée par le capitaine, lui-même voit un peu plus sa position se fragiliser à la tête de la sélection tricolore. En Slovaquie, son coaching ne s'est pas révélé gagnant : alors que la France était menée 1-2 après la défaite de Pauline Parmentier face à Dominika Cibulkova dimanche après-midi, Escudé a préféré lancer Alizé Cornet dans le 4e simple décisif au lieu de Virginie Razzano, pourtant solide la veille face à la même Slovaque. Son but était de préserver la Nimoise pour la faire jouer le double décisif avec la jeune Kristina Mladenovic... mais la Niçoise, qui n'a remporté qu'un seul simple en huit rencontres de Fed Cup, n'a pas réussi à ramener la France à égalité. Sa prise de risque a été payée cash par toute l'équipe, plaçant un peu plus Alizé Cornet dans une culpabilité toujours plus dure à porter.
En attendant de découvrir le 14 février le prochain adversaire des Bleues pour un match de barrage très tendu*, Nicolas Escudé a certainement déjà dû entendre qu'Amélie Mauresmo était toujours intéressée pour reprendre les rênes de cette équipe de France. En promotion pour l'Open GDF-SUEZ qui débutera ce lundi, la co-directrice du tournoi parisien ne cache plus sa volonté de succéder à l'actuel capitaine si l'ex-N.1 mondiale était réclamée par la Fédération et par les joueuses. Nul doute que si les Bleues descendaient un peu plus bas qu'elle ne le sont, une envie de changement se ferait sentir indéniablement...
*NB: Les Françaises rencontreront en match de barrage les 21 et 22 avril : le Bélarus, la Chine, la Grande-Bretagne et la Slovénie.
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