Le nouveau Bercy ? Mention bien, disent les joueurs

C'est la question à laquelle aucun joueur n'échappe depuis le début de cette édition 2015. La star, pour l'instant, en attendant que le tournoi prenne son véritable rythme de croisière à partir des huitièmes de finale, c'est le "nouveau Bercy". Une salle toute neuve, un grand hall majestueux, des corridors relookés, de nouveaux courts d'entrainement, des vestiaires refaits à neuf eux aussi, bref, plus qu'une évolution, c'est une révolution qu'a entrepris la salle parisienne. Le public y prend ses marques. Les joueurs aussi. Avec pour l'instant, un premier avis globalement très favorable.

Bien sûr, comme toujours avec la nouveauté, il faut prendre ses marques. "Je cherche un peu mes repères, s'amuse Roger Federer. C'est un peu un labyrinthe. Mais comme déjà les dernières années, j'étais toujours un peu perdu avec les corridors ici..." Mais son impression première reste, comme la plupart de ses collègues, positive : "En tout cas, tu sens qu'il y a un peu l'air frais qui passe ici, c'est plus joli, plus sympa."

Il y a la salle, d'abord. Le changement le plus important, et le plus visible, se situe évidemment là. Andy Murray, dès dimanche, après son premier entrainement, lui avait adressé un cri d'amour : "La nouvelle salle ? J'adore !". La transformation est il est vrai radicale. Adieu le rouge, désormais, place au... noir intégral, la couleur des nouveaux sièges, par ailleurs beaucoup plus confortables qu'auparavant. Ceux d'entre vous qui ont connu le POPB avant et qui ont eu ou auront la chance de venir cette semaine ne manqueront pas de noter la différence.

Vu d'en bas, pour les joueurs, le changement de couleur modifie aussi la perspective. "Il m'a fallu un peu de temps à m'y habituer", a admis Novak Djokovic après son premier tour, mardi. Impression confirmée par Edouard Roger-Vasselin. "La première fois, explique-t-il, il faut toujours s’adapter à tous ces changements qui sont anodins mais qui peuvent finalement être perturbants au début. Même la salle, les spectateurs, la couleur des sièges dans les tribunes, cela peut parfois perturber. Mais une fois que l'on a tapé, on est concentré."

Le noir de la salle, associé au gris qui contourne l'aire de jeu, donne en tout cas à l'ensemble une vraie personnalité. On se croirait dans une annexe de l'Etoile Noire dans Star Wars. Le parti pris est audacieux et confère à l'AccordHôtel Arena une belle élégance. Terme qui est d'ailleurs revenu dans les bouches de plusieurs joueurs. Nicolas Mahut, malgré sa défaite sèche d'entrée contre Lajovic, a apprécié : "La salle est différente, oui. Elle est magnifique. Le court aussi. Visuellement, c'est plus agréable car tout noir. C'est agréable à jouer. J'ai pris beaucoup de plaisir même si je n'ai pas été bon."

Au-delà de la salle, il y a tout ce que vous, public, ne voyez pas et qui compte pour les joueurs : leur confort et la praticité de leur séjour à Bercy. La présence de deux nouveaux courts d'entrainements a été saluée par tous, à l'image de Roger Federer. "C'est bien d'avoir deux terrains de plus pour les entraînements, souligne le numéro 2 mondial, on n'a pas à aller ailleurs sur des annexes. C'est agréable pour les joueurs." Même son de cloche chez Rafael Nadal. "Les installations des années précédentes étaient un petit peu difficiles pour tout le monde, même pour l'organisation, mais aussi pour les joueurs. Il fallait aller dans des lieux différents pour s'entraîner, c'était vraiment compliqué."

Seul le "Player's Lounge", la zone réservée aux joueurs, où ils peuvent à la fois se restaurer et se reposer, les laisse un peu sur leur faim. Il est jugé "plus froid", "moins cosy" qu'auparavant. Mais comme le dit Adrian Mannarino, "c'est un détail, on s'en fout, ce qui compte c'est le terrain." Le gaucher tricolore est d'ailleurs un des rares à ne pas être emballé par la nouvelle salle, même s'il la trouve "très belle". "Mais, ajoute-t-il, j'adorais l'ancienne salle. Je ne suis pas encore convaincu par le nouveau Bercy. Cela va prendre du temps avant que cela prenne vraiment, que les joueurs prennent leurs marques comme le public."

Et c'est vrai que, comme le notent plusieurs joueurs, l'ambiance électrique propre au POPB ancienne version, tarde à trouver un écho dans ce nouvel écrin. Comme si le public n'osait pas encore s'approprier cette nouvelle ambiance. "Quand je suis venu voir le match entre Gaël (Monfils) et Benoît (Paire), je n'ai pas retrouvé le Bercy chaud bouillant que l'on peut connaître", a confié Edouard Roger-Vasselin. "C'est peut-être tellement élégant qu'il y a moins de folie mais ils vont s'habituer", juge Nicolas Mahut. Sans doute une simple question de temps, effectivement. Avec les (très) grosses affiches à venir, Bercy, pardon, l'AccorHôtel Arena, sera bondée et pourra donner sa pleine mesure.