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Stan Wawrinka, revers et fortune

Laurent Vergne

Mis à jour 27/01/2020 à 15:56 GMT+1

Nous vous proposons une plongée exceptionnelle au coeur d'un des coups les plus esthétiques du tennis : le revers à une main. Et plus particulièrement celui de Stan Wawrinka, référence absolue en la matière. Le champion suisse est l'un des plus éminents représentants d'une espèce en voie de disparition.

Stan Wawrinka, le prince du revers.

Crédit: Eurosport

Que conserve-t-on d'un champion quand il quitte la scène ? A quoi la mémoire l'associe-t-elle, de façon spontanée ? A un moment précis ? A un palmarès dans sa globalité ? Une attitude récurrente ? Un trait de caractère ? Quand Stan Wawrinka raccrochera pour de bon ses raquettes dans son placard vaudois, on se souviendra sans doute de lui comme d'un authentique champion à l'émergence tardive mais à l'impact réel. A 31 ans, il possède déjà trois titres du Grand Chelem, conquis dans trois tournois majeurs distincts. Cela suffit à poser son homme.
Pourtant, plus que ses triomphes majuscules, dans dix ans, ce qui ressurgira à l'esprit en premier lieu, c'est peut-être plus sûrement un geste. Un coup. Ce revers à une main, devenu une arme fatale en même temps qu'une référence de son temps. "S'il y avait une école du revers à faire, je pense qu'il serait un modèle", dit à ce propos Yannick Fattebert, un de ses entraîneurs actuels.
Wawrinka, comme n'importe quel joueur de son envergure, est évidemment impossible à résumer à un seul aspect de son jeu. "On ne parle pas de Stan qu'à travers son revers, souligne d'ailleurs Fattebert. Il a beaucoup d'autres choses dans son jeu. Il n'est pas catalogué que comme un super revers. Mais à mon avis, c'est quand même une fierté pour lui d'avoir un coup exceptionnel, qui sort de l'ordinaire."
SPORTS EXPLAINER : LE REVERS DE WAWRINKA, DECRYPTAGE D'UNE ARME FATALE (vidéo réalisée par Arnold Montgault)
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Le revers de Wawrinka : décryptage d'une arme fatale

La double force du "Stanimal", à cet égard, tient au fait que son coup magistral est le plus pur techniquement de la palette tennistique, tout en appartenant à une espèce en voie de disparition. Deux bonnes raisons de lui conférer une aura particulière. Le revers à une main est entouré d'un label presque artistique, dont aucun autre coup ne peut se targuer. Vous verrez rarement (jamais?) quelqu'un s'extasier devant un revers à deux mains. Ce dernier s'avère souvent efficace, parfois redoutable. Mais si la beauté est un critère subjectif, elle n'est guère associée au revers à deux mains. Tout l'inverse de son cousin "mono-mano".
Or ce geste à part qu'est le revers à une main s'est raréfié à un degré jamais atteint dans l'histoire de ce sport. Si l'atout maitre de Wawrinka avait pris les traits d'une première balle de service ou d'un coup droit, il ne laisserait pas une empreinte si forte, car ce sont là les forces les plus récurrentes du joueur de tennis du XXIe siècle. Rien de tout cela avec le revers à une main, à ce point marginalisé au fil des quatre dernières décennies que même sa disparition pure et simple avait fini par devenir crédible.

Le cercle des poètes disparus

Aujourd'hui, les "one handers" forment une confrérie à part, en petit comité. Une sorte de Cercle des poètes disparus du tennis. Où que vous regardiez, Top 10, Top 20, Top 50 ou Top 100, vous trouverez toujours à peu près la même proportion de joueurs utilisant cette technique : autour de 20%, parfois moins. Sur les 100 meilleurs joueurs du monde au 31 décembre 2016, 82 avaient un revers à deux mains, contre seulement 18 à une main. Idem ou presque dans le Top 50, où le revers à une main n'est représenté que par 10 joueurs.
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Seuls 10 des 50 premiers mondiaux fin 2016 possédaient un revers à une main.

