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Le Top 10 de Federer en Grand Chelem

Laurent Vergne

Mis à jour 31/01/2017 à 11:04 GMT+1

Roger Federer a remporté 18 titres du Grand Chelem dans sa carrière. Dans le cadre des quatre tournois majeurs du circuit, il a également gagné pas moins de 314 matches. Nous en avons retenu dix, pour leur qualité esthétique et/ou leur impact historique. Subjectif, forcément, et sujet à débat. Mais ces dix rencontres ont incontestablement marqué la carrière du Suisse.

Roger Federer, Wimbledon 2007.

Crédit: AFP

10. Un p'tit bijou de plus à Wimbledon

Lieu: Wimbledon (Demi-finale)
Date: 2015
Adversaire: Andy Murray
Score: 7-5, 7-5, 6-4
Federer a joué et gagné une foule de grands matches à Wimbledon, mais celui-ci a fait date. Lui-même l'a considéré dès sa conférence de presse d'après-match comme "une des plus grandes performances de sa carrière". Un récital au service (une seule balle de break concédée, et sauvée), et surtout un hallucinant ratio de +45 sur les coups gagnants (56) et les fautes directes (11). Le tout mâtiné de quelques coups de génie, comme ce passing de revers croisé dans le dernier jeu de la rencontre. Il n'y avait rien à faire pour Andy Murray, pourtant auteur d'un très bon match.

9. Double bagel et Petit Chelem

Lieu: US Open (Finale)
Date: 2004
Adversaire: Lleyton Hewitt
Score: 6-0, 7-6, 6-0
Coller deux 6-0 en finale d'un majeur, ce n'est pas commun. Et pourtant, avant ce dernier match de l'US Open 2004, Lleyton Hewitt a retrouvé toute sa gnac. L'Australien vient alors de remporter 16 victoires consécutives et n'a pas perdu le moindre set durant la quinzaine new-yorkaise. Hewitt parait alors en mesure, au minimum, d'accrocher Federer. Mais, malgré toute sa combativité et un deuxième set de haut niveau, il prend une grosse fessée et deux roues de bicyclette. Federer remporte son premier US Open et signe surtout son premier Petit Chelem.
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Roger Federer - Lleyton Hewitt, finale US Open 2004.

Crédit: Imago

8. La grande première

Lieu : Wimbledon (Finale)
Date : 2003
Adversaire: Mark Philippoussis
Score: 7-6, 6-3, 7-6
On dit toujours que la première est la plus belle. Pour un regard extérieur, ce ne sera pas forcément vrai, mais du point de vue de Roger Federer, cette finale victorieuse à Wimbledon face à Mark Philippoussis conserve évidemment une place spéciale dans sa collection. Une forme de libération pour le Suisse, qui a ôté ce 7 juillet 2003 un énorme poids de ses épaules. "Quand j'étais gamin, je disais tout le temps à mes amis, pour plaisanter, un jour, je gagnerai à Wimbledon. Aujourd'hui, c'est la réalité et je n'arrive pas à le croire", dira Federer. Au fil des ans, il aura le temps de s'y habituer...
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Roger Federer après sa victoire à Wimbledon en 2003.

Crédit: Imago

7. La "feel good" finale

Lieu: US Open (Finale)
Date: 2005
Adversaire: Andre Agassi
Score: 6-3, 2-6, 7-6, 6-1
Dans la foulée de son troisième sacre consécutif à Wimbledon, il est archi-favori de l'US Open. En finale, il a comme adversaire un papy de 35 ans, légende vivante du tennis, Andre Agassi. L'Américain, 15 ans après sa première finale new yorkaise, vient de gagner trois matches en cinq sets d'affilée pour rejoindre Federer. Ce match, c'est un coup de coeur, une dose d'émotion pure chargée de symboles. Beaucoup s'attendent à voir le Bâlois châtier son ainé. Ce n'est pas le cas. Mieux, quand Agassi réussit le break pour mener 4-2 alors que les deux joueurs sont à égalité à un set partout, l'exploit semble possible. Mais Roger ramène Dédé et ses 20 000 groupies à la raison. Une finale dans une ambiance unique.

