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Bartoli, sans pression

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ParEurosport

Publié 21/05/2009 à 07:00 GMT+2

Marion Bartoli aborde Roland-Garros avec moins de pression que l'année dernière. Dernière Française en lice en 1/8 de finale en 2007, elle s'était inclinée dès le 1er tour en 2008. Sans compétition cette semaine, la N.1 française présentait à Vaucresson son nouvel outil de travail.

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Crédit: Eurosport

MARION BARTOLI, comment appréhendez-vous le tournoi de Roland-Garros qui débute dimanche ?
M.B. : J'aime bien ne pas me mettre trop de pression à l'approche d'un grand évènement. Ce qui est important pour moi, c'est mon niveau de jeu et le plaisir que je prends sur un court. L'année dernière, mon tournoi fut une véritable torture. Jouer un match sur deux jours n'est pas ce que je préfère. Je gagne le premier set et je finis par perdre en trois manches. Moralement, cela a été très difficile de récupérer après ça. Cette année, j'ai enfin franchi la barrière psychologique de l'Open d'Australie. J'espère faire un bon Roland-Garros et bien jouer. En 2007, j'ai été capable de bien jouer ici, alors pourquoi ne pas faire encore mieux que lors du dernier Open d'Australie.
Comme chaque année, le public français vous attend. Comment vivez-vous cette situation ?
M.B. : Je pense arriver, aujourd'hui, à gérer un peu mieux cette pression (elle se reprend)… l'attente du public français sur les joueurs tricolores en général, pas uniquement sur le tableau féminin. L'année dernière, le contexte était un peu particulier, car j'avais Wimbledon juste derrière. Après ma finale de 2007, on m'en a parlé pendant un an. La presse ne s'intéressait qu'à ça. Cela avait été un peu difficile pour moi, même si je suis forte mentalement. Cette année, c'est différent. J'arrive avec un classement à la Race où je suis top 10, avec un quart en Grand chelem, avec un titre en tournoi, avec une victoire sur la numéro un mondiale, et avec plus de confiance en moi. Si je veux réaliser de grandes choses, je dois me servir de cette confiance.
Comment avez-vous vécu cette élimination précoce l'an dernier ?
Tout le monde m'attendait au tournant. Beaucoup pensaient que je n'avais pas ma place dans le top 10 mondial. Beaucoup de journalistes me l'ont bien fait sentir. Ils attendaient un peu tous que je me plante et bien évidemment, je me suis plantée. Mais, c'est comme ça qu'on apprend. En prenant ce genre de claques. Après, il faut savoir se relever. Cette année, j'ai prouvé que j'étais capable de jouer au plus haut niveau. Maintenant, c'est à moi d'aller au combat et de gagner ce premier match. Quand les deux premiers tours seront passés, je pourrais envisager Roland-Garros plus sereinement.
Vous avez quelque peu changé votre préparation en vue de ce Grand-Chelem...
M.B. : C'est vrai. D'habitude, je fais un tournoi avant de jouer Roland-Garros, souvent à Strasbourg pour m'éloigner de cette pression et pour arriver au dernier moment. C'est la première fois que je fais comme ça. Cette année, j'ai choisi d'arriver plus tôt et de me préparer au maximum. Je m'entraîne très dur en ce moment. J'attends avec impatience de jouer mon premier match. Nerveusement, j'ai conscience que cela va être difficile. Il y aura des hauts et des bas. Ce ne sera pas forcément un grand match. J'espère le gagner et rentrer progressivement dans le tournoi. Comme j'avais pu le faire en Australie. Le premier match n'avait pas été grandiose mais à chaque match, je m'améliorais.
Appréhendez-vous le tirage au sort ou c'est quelque chose qui ne reflète pas une grande importance à vos yeux ?
M.B. : Je ne le surveille pas. Pour moi, à partir du moment où mon adversaire sera désignée, c'est sur le terrain que le match commence. Pas avant. Pas au moment du tirage au sort. Après, je regarde le tableau, mais ça s'arrête là. Cela ne dépend pas de mon adversaire, mais de moi. Je sais juste que je serai mieux classée qu'elle. C'est tout ce que je sais. Après, c'est à moi de montrer que je suis capable et d'être la plus forte sur le terrain.
