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Les anciens ont encore leur mot à dire

Julien Carrasco

Publié 24/04/2015 à 10:00 GMT+2

Derrière Yannick Noah, personnalité toujours appréciée unanimement en France par les spectateurs, les joueurs et les sondages, Guy Forget a réuni à Coubertin, dans le cadre du Trophée Lagardère des compères emblématiques de l'esprit du tennis des années 80. Les anciens ont-ils un message à faire passer ?

Les anciens ont encore leur mot à dire

Crédit: Eurosport

Lors de la célébration des 25 ans de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, malgré la bonhommie du personnage et la sincérité des hommages, le tennis français ne pouvait éviter une certaine forme, dépressive, de "No(ah)stalgie". On a beau apprécier Noah, constater que personne n'a été en mesure de faire aussi bien que lui depuis 1983, cela peut plomber l'ambiance au moment de souffler les bougies. A Couvertin cette année, pour les 50 ans de l'ex-joueur-chanteur, le contexte est assez différent. Guy Forget a réussi à réunir, dans le cadre du Trophéee Lagardère, quelques joueurs emblématiques de l'esprit d'une époque qui a laissé des traces chez les passionnés de tennis.

C'était un âge d'or, où le talent flirtait avec les contraintes du professionnalisme. Où le métier était encore un jeu. Quelles leçons peut-on tirer du passage amical de ces grandes figures du tennis moderne ?

NOAH, L'ATHLETE GENEREUX

Si Yannick Noah est autant apprécié en France, et qu'il peut rassembler autour de glorieux anciens collègues autour de lui, c'est qu'il représente avant tout une forme rare de "générosité" sur le court et en dehors. Lendl, Edberg, Wilander entre autres ont tous le même mot. Techniquement, personne ne tombe dans l'éloge gratuite. C'est l'aspect "athlétique" de son jeu qui a été sa caractéristique. Lendl, et Wilander font eux aussi le même constat : "Il nous a permis de comprendre que l'on pouvait faire des points au filet sans faire des montées parfaites", dit Lendl et Wilander poursuit : "Il était tellement impressionnant au filet."

Noah est impressionnant tout court. Pour sa capacité à générer du spectacle partout où il passe. Mats Wilander l'a compris qui évoque la finale de Roland-Garros 1983 avec un sens de l'humour très fin : "J'étais à la meilleure place à Roland-Garros ce jour-là." Ce samedi, pour un double très divertissant entre Noah/Clément et Forget/Boetsch, la meilleure place était un peu partout dans le stade Coubertin. Les sourires et le jeu étaient omniprésents.

MCENROE ET WILANDER MILITENT POUR LE JEU

Entre l'esprit de compétition de chacun, et des personnalités aussi différentes que celle d'un Lendl toujours autant compétiteur, d'un John McEnroe instinctif et sensible, d'un Mats Wilander observateur et réfléchi, ou encore celle du gendre idéal Stefan Edberg, le tableau du tennis qui a fait rêver toute une génération est posée La famille de la Coupe Davis avec, Guy Forget, l'organisateur, Cédric Pioline, Arnaud Boetsch ou encore Fabrice Santoro et Arnaud Clément, le complète.

Que reste-t-il de la gloire passée des premiers ? Ivan Lendl intrigue toujours autant (voir Lendl dansera-t-il Saga Africa ?), et son rapport au sport est toujours aussi intense. S'il n'a pas touché une raquette pendant 14 ans, il a découvert et pratiqué le golf. Avec autant de détermination et d'application, Stefan Edberg a produit son jeu d'attaquant limpide et mené ses affaires par la suite.

John McEnroe s'est investi assez rapidement dans le Senior Tour. Après un échec à la Fédération américaine (USTA) et à la tête de l'équipe de Coupe Davis, il a recentré ses efforts sur le commentaire (il est un des commentateurs les plus enthousiasmants du moment, à écouter sur la BBC) et sa propre vision du tennis. Selon lui, la nouvelle génération ne laisse pas assez de liberté aux jeunes. Il a fondé une académie qui porte son nom, à New York, pour mettre en pratique sa propre perception de la formation.

C'est un propos qui est revenu récemment dans la bouche de Mats Wilander. Lui aussi fait carrière comme consultant auprès des médias, et a vécu une expérience en Coupe Davis. Tous les deux n'ont pas des trajectoires lisses, avec quelques écarts sulfureux qu'ils ont assumé sur le tard (notamment par rapport aux drogues récréatives comme dirait le TAS). Leur carrière est portée par le jeu. Ils militent à leur façon pour qu'on ne l'oublie pas. Il ne serait pas étonnant que les arguments de ses anciens soient de plus en plus au centre des débats.

Julien CARRASCO
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