Open d'Australie 2013 - Gaël Monfils, 55 aces, 39 doubles fautes et un troisième tour

Gaël Monfils ne lésine pas sur les moyens. Décidé à tout donner physiquement, c'est derrière son service que le Français s'est retranché pour parvenir à se hisser au troisième tour de l'Open d'Australie pour la sixième fois de suite. Longtemps blessé la saison dernière et à la peine physiquement en ce début de tournoi, Monfils compense comme il peut. C'est ainsi qu'en deux matches, l'actuel 77e mondial a servi la bagatelle de 55 aces, ce qui le place en tête des spécialistes du genre dans cette édition 2013. Le suivent l'Australien James Duckworth (53), battu au deuxième tour, et le Canadien Milos Raonic (48) qui sera présent au troisième tour.

Cette anecdote statistique prend un tournant lorsque l'on se rend compte que Monfils écrase également la concurrence au niveau... des doubles fautes. Si le Français claque des aces, il accuse pas mal de déchets sur son service, au point de figurer aussi en tête des plus gros producteurs actuels de doubles fautes cette année à Melbourne: 39 en tout, dont 23 face au Taïwanais Yen-Hsun Lu au deuxième tour. Il devance très nettement les autres joueurs, le deuxième de ce classement peu enviable étant Edouard Roger-Vasselin (17), battu au deuxième tour. Vient ensuite le Polonais Jerzy Janowicz, toujours en lice (16).

Le summum est arrivé lors du dernier jeu de son match en cinq sets face à Lu où Monfils a commis cinq doubles fautes, dont quatre sur ses quatre premières balles de match. "Sur les doubles fautes à la fin, je voulais finir à tout prix et éviter l'échange car j'étais rôti, a expliqué un Monfils sur les rotules. Avec la fatigue et la pression c'était un peu confus dans ma tête. Je voulais finir sur un ace. En ce moment je prends plus de risques au service car je suis mauvais du fond du court. Je ne joue pas un bon tennis. Et ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi mal sur un court. Le manque d'entraînement me pénalise. J'ai eu un gros coup de pompe au milieu du deuxième set, j'étais vraiment dans le rouge."

Si l'on se penche sur les statistiques de ses deux premiers tours à Melbourne, la fatigue de Monfils apparaît clairement au fur et à mesure que le match avance au niveau de sa réussite au service (voir infographies ci-dessous). Tant qu'il est fringant, le Français claque plus d'aces que de doubles fautes, puis doucement, la tendance s'inverse jusqu'au moment où la dernière manche ressemble à du "tout pour le tout". Gilles Simon, son prochain adversaire qui l'affrontera au troisième tour, devra s'attendre aussi à ce genre de scenario. Car, avec Monfils, c'est tout ou rien. Parfois même tout et rien.