Que représente Roland-Garros à vos yeux ?
M.B. : C'est forcément un tournoi particulier. Je me rappelle quand j'avais 9 ou 10 ans. Mon père avait acheté des places. On était venu trois jours. En venant d'un petit village de Haute-Loire, c'est vrai que c'est impressionnant quand on arrive à Roland-Garros. Je demandais des autographes aux joueurs. Je me souviendrais toujours de ces moments-là. Et bien évidemment, j'ai envie de soulever la Coupe Suzanne Lenglen, samedi dans quinze jours. C'est le plus grand défi de ma carrière : gagner Roland-Garros. J'espère y arriver un jour. Si j'y arrive, ce sera le plus beau jour de ma vie. Et de loin…
Quel est votre état de forme actuellement ?
M.B. : Tout va bien. Je m'entraine dur. Je suis assez fatiguée, donc, parfois de mauvaise humeur (rires). Mais tout se passe bien. J'essaye d'assumer et d'encaisser cette charge de travail. Je sais que les jours qui précèdent le début du tournoi vont être précieux pour la préparation de mon premier tour. Je pourrais relâcher l'entraînement vendredi ou samedi. Après cela dépend si je joue mon premier match dimanche ou mardi. Cela va crescendo pour prendre de l'énergie. Je mets le maximum de chances de mon côté pour être prête.
Que pouvez-vous nous dire sur le matériel que vous utilisez en règle générale ?
M.B. : Je joue avec une raquette unique. Elle est faite pour moi. C'est pour ça qu'il y a mon nom dessus. C'est d'ailleurs un honneur et très flatteur (rires) que mon équipementier (NDLR : Prince) ait fait ça pour moi, à partir de 2007, juste après ma finale de Wimbledon. Après, elle est très légère car j'ai besoin d'avoir une raquette légère. Elle pèse environ 300 grammes. Elle est également plus longue. Sa taille est un secret, et pour cette raison, je ne vous dirais pas sa longueur (rires). Ce que je peux vous dire, c'est qu'elle est plus longue qu'une raquette normale.
Avez-vous l'habitude de changer vos habitudes au niveau de vos raquettes ?
M.B. : J'ai effectué des tests cet hiver. J'ai testé sans regarder ce que j'avais dans les mains, sans m'attarder sur le cadre ou le cordage. Et à chaque fois, mes meilleures sensations, je les obtenais avec la raquette que j'utilise depuis de longues années. Depuis que je suis chez Prince, j'ai vraiment eu la sensation que ma carrière a changé quand j'ai changé de raquette. C'est grâce à elle que j'ai obtenu mes meilleurs résultats. J'y suis très attachée. J'y fais très attention.
C'est-à-dire ?
M.B. : Je n'ai jamais cassé de raquette de ma vie. Jusqu'à 15-16 ans, j'ai toujours joué avec la même raquette. Je ne cassais jamais mon cordage. Je n'ai jamais été habituée, petite, à avoir beaucoup de raquettes différentes. Je me payais mes raquettes avec mon argent de poche. Je n'avais qu'une raquette. Il ne fallait mieux pas que je casse le cordage pendant le match car sinon, je ne pouvais plus jouer (rires). J'ai changé d'équipementier en décembre 2005 et j'ai gagné mon premier tournoi en janvier 2006. Après, vous connaissez les résultats que j'ai eus. Mais cela a toujours été avec cette raquette. Je n'ai jamais changé de modèle.
Comment expliquez-vous la puissance que vous dégagez sur un court ?
M.B. : Cela s'explique par une combinaison de beaucoup de choses. D'abord, il y a bien sûr le travail physique que je peux faire en dehors du terrain. Ensuite le cordage très fin et qui a un boyau. Ce qui est très important d'avoir une jauge très fine. Enfin, c'est la flexibilité du cadre. Je n'aime pas jouer avec un cadre rigide. Me concernant, la flexibilité fait un effet trampoline et renvoie la balle avec la puissance. J'ai besoin d'un cordage très peu tendu. C'est un dosage très fin car cela peut se jouer à 0,5 kg près. Je dois faire très attention au niveau de mes raquettes. C'est pour cette raison que j'en fais toujours corder 4 ou 5 pour un match. Dès que la tension change, je le ressens immédiatement dans mon jeu. Si la tension est trop basse, ma balle vole. C'est pour cette raison que je change assez souvent de raquette pendant un match.
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