Quand Llodra dérape...

"Fucking Chinese". Ce sont les mots prononcés plusieurs fois par Michaël Llodra à l'adresse d'un petit groupe de supporters asiatiques venus supporter Ernests Gulbis lors du premier tour entre le Letton et le Français à Indian Wells. Inutile de traduire. Visiblement agacé par les manifestations d'encouragements de ces supporters, Llodra a donc sérieusement dérapé. Un journaliste présent sur les bords du court a tout entendu et relayé l'affaire via Twitter. Et si Llodra a fini par s'en sortir sur le court (victoire 6-3, 5-7, 7-6), il n'imaginait sans doute pas les conséquences de son emportement...

Aussitôt avertis, les organisateurs du tournoi californien ont pris des mesures disciplinaires : "L'Open BNP Paribas (nom officiel du tournoi) a appris que Michaël Llodra avait prononcé des propos déplacés à l'attention d'un ou de plusieurs supporters assistant à son match de simple vendredi. Il s'en est également pris verbalement à des ramasseurs de balle et à leur responsable. Son comportement est en infraction avec les règles du circuit mondial ATP. Il a été mis à l'amende et le tournoi a demandé à ce qu'il s'excuse auprès des parties concernées", a précisé un communiqué officiel.

Le montant (2500 dollars) et la raison officielle ("verbal abuse, audible obscenity") de cette amende ont ensuite été dévoilés. Sont-ils justifiés ? Michaël Llodra ne nie pas les faits. "J'ai dit ça dans le feu de l'action" déclare-t-il pour sa défense. S'il a bien présenté ses excuses à un journaliste chinois venu l'interroger sur ses propos, le 41e joueur mondial risque cependant de se retrouver au centre d'un nouvelle polémique. Car il n'en est pas à son premier écart de langage.

En mai à Roland-Garros, Llodra s'était plaint des déplacements intempestifs d'une hôtesse en tribune lors d'un match face au Belge Steve Darcis et avait dit à l'arbitre marocain Mohammed El Jennati: "On n'est pas au souk ici, on ne vend pas des tapis sur un marché". Le Français avait démenti toute intention raciste. "Mohammed est un copain, on rigole ensemble. J'ai l'habitude de lui sortir ça depuis que j'ai fait un tournoi à Casablanca où c'était vraiment le "bordel" !, avait-il expliqué à l'AFP. Il n'empêche, ce genre de sorties ne va pas aider Llodra (tenant du titre du tournoi de Pékin en double avec le Serbe Nenad Zimonjic) à soigner sa popularité en Chine (et ailleurs).