Crédit: Eurosport

Le ratio est à peine plus élevé dans l'élite puisque dans l'actuel Top 20, ils ne sont que cinq : Stan Wawrinka (4e) donc, mais aussi Dominic Thiem (8e), Grigor Dimitrov (15e), Roger Federer (17e), et Richard Gasquet (18e). Que des joueurs au style de jeu plus épuré que brutal. Tout sauf un hasard. Le revers à une main est souvent gage d'élégance. "Pour le spectateur, il est très agréable à regarder", confirme Yannick Fattebert.
Esthétique, oui, mais dans le jeu actuel, tout en vitesse et puissance, souvent moins efficace qu'un revers à deux mains. "Or, enchaine Fattebert, si c'est seulement pour faire joli, cela n'a aucun intérêt. On ne choisit pas un coup par rapport à son esthétique mais parce que, tennistiquement, il a un sens. D'ailleurs, si Stan est attaché à son revers, et s'il se rend compte de ses formidables avantages, il rêverait par exemple d'avoir un revers à deux mains en retour pour relancer de façon plus compacte."
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Les rois du revers

Crédit: Eurosport

La faible proportion de joueurs actuels évoluant avec un revers de ce type est la conséquence d'un processus de raréfaction presque constant depuis le milieu des années 70. Mais quel renversement de l'histoire !
A l'origine, le revers à une main est un pléonasme. Tout le monde pratique ce coup de la sorte. C'est dans les années 30 qu'apparaissent les premiers "rebelles du revers", venus d'Australie. Vivian McGrath fait même office de martien quand il déboule avec son revers à deux mains à l'âge de 17 ans en 1933 à l'Open d'Australie, dont il atteint les demi-finales avec ce geste si peu académique. Il est considéré comme le premier champion d'envergure (il remportera l'Open d'Australie en 1937) à avoir évolué avec un revers joué à deux mains, avant d'être bientôt imité par son compatriote John Bromwich. Les deux Australiens sont alors des pionniers.

1974, l'année de la révolution
A l'époque, qui aurait pu imaginer que leur geste révolutionnaire deviendrait une norme, presque jusqu'à la caricature ? Il faudra attendre quatre décennies pour assister à l'émergence définitive du revers à deux mains.
L'année de la révolution, celle qui va marquer un avant et un après dans l'histoire du jeu, c'est 1974. Cette année-là, Jimmy Connors, 22 ans, réussit le Petit Chelem. Bjorn Borg, 18 ans, complète le palmarès majeur à Roland-Garros
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Bjorn Borg, un des princes du revers à deux mains

Crédit: AFP

A eux deux, l'Américain et le Suédois font entrer le tennis dans une nouvelle ère. Leur prise de pouvoir, c'est aussi celle du revers à deux mains. Avant eux, les 106 précédents tournois du Grand Chelem chez les hommes avaient été trustés par des champions pratiquant le revers à une main, soit depuis le sacre de Bromwich en Australie en 1946.
1974, c'est aussi l'année de l'émergence définitive de Chris Evert, victorieuse de ses deux premiers titres majeurs, à travers son doublé Roland-Garros/Wimbledon. Or ce trio majuscule déboule à l'heure où le tennis devient un sport de masse. Connors, Evert et plus encore Borg ne sont pas seulement des champions, mais de véritables stars. Leur influence va être colossale.
A partir d'eux, le revers à deux mains va déferler tel un raz-de-marée. La nouvelle norme était née. Il suffit de jeter un œil aux 26 joueurs qui ont occupé la place de numéro un mondial depuis la création du classement ATP en 1973, soit juste avant la double émergence de Borg et Connors. Sur les 13 premiers numéros un mondiaux (de 1973 à 1996), ils étaient encore huit à posséder un revers à une main. Depuis 20 ans, sur les 13 derniers "patrons" du circuit, on n'en dénombre plus que… trois : Rafter, Kuerten, Federer.
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Les Numéros 1 mondiaux depuis 1998. Rafter, Kuerten et Federer, les exceptions au coeur du règne du revers à deux mains.

