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Dürr: "Il faut se battre"

Eurosport
ParEurosport

Publié 07/06/2006 à 19:00 GMT+2

Françoise Dürr s'est imposée à Roland-Garros en 1967. Pionnière de la WTA, elle observe avec attention et passion les joueuses d'aujourd'hui. La championne française évoque le match Clijsters-Hingis, le tournoi dans son ensemble mais aussi la condition de

ROLAND-GARROS 2006 - Françoise Dürr
Vous venez d'assister au quart de finale Clijsters-Hingis, que retenez-vous de cette rencontre ?
Françoise DÜRR : "C'est très bien que Martina Hingis soit revenue, pour elle et le tennis en général. On voit quand même qu'elle manque de puissance par rapport aux joueuses d'aujourd'hui. Elle n'a pas perdu à cause de son jeu mais parce que Kim finissait toujours les points en puissance. C'était déjà son problème quand elle est partie à la retraite. Elle trouvait que les Williams tapaient trop fort dans la balle. Elle va peut-être se rendre compte maintenant qu'il n'y a pas qu'elles qui tapent très fort !"
"Cette année il y a aussi Nicole Vaidisova qui est en demi-finale après avoir battu Venus Williams. Je pense qu'il y a de nombreuses jeunes filles capables de jouer vite et en puissance."
Martina Hingis a souvent été efficace à la volée...
Elle peut venir au filet bien sûr, mais face à Clijsters, c'est surtout son service qui lui a posé des problèmes. Elle n'a pas passé beaucoup de premières balles. Sa seconde est assez courte et molle. Monter au filet, c'est bien, mais c'est son service qui lui pose des problèmes.
Que pensez-vous du tableau dames ?
F.D. : "Amélie Mauresmo est tombée sur une adversaire qui a très bien joué. Et Vaidisova a continué par ailleurs en battant Venus Williams. Mais Amélie a eu encore une fois le bras un peu faible. Mais si elle joue bien le reste de la saison, ce n'est pas catastrophique. Elle restera dans les trois ou quatre meilleures mondiales. Ce n'est déjà pas si mal !"
Avez-vous constaté une tendance cette année à Roland-Garros ?
F.D. : "Les filles servent beaucoup mieux et elles utilisent beaucoup plus l'amortie et le jeu croisé. Ce n'est pas : taper bêtement du fond du court comme Maria Sharapova a pu le faire contre Dinara Safina. Chez les autres, il y a plus de variations, plus en tout cas que l'an dernier."
Vous avez remporté Roland-Garros en 1967 mais aussi le titre juniors en 1960 ? Vous êtes la dernière française qui a réussi ce doublé...
F.D. : "En fait, la différence est plus forte pour les garçons. Quand Martina Hingis remporte le tournoi juniors, elle a 14 ou 15 ans, et l'année suivante, elle est déjà sur le circuit WTA. Nicole Vaidisova, qui a 17 ans, pourrait jouer avec les juniors cette année... L'écart, du moins chez les filles, n'a plus autant de valeur que de mon temps. J'ai suivi par ailleurs les parcours d'Alizé Cornet et Youlia Fedossova."
Vous avez participé à un Colloque sur le tennis avant le tournoi, et vous y avez évoqué la condition des femmes dans ce sport. Où en est-on ?
F.D. : "Je pense que la condition des femmes a beaucoup progressé, notamment à Roland-Garros, avec la parité des gains pour les vainqueurs, mais il reste beaucoup de choses à faire dans les autres tournois du circuit. Petit à petit, on y arrive, mais il faut toujours se battre. Il faudrait aussi plus de public pour voir les matches du tableau dames. Je sais que le jeudi et le samedi, les gradins ne sont pas aussi combles qu'ils devraient l'être. C'est dommage parce que le tennis est le premier sport féminin en France (33% des licenciés de la FFT) et il y a du spectacle dans le tournoi. "
Pionnière, aux côtés de Billie Jean King, vous avez milité pour l'établissement d'un circuit WTA. Les joueuses d'aujourd'hui ont-elle pris le relais de votre action ?
F.D. : "Non, car aujourd'hui les joueuses sont beaucoup plus encadrées. On s'occupe de tout pour elles. Elles ne peuvent pas avoir la même vision que nous car nous n'avions rien, nous sommes parties de rien. Les revendications aujourd'hui, c'est plus de primes, de médias etc... Plus de moyens, mais c'est tout. Ce n'est pas la même vision qu' à l'époque où nous avions plutôt un idéal à défendre."
"Quand j'explique aux joueuses d'aujourd'hui que nous allions vendre les billets dans la rue, elles n'y croient pas !"
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