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Rezaï: "Prête à souffrir"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 10/02/2012 à 18:34 GMT+1

Après un an et demi de séparation, Aravane Rezaï nous explique ce qui l'a poussée à retrouver Patrick Mouratoglou, le coach qui l'a menée à la 15e place du classement WTA. Soulagée par ces retrouvailles, elle se confie avec sincérité. A bientôt 25 ans, elle espère que le plus dur est derrière elle.

TENNIS Aravane Rezaï

Crédit: AFP

Aravane, pouvez-vous nous confirmer votre retour dans l'académie Mouratoglou?
Aravane REZAI: Oui, je vais réintégrer l'Académie. J'ai eu l'occasion de discuter avec Patrick Mouratoglou aujourd'hui (jeudi) et je serai sur place à partir de lundi. Je lui ai fait part de mes envies et de mes attentes. A cause de mes problèmes personnels, l'année 2011 a été une année de transition. Psychologiquement, je n'étais pas au top pour pouvoir prendre des décisions concernant ma carrière. Depuis, j'ai beaucoup réfléchi et aujourd'hui je sais ce qu'il me faut.
Pourquoi revenir?
A.R. : Je connais le type d'entraînement et le type de structure qui me conviennent. S'il n'y a qu'une personne qui peut m apporter cela, c'est bien Patrick. Je me suis remise en question. Il y a un an, je n'étais pas prête à faire des efforts car tout ce qui était en dehors du terrain me parasitait. Aujourd'hui, je sais ce que je veux: jouer au tennis et surtout gagner des matches.
A quand date vos premiers contacts?
A.R. : Cela fait un moment que j'y pensais mais j'étais dans l'attente et un peu dans le flou. Cela ne date pas d'un moment précis, mais, un jour, j'ai senti que j'étais prête. J'ai su enfin ce que je voulais et c'était le moment de me tourner vers Patrick. Il est vrai que c'est un ami, mais, quand je reviendrai à l'académie, ce sera une relation professionnelle. Il sera strict, très exigeant, pointilleux sur les règles. Je l'ai déjà vécu et je sais à quoi m'attendre.
Vous a-t-il fixé des conditions particulières avant d'accepter votre retour ?
A.R. : C'est un tout. Il veut du professionnalisme sur le terrain comme en dehors. Dans la vie quotidienne, il ne tolère aucun excès et c'est ce qui fait la différence entre les meilleures et les autres. C'est ce qu'il peut m'apporter. Ce n'est pas le bagne, mais c'est strict. Je crois énormément en notre collaboration car j'ai totalement confiance en lui. Cela a marché une fois il n' y a pas de raison que cela ne fonctionne pas cette fois-ci. J'ai confiance.
"Quitte à souffrir..."
Vous Sentez-vous prête à vous plier à ses exigences ? Cela ne vous fait-il pas peur?
A.R. : Oui je le suis. Aujourd'hui tout ce que je fais est pour moi. Je ne le fais ni pour Patrick, ni pour mon père, ni pour personne. Je sais ce que je veux et où j'ai envie d'aller. Si j'avais envie d'arrêter le tennis, je l'aurais fait, mais ce n'est pas du tout mon intention aujourd'hui. Loin de là. Je ne pense pas pouvoir connaître une année plus difficile que celle vécue en 2011. C'était la pire de ma vie. Tous les sacrifices que je vais faire pour être dans les meilleures seront difficiles. Mais cette souffrance physique ne sera rien à côté de la douleur psychologique que j'ai connue. Quitte à souffrir, autant que cela soit pour un résultat positif. Je suis une bosseuse.
Qu'est-ce-qui a changé entre le moment de votre séparation en septembre 2010 et aujourd'hui ? Est-ce les moments difficiles que vous avez vécus hors tennis?
A.R. : Exactement. Avant, j'étais une enfant. J'écoutais toujours mon papa... ce qui était normal. Aujourd'hui, je suis face à mes responsabilités, face à ma vérité, face à mes problèmes, comme une grande. Quand vous êtes entourée de quelqu'un qui ne vous a jamais appris à décider par vous-même, il faut tout réapprendre du jour au lendemain. J'ai appris pendant un an à le faire, cela m'a pris du temps et le tennis n'était plus ma priorité. Aujourd'hui, il est de nouveau et je fais tout pour pouvoir réaliser mes objectifs.
picture

TENNIS 2010 Open d'Australie Aravane Rezai

Crédit: AFP

A.R. : En 2011 vous avez mis de l'ordre dans votre vie de femme, cette année vous comptez en mettre dans votre carrière?
A.R. : Oui, on peut dire cela.
En quoi Patrick Mouratoglou est un entraîneur différent selon vous?
A.R. : Tout d'abord, c'est une personne pour laquelle j'ai beaucoup de respect. Quand un joueuse fait confiance les yeux fermés à son entraîneur, peu importe la tactique ou la technique, cela marchera à tous les coups. Certes, il faut du travail. Mais c'est la bonne personne pour resserrer les vis et partir dans une nouvelle aventure.
Avez-vous l'impression de ne pas avoir assez travaillé ces derniers mois?
A.R. : Ce n'est pas que je n'ai pas assez travaillé ou que mes coachs étaient mauvais, mais quand on a la tête ailleurs, on n'avance pas. J'ai besoin d'une personne qui connaît mon mode de fonctionnement. Pendant des années avec mon père, j'ai travaillé dans la discipline et la difficulté et il faut que je garde cela. Je n'étais vraiment pas bien, donc je ne faisais pas grand chose pour être au top. Avant ma priorité, c'était ma santé psychologique plus que le tennis. Aujourd'hui, c'est le tennis avant tout.
Aujourd'hui êtes-vous donc totalement concentrée sur votre tennis ?
A.R. : Aujourd'hui je suis prête. C'est pour cela que j'ai fait le choix de revenir vers Patrick. Il croit en moi et c'est très important. Il est essentiel que votre coach croit en vous. Je sais que c'est un homme et un entraîneur sain. Quelqu'un qui ne me veut que du bien et c'est très important. C'est apaisant. Comme j'avais mal dans ma vie privée, je ne voulais plus me faire mal en match ou à l'entraînement. Ce n'est plus le cas.
Et s'il avait refusé de vous reprendre?
A.R. : J'aurais tout fait pour le convaincre (rires)!
Quels sont vos objectifs pour cette saison 2012?
A.R. : D'abord, entraînement à fond et ensuite on verra. Je dois d'abord retrouver le tennis, la discipline, les entraînements et tout reviendra tout seul. L'objectif c'est de faire le travail, que mon coach soit fier et moi aussi. Le reste suivra tout seul. Mais cela passe avant tout pas une excellente condition physique.
Ce retour n'est-il pas une réaction d'orgueil ? N'avez-vous pas eu peur de passer définitivement à côté de votre carrière ?
A.R. : Oui, il y a beaucoup de cela. Je vais bientôt avoir 25 ans et c'est vrai que je n'ai pas envie d'arriver à 30-35 ans de regarder en arrière et d'avoir énormément de regrets. Je veux faire tout ce qui est possible pour ne pas avoir de regrets au moment de prendre ma retraite sportive.
Avez-vous pensé à tout arrêter lorsque vous étiez au plus bas mentalement?
A.R. : Oui, souvent. Je me suis souvent demandée si je n'aurais pas été plus heureuse sans tennis dans ma vie. Mais au final, je ne le pense pas.
Etes-vous soulagée, heureuse de retrouver l'académie?
A.R. : Soulagée c'est clair, heureuse pas encore car le plus dur reste à venir. Je sais à quoi m'attendre et je sais qu'il me reste encore beaucoup de travail.
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