Crédit: Eurosport

Chez les jeunes, cette déferlante a sévi de la même manière. En 1987, Jack Kramer, vainqueur de quatre tournois du Grand Chelem dans les années 40, tirera la sonnette d'alarme face à cette uniformisation. "Les jeunes ont de mauvais fondamentaux, explique-t-il alors dans Le Monde du tennis. C'est le syndrome Borg et Evert. Mais ce qui a fonctionné pour Borg et Evert ne réussit pas pour 90% des gosses".
Le revers à deux mains, chez les jeunes, c'est en quelque sorte la solution de facilité. Car le geste du revers n'est pas naturel, contrairement à celui du coup droit. L'aide de la seconde main permet de compenser le déficit de puissance. A hauteur d'épaules, notamment, le revers à deux mains est plus facile à maitriser. Pour l'enfant encore frêle, pour le débutant, il offre à la fois davantage de vitesse et de sécurité. Roger Federer, lui-même, a avoué qu'il apprendrait à ses enfants la pratique du revers à… deux mains.
Le revers à une main jouit à l'inverse d'un potentiel bien plus important, du fait de sa variété supérieure. S'il présente plus de risques, le choix du "une main" est donc aussi susceptible de générer plus de bénéfices. Il implique presque une part de courage. C'est un pari de Pascal sur l'existence d'un futur grand. Il n'est pas donné à tout le monde. C'est ce qu'a notamment exprimé dans les colonnes de Sports Illustrated Martina Navratilova, ancienne adepte du revers à… une main :
J'apprendrais aux gamins le revers à deux mains, sauf pour le slice et la volée. Ça implique pratiquement d'être un génie pour frapper un revers à une main.

Sampras : "Ce fut une décision difficile, mais je ne l'ai jamais regrettée"

Alain Solvès ne dit pas autre chose. Il y a quelques années, en charge du programme "Avenir National" à la FFT, le technicien s'était penché sur la question du revers chez les jeunes en formation. "Chez les hommes, avait-il confié à nos confrères de We Love Tennis, plus on se rapproche du sommet, moins il y a de revers à une main. Si on développe un revers à une main, il faut forcément que ce soit une arme. On ne peut pas arriver au plus haut niveau avec une faiblesse côté revers où le gars est tout le temps obligé de choper."
Le cas le plus célèbre du passage à une main est sans doute celui de Pete Sampras. A 14 ans, sur les conseils de son mentor de l'époque, Peter Fischer, le futur septuple vainqueur de Wimbledon a délaissé son revers à la Borg pour le frapper d'une seule main. Un choix d'abord douloureux, puis formidablement payant. Celui du long terme sur le court terme.
"Pendant deux-trois ans, j'ai perdu beaucoup de matches, a raconté Pistol Pete. Mon grand rival, c'était Michael Chang. J'avais l'habitude de le battre et quand j'ai abandonné le revers à deux mains, il a commencé à me dominer. Mais à 18 ans, je suis devenu plus fort physiquement et mon revers à une main est devenu une arme. Ce fut une décision difficile, mais je ne l'ai jamais regrettée."
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Pete Sampras, en 2001.

