Grand Chelem: Jo-Wilfried Tsonga toise Richard Gasquet

Le Grand Chelem et lui : Jo-Wilfried Tsonga présente déjà un des meilleurs bilans tricolores de l’ère Open en Grand Chelem. Dans ce domaine, de toute façon, il y a Yannick Noah, unique vainqueur d’un majeur depuis 1968, et les autres. Parmi ces autres, Tsonga figure clairement dans le peloton de tête aux côtés d’un Leconte, d’un Pioline ou d’un Grosjean, les plus réguliers au très haut niveau. Si son émergence a été plus tardive que celle de Gasquet ou Monfils, il a rattrapé le temps perdu. A plus de 22 ans, il n’avait encore pas gagné un seul match en Grand Chelem. Depuis, sur 20 tournois, il a atteint 14 fois la deuxième semaine, les quarts de finale 40% du temps et le dernier carré une fois sur cinq. Pas mal du tout.

Son heure de gloire : Sa victoire face à Rafael Nadal en demi-finale de l'Open d'Australie 2008. Tsonga est probablement un meilleur joueur, plus complet, qu’il ne l’était à l’époque, mais son insouciance (son inconscience, presque), son relâchement et sa confiance étaient tels qu’il avait réussi à produire un tennis hors normes durant cette quinzaine. Il n’avait laissé que sept jeux à Nadal, la plus lourde défaite jamais concédée à Melbourne par l’Espagnol, totalement impuissant ce jour-là.

La défaite qui fait mal : S’il pouvait changer le cours d’un seul match, ce serait certainement celui de la finale de l’Open d‘Australie 2008, perdue contre Djokovic. Depuis, il n’a plus rejoué pour un titre majeur. Mais son échec le plus douloureux, Tsonga l’a peut-être connu face à ce même Djokovic, l’an passé, à Roland-Garros. Jamais JWT n’avait joué à un tel niveau sur terre battue. Sur un court central en feu malgré la grisaille puis la bruine, il ne lui a manqué qu’un point. Quatre balles de match avant une cruelle défaite en cinq sets. De celles qu'on ne digère jamais complètement.

La stat : Jo-Wilfried Tsonga reste à ce jour le seul joueur en activité à avoir battu au moins une fois Novak Djokovic, Roger Federer, Andy Murray et Rafael Nadal en Grand Chelem.

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Le Grand Chelem et lui : S’il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher à Richard Gasquet, c’est sa régularité. Il jouera lundi son 15e huitième de finale en Grand Chelem. Dans l’ère Open, seul Yannick Noah a fait mieux que lui avec 19 présences en deuxième semaine. Gasquet devance notamment Tsonga et Leconte (14), Pioline (13) ou Sébastien Grosjean (11). Mais évidemment, ce chiffre, plutôt flatteur, est à rapprocher d’un autre, nettement moins positif : sur ces 14 huitièmes, Gasquet en a perdu 13. Un ratio catastrophique et unique parmi ceux qui ont atteint aussi souvent la deuxième semaine. A l’exception de sa demi-finale à Wimbledon en 2007, il est donc souvent ressorti frustré.

Son heure de gloire : Son quart de finale face à Andy Roddick à Wimbledon en 2007. C’est LA grande victoire de Gasquet en Grand Chelem. A l’époque, l’Américain était numéro trois mondial derrière l’intouchable duo Federer-Nadal. Sur herbe, c’était un énorme client, candidat permanent au titre. Mené deux sets à rien et breaké dans le troisième, le Français avait réussi un formidable renversement de situation pour s’imposer 4-6, 4-6, 7-6, 7-6, 8-6. Il avait tout juste 21 ans. Qui aurait imaginé que, cinq ans et demi plus tard, il n’aurait toujours pas remis les pieds en quarts de finale ?

La défaite qui fait mal : Il n’y a qu’à se servir parmi ses huitièmes de finale. Mais la défaite la plus douloureuse du Biterrois, c’est probablement celle face à Andy Murray, à Wimbledon, en 2008. Magnifique pendant deux sets, presque trois, il a dominé Murray devant son public. Mais, après avoir mené 7-5, 6-3, 5-4 et service à suivre, Gasquet a fini par s’incliner en cinq sets. Ce jour-là, Gasquet était dixième mondial, Murray onzième. Leurs trajectoires se sont croisées à l’issue du tournoi. Pour la dernière fois. Cette victoire a fait un bien fou à l’Ecossais et un mal de chien au Français.

La stat : Neuf matches, neuf défaites. Voilà le bilan de Richard Gasquet en Grand Chelem face aux membres de ce que l’on nomme le Big Four. Il s’est incliné quatre fois contre Andy Murray, deux fois contre Roger Federer et Rafael Nadal et une fois contre Novak Djokovic. Des défaites concédées entre 2005 et 2012, sur l’ensemble des quatre grands tournois. Cette incapacité à signer des performances face aux grands joueurs explique en bonne partie le manque d’éclat de son bilan en Grand Chelem.