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Jo-Wilfried Tsonga, mister Grand Chelem reprend le quart

Laurent Vergne

Mis à jour 24/01/2017 à 06:45 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Fidèle à ses bonnes habitudes, Jo-Wilfried Tsonga est en quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem. A Melbourne, il va disputer le 15e quart majeur de sa carrière, le troisième consécutif. Une régularité au très haut niveau assez remarquable, même s'il manque toujours au Sarthois de concrétiser tout cela par un grand titre.

Jo-Wilfried Tsonga of France hits a return against Stanislas Wawrinka of Switzerland during their men's singles quarter-final match on day nine of the Australian Open tennis tournament in Melbourne on January 24, 2017.

Crédit: AFP

Evacuons tout de suite ce qui fâche : à ce jour, Jo-Wilfried Tsonga n'a toujours pas gagné de tournoi du Grand Chelem. On peut arguer qu'à ce niveau, seule une victoire majuscule scelle la grandeur d'une carrière. C'est le but ultime de tout joueur de très haut niveau.
Mais s'il s'agit là indéniablement d'un critère de première importance, il ne peut suffire à cataloguer un joueur quant à sa place auprès de ses contemporains. Ou alors seulement dans une certaine mesure. Thomas Johansson a gagné un tournoi du Grand Chelem. Sa carrière est-elle globalement supérieure à celle d'un Miloslav Mecir ? D'un Henri Leconte ? D'un Tim Henman ? D'un Marcelo Rios ? D'un David Nalbandian ? Autant de joueurs sevrés du plus grand couronnement tennistique.
La constance au plus haut niveau ne remplace pas un titre, mais elle permet, elle aussi, de juger du statut d'un joueur. En la matière, Jo-Wilfried Tsonga se pose là. Le Manceau disputera mardi face à Stan Wawrinka le 15e quart de finale de Grand Chelem de sa carrière. Ce n'est pas rien, d'autant que JWT, entre les pépins physiques de son début de carrière et quelques forfaits par la suite, n'a joué que 36 tournois majeurs. Il a donc atteint les quarts de finale dans 41% des cas. C'est quasiment deux fois plus, par exemple, qu'un Marin Cilic (8). Plus, aussi, que Stan Wawrinka (14). C'est à peine moins (17) qu'un David Ferrer, qui a de son côté joué 56 tournois du Grand Chelem !
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Des bourreaux de première classe

Son ratio est par ailleurs plus qu'honorable, puisque sur ses 14 quarts de finale, Tsonga s'est imposé à six reprises. C'est ensuite que ça se gâte, puisqu'il n'a atteint qu'une seule fois la finale, à Melbourne, en 2008. Alors, pourquoi n'est-il jamais allé au bout ? Parce qu'il lui a toujours manqué ce petit plus indispensable. Parce qu'il a toujours été contraint d'enchainer les performances de très haut niveau. Quand il a battu Nadal en Australie en 2008, Djokovic l'attendait en finale. Après son exploit face à Federer en 2011, idem. Mais quand il atteint au moins les quarts, il ne cède que face à du très lourd. Voici les 14 joueurs qui l'ont stoppé en quarts, demies ou finale :
  • Novak Djokovic : 4 fois
  • Roger Federer : 3 fois
  • Andy Murray : 3 fois
  • Stan Wawrinka, Marin Cilic, David Ferrer et Fernando Verdasco : 1 fois
Que des vainqueurs de Grand Chelem, en dehors de Verdasco (quart de finale, Australie 2009) et Ferrer (demi-finale, Roland-Garros 2013). Sa défaite face à Verdasco est un cas unique : c'est la seule fois que Tsonga a été battu en quarts ou après par un joueur en dehors du Top 10. Il était alors 15e et allait d'ailleurs intégré le Top 10 dès la fin de l'Open d'Australie.
A l'échelle du tennis français, le bilan de Tsonga est remarquable. Ses 15 quarts de finale constituent un record depuis 1945. Son dauphin dans ce domaine, Yannick Noah, n'en a joué que 10. Et il compte également trois fois moins de demies (2 contre 6). Mais évidemment, la différence entre les deux hommes se fait sur un autre terrain. Seuls les Mousquetaires des années 30 ont joué davantage de quarts de finale : 17 pour Jean Borotra, 18 pour Henri Cochet. En revanche, ses 112 matches gagnés en Grand Chelem sont inégalés, toutes époques confondues.
Même sans grand titre à son actif, Jo-Wilfried Tsonga est donc en train de laisser une empreinte dans le tennis tricolore. Au-delà des frontières de l'Hexagone, c'est évidemment autre chose. Pour autant, la carrière de Tsonga serait-elle plus admirable s'il n'avait atteint qu'une seule fois les quarts mais qu'il était allé au bout ? Un titre vaut-il mieux qu'une décennie au plus haut niveau ? C'est un débat. Mais cette absence, même béante, sur son palmarès, n'autorise pas à réduire à néant ce qu'il a accompli.
Visuel Tsonga en Grand Chelem
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