6. Seul au monde

Lieu: Wimbledon (Finale)
Date: 2009
Adversaire: Andy Roddick
Score: 5-7, 7-6, 7-6, 3-6, 16-14
Dans la foulée de son sacre libérateur à Roland-Garros, Federer reprend sa couronne à Wimbledon. En l'absence de Nadal, forfait, il est le grand favori et retrouve en finale une de ses victimes préférées, Andy Roddick. Mais l'Américain sort un match exceptionnel, notamment au service. Il pousse Federer au bout du bout du cinquième set et ne perd qu'une seule fois sa mise en jeu... lors du tout dernier jeu du match. Federer s'impose 16-14 au 5e set et devient seul recordman des victoires en Grand Chelem avec 15 titres. Il aura quand même une grosse pensée pour Roddick, lequel ne s'est jamais remis de cette défaite, en disant: "le tennis est cruel parfois".
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Wimbledon 2009 : Roger Federer bat Andy Roddick après un suspense incroyable

Crédit: Imago

5. Le magicien dompte l'invincible

Lieu: Roland-Garros (Demi-finale)
Date: 2011
Adversaire: Novak Djokovic
Score: 7-6, 6-3, 3-6, 7-6
Le contexte: Federer est dans le dernier carré à Roland-Garros pour la sixième fois en sept ans. Mais face à lui se dresse un invincible. Novak Djokovic poursuit à Paris son surhomme de chemin. Le Serbe n'a pas perdu un seul match au cours de la saison 2011 et reste sur 41 victoires consécutives. Il a remporté l'Open d'Australie mais aussi quatre Masters 1000, à Indian Wells, Miami, Madrid et Rome, dominant à chaque fois Nadal en finale. C'est dire l'ampleur du défi qui attend le Suisse dans cette seconde demi-finale.
Le match: Une merveille. Le match de l'année 2011 et probablement un des quatre ou cinq plus grands matchs de l'ère Open à Roland-Garros. Impossible de ne pas aimer le tennis après un tel spectacle. Le premier set est "monstrueux", selon le mot qu'emploiera Federer. Peut-être un des plus beaux jamais joués par l'homme aux 18 victoires en Grand Chelem. Deux breaks de chaque côté et finalement un jeu décisif dominé par Federer (avec un troisième point grandiose). Ce premier set, c'est caviar et foie gras en entrée. Le quatrième vaudra tout autant le détour... Le Serbe sert pour égaliser à deux manches partout à 5-4 mais il coince. Au crépuscule, Federer fait tomber l'homme de l'année au terme de son plus beau match à Paris.
Quelle portée? Assez faible dans la mesure où il s'agit d'une demi-finale. Pour Federer, une place en finale de Grand Chelem, c'est presque banal. C'est la qualité de son jeu qui ne l'a pas été au cours de cette rencontre. En revanche, en remportant ce match, Federer prive Djokovic de la première place mondiale (ce sera reculer pour mieux sauter) et d'une 42e victoire de rang qui aurait permis au Serbe d'égaler le record de John McEnroe.