Crédit: Imago

Stefan Edberg avait procédé, lui aussi sur l'intuition de son coach Percy Rosberg, au même type de changement à l'adolescence. Avec le même objectif : ne pas freiner ses ardeurs d'attaquant. Car le revers à une main, sauf exception, est un coup de conquérant. Plus près de nous, Dominic Thiem a également été poussé par son entraineur, Gunther Bresnik, à franchir le cap.
Si l'Autrichien n'est pas un attaquant à la Edberg, il avait besoin de s'affranchir d'une approche du jeu, en partie liée à la pratique du revers à deux mains. "Son attitude, sa personnalité, son jeu, tout était très défensif, a expliqué Bresnik au Wall Street Journal en juin dernier. Le revers à deux mains ne l'aurait mené nulle part. Il n'aurait été qu'un joueur moyen". Comme pour Sampras, la transition a confiné au rite de passage douloureux. "Je crois que je n'ai pas dû gagner un match pendant un an, un an et demi", sourit aujourd'hui le jeune Thiem.
La bascule, au milieu des années 90, s'est avérée beaucoup plus douce pour Stan Wawrinka. Ce fut la décision de Dimitri Zavialoff, son coach d'alors, qui devait d'ailleurs le rester jusqu'en 2010 après l'avoir mené à la 9e place mondiale. "Au tout début, il avait un revers à deux mains", nous explique l'Alsacien. Wawrinka avait alors 11 ans. "Mais, ajoute-t-il, il n'était pas du tout à l'aise avec sa main gauche et son bras gauche. Je m'étais dit 'on va essayer à une main, voir ce que ça donne'. Dès les premières frappes, il a réussi à mettre sa main gauche au placard. Il a tapé ses revers en mettant sa main dans le dos. En fait, il a bien vite oublié son revers à deux mains. Bien sûr, il a mis un peu de temps à trouver son geste. Il a fallu frapper énormément de balles avant d'en arriver là. Mais à 12 ans il était déjà très à l'aise."
Un peu plus que cela, même. Ce revers, ce fut presque aussitôt une évidence. Parce qu'au-delà de la technique, du travail, il y a un feeling inné qui, lui, ne s'apprend pas. Vous l'avez ou ne l'avez pas. Dimitri Zavialoff, encore : "Il avait une aptitude naturelle côté revers, une vraie facilité. Un coup d'œil. Trouver la bonne distance par rapport à la balle, comment se positionner… Tout ça lui parlait plus qu'à un joueur lambda."
Très rapidement, le revers à une main du jeune Vaudois s'impose comme une arme majuscule et se taille une petite réputation, comme le confie son ancien coach : "Son revers a très vite posé beaucoup de problèmes. Il frappait fort des deux côtés et à cet âge, les joueurs essaient surtout de chercher le revers de leur adversaire. Avec Stan, ce n'était pas possible. Il avait une trajectoire avec plus d'arrondis, plus d'effets. Puis il y avait son revers croisé qui sort l'adversaire du terrain, c'était un gros atout. Etre capable, à cet âge-là, de faire ça avec un revers à une main, on se rendait bien compte qu'il avait des aptitudes très particulières."
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Stan Wawrinka en 2002. Il a 17 ans. La gestuelle est déjà très reconnaissable.

Crédit: Imago


Terminator et Mozart

Ceux qui, en 2003, l'ont vu triompher à Roland-Garros chez les Juniors, se souviennent avoir été frappés par cette arme pas comme les autres. En 13 ans, elle a à la fois très peu et... beaucoup évolué. Paradoxal ? Pas tant que ça. "Techniquement, décrypte Patrick Mouratoglou, son revers est très stable depuis les juniors. En revanche, il s’est doté d’un revers slicé qu’il ne maitrisait pas à l’époque et il l’utilise beaucoup pour changer de rythme."
L'œil extérieur du technicien français est appuyé par les témoignages de Dimitri Zavialoff et Yannick Fattebert. "Chez les juniors, là où il était relativement fort, c'était sur tout ce qui était à hauteur d'épaules, souligne son premier entraîneur. Parce qu'il était déjà extrêmement puissant de là-haut. Il n'y a que sur les changements de rythme qu'il était parfois en difficulté. Il lui a aussi fallu trouver une certaine régularité, avoir une confiance dans le contrôle du coup, ça a été un axe de travail important. C'était quelqu'un qui tapait très fort mais il n'était pas conservateur dans sa manière de jouer, donc il faisait des fautes."
"Son revers a toujours été son arme principale, mais il a quand même évolué au fil des dernières années, renchérit de son côté Fattebert. Il a encore plus d'atouts aujourd'hui de ce côté-ci. Il a amélioré son slice. Tactiquement, il l'utilise mieux. Il trouve de meilleurs angles court-croisés, aussi." Wawrinka a changé de dimension. Son revers, même s'il était déjà une référence, n'a pas échappé à cette métamorphose." Il y a eu une évolution générale chez Stan depuis trois-quatre ans et son revers en a bénéficié comme le reste de son jeu, relève Yannick Fattebert. Physiquement, il a progressé, ça lui permet d'être un tout petit peu mieux placé sur la balle, et donc d'exploiter encore davantage ce coup."
Aujourd'hui, le revers de Stan Wawrinka est presque unanimement reconnu comme la référence du circuit. Désormais, quand on pense revers à une main, on pense Wawrinka. "Le revers de Stan est différent de tous les autres revers a une main, d’abord parce que c’est son coup le plus fort, ce qui n’est ni le cas de Federer, ni de Dimitrov, ni de Thiem", note Patrick Mouratoglou. Le seul autre joueur de tout premier plan dont ce coup est l'arme principale, c'est sans doute Richard Gasquet.
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Stan Terminator Wawrinka

