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Andy Murray, cœur de cible

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 27/01/2011 à 18:52 GMT+1

Attendu au tournant par la presse de son pays, Andy Murray a conscience de ne pas avoir le droit à l'erreur. Constamment épié par les journalistes, l'Ecossais subit une pression incomparable à celle des autres joueurs présents sur le circuit. Seul un sacre en Grand Chelem pourrait l'en libérer.

Andy Murray of Britain reacts after a point against Alexandr Dolgopolov

Crédit: AFP

Le tennis masculin français désespère de trouver un successeur à Yannick Noah, dernier vainqueur tricolore dans le Grand Chelem, à Roland-Garros en 1983. Que dire alors de l’attente de la Grande-Bretagne qui doit remonter à 1936 pour retrouver l’un des siens -Fred Perry- au palmarès d’un tournoi majeur ? Pour expliquer leurs difficultés à s’exprimer au meilleur de leur forme sur la terre battue de Roland-Garros, les Français évoquent souvent cette fameuse "pression", tarte à la crème du langage sportif. Les attentes qu’ils sentiraient peser sur leurs épaules à chaque fois qu’ils mettent un pied sur les courts de la Porte d’Auteuil ne leur permettraient pas de produire leur meilleur tennis. Là aussi, que devrait dire Andy Murray qui s’accommoderait volontiers des "problèmes" de ses homologues français, bien légers à côtés des siens quand vient le temps de Wimbledon. Car il faut le dire, en effet, avec force : aucun joueur n’est harcelé médiatiquement comme lui sur le circuit professionnel, y compris Roger Federer et Rafael Nadal.
Depuis toujours, même à l’époque où elle n’avait pas le moindre joueur de haut niveau à se mettre sous la dent, autant dire une éternité avant que Tim Henman et Andy Murray ne viennent interrompre cette traversée du désert, la presse britannique a été la plus puissante du circuit international. Avec constance et professionnalisme, les journalistes britanniques, nombreux, n’ont cessé de quadriller le tennis international par le biais de leurs quotidiens nationaux dont le poids en tirage et en diffusion est infiniment supérieur à ceux de l’Hexagone. Qu’ils soient dits de qualité comme le Times, le Guardian, le Daily Telegraph, l’Independent ou populaires comme le Daily Express, le Daily Mail, l’Evening Standard, ou estampillés "trash" comme le Sun et News of the World, ils ne lâchent jamais Andy Murray, qu’il joue l’Open d’Australie ou le tournoi de Barcelone. Ils sont constamment sur ses talons prêts à célébrer ses victoires ou regretter ses échecs.
Cinq fois plus de journalistes pour Murray que pour Nadal
En France, un joueur français ne subit jamais semblable traitement. Si les medias français restent relativement présents lors des quatre tournois majeurs (mais ce n’est "rien" à côté de l’armada de Sa Gracieuse Majesté), ils désertent la grande majorité du reste de saison, à l’exception, évidemment, de L’Equipe, le seul journal qui couvre chaque semaine l’actualité du tennis. Pour l’anecdote, les quotidiens espagnols avaient délégué seulement… quatre envoyés spéciaux à Melbourne en dépit de Rafael Nadal (comptez au moins cinq fois plus pour Murray). Andy Murray n’a donc pas la chance des joueurs français qui ne savent pas à quel point ils sont préservés. Imagine-t-on le traitement que subirait régulièrement Richard Gasquet s’il était anglais et comment il aurait été taillé en pièces lors de l’affaire de sa fameuse soirée de Miami ?
Dans les commentaires laissés sur Andy Murray, il est souvent question du fait qu’il ferait plus ou moins la tête sur et en dehors du court. Cela ne correspond pas à ce qu’il est en réalité. Il n’y a qu’à suivre l’un de ses entraînements pour savoir aussi qu’il a aussi un très grand sens de l’humour. Mais face à cette presse aux aguets, prête à faire son miel du moindre de ses dérapages éventuels, il est obligé d’être constamment sur la défensive et de jouer les Droopy. "Tout peut très vite prendre des proportions énormes en Grande-Bretagne, soulignait-il voilà quelques mois. Si je fais l’imbécile lors d’une soirée, il y aura toujours quelqu’un pour prendre une photo avec un mobile et la photo se retrouvera le lendemain dans les journaux. Je dois donc faire constamment attention".
S’il gagnait cet Open d’Australie, l’impact de sa victoire serait celui d’un véritable tremblement de terre. En raison du culte voué à Wimbledon et au tennis par extension en Grande-Bretagne, Murray deviendrait un personnage carrément historique du sport britannique. En cas de succès, dimanche 30 janvier, la presse de son pays le porterait aux nues. Mais il n’ignore pas non plus que s’il trébuchait une fois de plus dans sa quête pour devenir le successeur de Fred Perry, elle lui tomberait dessus à bras raccourcis avec parfois une violence que ne peut certainement pas imaginer un joueur français.
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