4. La délivrance parisienne

Lieu: Roland-Garros (Finale)
Date: 2009
Adversaire: Robin Söderling
Score: 6-1, 7-6, 6-4
Le contexte: Lorsque débute Roland-Garros 2009, Roger Federer vacille. Pour la première fois depuis 2003, il se présente à Paris sans être numéro un mondial. Il a cédé son trône à Rafael Nadal, lequel l'a dominé trois fois en l'espace de quelques mois en finale de Grand Chelem, à Roland-Garros, Wimbledon et en Australie. Un triple échec dur à avaler pour le Suisse. Mais le destin va lui donner un gros coup de pouce à Roland-Garros. En huitièmes de finale, Nadal se fait sortir par Robin Söderling. Un énorme coup de tonnerre. La voie est libre...
Le match: Ce n'est pas le match en lui-même qui justifie sa présence ici. De match, en réalité, il n'y a pas eu. Pour sa première finale majeure, Söderling ne parvient pas à se libérer. Malgré la pression, Federer, lui, sort un match solide. Il a déjà empoché le premier set en à peine plus de vingt minutes quand Söderling débute vraiment la rencontre. Les deux manches suivantes sont plus accrochées mais jamais le Scandinave ne sera en mesure d'inverser le cours de cette finale. Rien n'entravera la marche en avant de "Rodgeur", ni la pluie ni ce spectateur entré sur le central et jouant les toréadors avec un Federer impassible. C'était son année, son tournoi, son grand jour.
Quelle portée? Immense. Peu de victoires pèsent autant dans la carrière de Roger Federer. En remportant Roland-Garros, il a comblé le plus gros manque de son palmarès. C'est peu dire qu'il ait ôté un poids ce jour-là. "C'est une des mes plus grandes victoires", dira d'ailleurs le Suisse. Pas une des plus belles, non, mais une des plus grandes, oui. C'était LA chance de sa vie de s'imposer à Paris. Tout aussi important, ce sacre parisien lui a permis d'égaler le record de victoires en Grand Chelem et les 14 titres de Pete Sampras. Là encore, une délivrance.

3. L'acte fondateur

Lieu: Wimbledon (8e de finale)
Date: 2001
Adversaire: Pete Sampras
Score: 7-6, 5-7, 6-4, 6-7, 7-5
Le contexte: Pete Sampras est tenant du titre à Wimbledon. L'Américain est le maître incontesté des lieux puisqu'il a enlevé sept des huit dernières éditions. Roger Federer est à un mois de son vingtième anniversaire. Il affronte son idole, son modèle, sur le court le plus mythique de la planète tennis, qu'il foule pour la première fois. On pressent, à l'aube de ce huitième de finale, que Sampras reçoit la réplique de son possible successeur. Mais de là à imaginer que la passation de pouvoir intervienne déjà...
Le match: Du beau et grand tennis, deux artistes face à face, l'élève défiant le maître. Un court majestueux, un suspense haletant du début à la fin et une foule en transe. Que demander de plus? Ce Federer-Sampras a offert tous les ingrédients du grand match. Le plus sidérant, c'est le calme dont fait preuve le jeune Bâlois tout au long de la partie. Il remporte le premier set, si important pour lui, au jeu décisif. Dans le deuxième, Federer a plusieurs opportunités de break mais ne les convertit pas et Sampras s'empare de sa mise en jeu à 6-5. Il faut attendre la troisième manche pour voir Federer réussir son premier break.
Sampras recolle aussitôt mais reperd son service à 4-4 en claquant un smash dans le filet. Les deux derniers sets sont absolument superbes. L'Américain survole le tie-break pour recoller à deux manches partout. A tour de rôle, les deux joueurs doivent alors sauver des balles de break dans le set décisif. Finalement, à 6-5 en sa faveur, Federer sort un jeu de retour ébouriffant et s'offre deux balles de match. La première est la bonne. Il ajuste Sampras d'un retour de coup droit gagnant long de ligne. Avant de tomber à genoux. Une image qu'on reverra souvent à Wimbledon...
Quelle portée? Sampras face à Federer. Les deux meilleurs joueurs de ces vingt dernières années face à face. Deux des plus grands champions de l'histoire de ce sport. Un joyau, forcément. Il est d'autant plus précieux que c'est la seule confrontation entre les deux hommes. Pour Sampras, ce fut la fin de son règne londonien. Pour Federer, un acte fondateur. Même s'il devra attendre deux années de plus pour décrocher son premier titre du Grand Chelem, c'est bien ce jour-là que le Suisse a entrouvert la porte de la cour des grands.
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Wimbledon 2001, Federer bat Sampras.

