Open d'Australie - Roger Federer: "Je sais que je ne gagnerai pas tous les tournois"

Novak Djokovic est en route pour un triplé inédit dans l'ère Open à Melbourne, mais cela ne fera pas sourciller Roger Federer. En Australie, le Suisse disputera son quatorzième "Australian", son 53e tournoi du Grand Chelem d'affilée, il a quatre trophées à son actif dans ce majeur et une place dans le dernier carré de ce premier grand chelem de l'année depuis 2004, soit les neuf dernières éditions. Et il ne compte pas s'arrêter là. A 31 ans, le numéro deux mondial est toujours aussi motivé. Sa saison 2012 a été marquée par une 17e victoire en Grand Chelem à Wimbledon, une médaille d'argent aux JO et une place de numéro un mondial retrouvée. Il s'en est fallu d'ailleurs de peu pour qu'il reste au top du classement ATP pour la sixième fois en fin de saison. Du coup, le Bâlois ne parle plus de retraite, encore moins de record, mais surtout de challenge.

"Je sais que je ne gagnerai pas tous les tournois auxquels je participerai, a avoué le Suisse. Mais l'important pour moi sera de m'amuser et d'essayer aussi fort que possible d'aller loin dans les tournois comme j'ai su le faire l'an passé". En 2012, Roger Federer a remporté six titres en dix finales, soit son meilleur bilan comptable depuis la saison 2007. Le secret de ce renouveau ? Une meilleure récupération physique et des plages plus fréquentes de repos. Cette saison, le Suisse a annoncé la couleur. Avec seulement quatorze rendez-vous sur son planning, le champion de 31 ans ralentit la cadence et limite les opportunités de prendre des points au classement ATP pour mieux préparer les rendez-vous qui lui tiennent à cœur. Avec l'âge et l'expérience, la qualité remplace la quantité.

C'est pour cette raison qu'au lieu de jouer en tournoi officiel à Doha, comme ces quatre dernières saisons, Brisbane, Sydney ou ailleurs, Roger Federer a préféré les terrains d'entraînement et les salles de gym en ce début de mois de janvier, après avoir fait une tournée d'exhibition en Amérique latine avant Noël. C'est aussi pour cette raison qu'il ne participera pas au Masters 1000 de Miami et à celui de Monte-Carlo au printemps. "C'est mieux pour moi d'avoir ce programme, a-t-il reconnu. J'ai passé un dernier mois et demi très relaxant. Je suis arrivé à Melbourne deux ou trois jours plus tôt que d'habitude et cela me semble assez bénéfique. Je ne préfère pas jouer ses tournois de préparation pour être frais pour le début de la compétition."

Et vu le tableau de Federer à Melbourne cette année, il a sans doute bien fait. Il débutera face au Français Benoît Paire, avant un deuxième tour vraisemblablement face au Russe Nikolay Davydenko, récent finaliste à Doha mais dominé 17 fois sur 19 par le Suisse. Il devrait ensuite s'attendre à retrouver l'extravagant et jeune australien, vainqueur à Sydney cette année, Bernard Tomic au troisième tour, puis éventuellement le bombardier canadien Milos Raonic en huitièmes de finale. Avec trois jeunes loups en quatre tours, le Suisse ne devra pas manquer de mordant. "J'aime défier la génération qui monte. Tout le monde doit s'en aller un jour. Mais je n'ai pas 89 ans encore, soulignait-il non sans humour. Je suis prêt et enthousiaste et c'est le plus important pour moi." Comme retrouver, peu de temps après le Masters, Novak Djokovic en finale, ce qui serait une première à Melbourne.