Crédit: Eurosport

Mais si le Biterrois présente peut-être davantage de variations et une efficacité supérieure en retour, la phénoménale puissance déployée par le Suisse lui donne sa pleine dimension. Un revers de Wawrinka, c'est presque une expérience physique, sonore. Le bruit à l'impact laisse entrevoir son poids. Il y a un côté Terminator, quand Gasquet donne le registre Mozart. On peut préférer l'un à l'autre, c'est affaire de goût. Mais dans le tennis actuel, Schwarzy est sans doute plus payant qu'Amadeus.
"C'est le revers à une main le plus lourd du circuit, assure Mouratoglou à propos de Wawrinka. Il associe vitesse de rotation et vitesse de balle, et cette combinaison fait en partie sa spécificité. Ce qui est impressionnant chez Stan, c’est sa capacité à frapper son revers en bout de course avec des appuis ouverts, ce qui nécessite un gainage parfait." Pour le mentor de Serena Williams, les revers à une main de Wawrinka et Gasquet sont les deux meilleurs du circuit, mais il place le Suisse au-dessus du Français, "parce qu'il est dangereux dans toutes les situations et ne recule jamais sur ce coup".
Dans toutes les situations, y compris, parfois, les plus improbables, comme sur ce revers long de ligne, passé à côté du filet et à la postérité, lors de la finale de Roland-Garros contre Novak Djokovic en 2015.

Thiem et Dimitrov, les héritiers

A la fois juge et partie, Yannick Fattebert se garde bien de dégainer une quelconque hiérarchie. Mais on le sent admiratif de la palette de son poulain de ce côté-ci du jeu. "Sur une balle un peu longue, estime-t-il, un joueur avec un revers à deux mains, ou un revers à une main disons moyen, va être capable d'accélérer mais dans une certaine mesure. Stan, lui, est capable de faire un coup gagnant avec son revers comme si c'était un coup droit. Cette faculté d'accélération-là, sur des balles longues, il y a très peu de joueurs, tous types de revers confondus, qui sont capables de le faire. Je pense même qu'il est le seul."
Proche de la perfection dans le compromis technique-puissance-contrôle, le revers à une main de Stan Wawrinka est ainsi devenu le plus emblématique de son époque. John McEnroe l'a même considéré comme "le meilleur de tous les temps". Affirmation toute subjective, évidemment, d'autant que des grands noms du passé, à commencer par Ken Rosewall, "mister backhand", ont donné à ce geste ses lettres de noblesse bien avant la naissance de Wawrinka. Il n'empêche. Son revers lui survivra. Reste à savoir si ce coup pas comme les autres survivra, lui aussi. Non seulement il se fait rare dans les hautes sphères du pouvoir tennistique, mais, facteur aggravant, il est surtout utilisé par des joueurs ayant atteint le cap de la trentaine. Comme Wawrinka. Federer. Gasquet. Cuevas. Ou Lopez.
Dans la jeune génération, il est encore plus réduit à la portion congrue. Dominic Thiem (23 ans) et Grigor Dimitrov (25) font presque figure d'exceptions. C'est à eux désormais de reprendre le flambeau. Mais la qualité transcende la quantité. Le revers à une main est rare, mais, porté par des joueurs qui le sont tout autant, il garde un avenir. Patrick Mouratoglou en est en tout cas persuadé. "Le tennis est tellement l’objet de modes que je ne doute pas du retour du revers a une main, nous dit-il. Il sera toujours moins répandu que le revers à deux mains, qui est plus légitime chez les jeunes car il réclame moins de force physique. Mais il peut atteindre 25% du Top 100, si Thiem et Dimitrov percent au plus haut niveau."
Stan Wawrinka, lui, a plus que percé. Il a crevé son plafond de verre et le doit en bonne partie à ce revers à une main dont il est plus que jamais un formidable porte-étendard.
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