Crédit: Imago

2. Le roi n'était pas mort

Lieu: Open d'Australie (Finale)
Date: 2017
Adversaire: Rafael Nadal
Score: 6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3
Le contexte : Roger Federer n'a pas joué un seul match depuis six mois après avoir mis un terme à sa saison 2016 dès le mois de juillet. Redescendu à la 17e place mondiale, il se voit imposer un tableau monstrueux. Pour la première fois de sa carrière, le Suisse écarte trois joueurs du Top 10 sur le chemin de la finale : Berdych, Nishikori et Wawrinka. Face aux deux derniers, il doit passer par la case 5e set. Toutefois, l'élimination d'Andy Murray par Mischa Zverev lui a évité un duel avec le numéro un mondial. Pour la première fois depuis sept ans, Federer revient donc en finale à Melbourne et, cerise sur le gâteau, il y retrouve son meilleur ennemi, Rafael Nadal, pour un choc au parfum nostalgique incontestable.
Le match : Pas besoin de vous rafraichir la mémoire, pour celui-ci. Assez quelconque pendant les deux premières manches, où les deux champions peinent à accorder leurs violons. Federer joue ensuite un troisième set de rêve avant que Nadal ne prenne le dessus dans le quatrième. Mais cette finale vaudra surtout pour sa dernière manche, extraordinaire de tension et d'intensité, sublimée par un point faramineux long de 26 coups, remporté par Federer. Mené 3-1, le Suisse aligne les cinq derniers jeux et peut enfin soulever le trophée, sept après son dernier titre à Melbourne.
Quelle portée ? Ce n'est pas tant le passage de 17 à 18 titres du Grand Chelem que le contexte qui donne à cette victoire une place à part. Roger Federer n'avait plus remporté le moindre titre majeur depuis quatre ans et demi et, à 35 ans passés, il devient le plus vieux lauréat en Grand Chelem depuis plus de quatre décennies. 13 années séparent également son premier de son cinquième titre en Australie. Mais le must du must, c'est sans doute d'avoir vaincu Rafael Nadal en finale. Du jamais vu pour lui dans un match en trois sets gagnants depuis près de dix ans. Emotionnellement, un des moments les plus forts de sa carrière.

1. Le chef d'oeuvre avant le chef d'oeuvre

Lieu: Wimbledon (Finale)
Date: 2007
Adversaire: Rafael Nadal
Score: 7-6, 4-6, 7-6, 2-6, 6-2
Le contexte: Pour la deuxième année consécutive, Federer vient de s'incliner en finale à Roland-Garros contre Rafael Nadal. Et pour la deuxième année consécutive, les deux hommes se retrouvent également en finale à Wimbledon. En 2006, le Suisse a dominé assez nettement son adversaire. Mais, même sur gazon, on sent que le Majorquin se rapproche. Federer est en quête d'une 11e victoire en Grand Chelem, mais surtout d'une cinquième consécutive à Wimbledon. Mieux que Sampras, aussi bien que Borg.
Le match: Fantastique et excitant de la première à la dernière minute. Au regard de l'histoire, la finale suivante, au même endroit et avec les mêmes acteurs, est souvent considérée comme LE match symbole de la rivalité entre Federer et Nadal. Mais en qualité tennistique pure, la finale de 2007 est probablement supérieure à celle de 2008. Les trois premiers sets, notamment, son exceptionnels. Dans les deux derniers, la qualité baisse certes un tout petit peu, mais la tension dramatique prend le relais. C'est une victoire à l'expérience pour Federer, qui a le mérite de mieux négocier les points importants, notamment dans les deux tie-breaks et en début de dernière manche pour écarter des balles de break à 1-1.
Quelle portée? Importante. D'abord, on l'a vu, parce que ce cinquième sacre a permis à Federer d'égaler les cinq victoires consécutives de Bjorn Borg. C'était aussi la 11e victoire en Grand Chelem du Suisse, comme Borg et Laver. Seuls Emerson et Sampras restaient alors devant lui. C'est aussi la dernière victoire de Federer en finale de Grand Chelem face à Nadal. Depuis, il a perdu quatre finales d'affilée.
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Wimbledon 2007 : Roger Federer égale Bjorn Borg.

Crédit: AFP

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