Safina ne craque pas

Dinara Safina (RUS, 1) bat Victoria Azarenka (BLR, 9) : 1-6, 6-4, 6-2Prochaine adversaire : D. Cibulkova

Cinq jeux concédés lors des quatre premiers tours... Depuis le début de la quinzaine, Dinara Safina, en pleine confiance depuis son accession sur le trône de la WTA, dévorait tout sur son passage ne laissant que des miettes à ses adversaires et faisant la preuve que sa première place mondiale n'était en rien usurpée. Pour son premier vrai test à la Porte d'Auteuil, la Russe a pourtant failli passer à la trappe.

Vainqueur de 32 de ses 37 matches depuis le début de la saison, avec trois titres à la clef, Victoria Azarenka est sans conteste la grande révélation de l'année. Dotée d'une force de frappe étonnante, la Bélarusse, plus à l'aise sur surface rapide, fait preuve d'une qualité d'adaptation impressionnante sur terre battue. Dinara Safina a été tout près d'en faire les frais. Pendant un premier set à sens unique, la numéro un mondiale n'a tout simplement pas existé, subissant de plein fouet les assauts adverses. Nullement impressionnée par son premier quart de finale en tournoi du Grand Chelem, la tête de série 9 a récité un tennis proche de la perfection au cours du premier acte, prenant Safina à la gorge pour ne jamais la lâcher. 93% de première balle, 10 coups gagnants pour une seule faute directe... Même la numéro un mondiale, aussi légitime soit-elle, ne pouvait résister (6-1).

Consciente qu'Azarenka ne pouvait garder un tel niveau de jeu, Safina ne s'est jamais énervée et a su tranquillement laisser passer l'orage pour faire parler son expérience lors des deux dernières manches. Plus de fautes directes (26 contre 22), moins de coups gagnants (27 contre 33)... La petite soeur de Marat a rendu une copie moins aboutie que son adversaire, mais alors qu'Azarenka, redescendue sur terre, ne pouvait cacher quelques premiers signes de nervosité, elle n'est jamais sortie de son calme et a su attendre son heure pour arracher le précieux sésame. Bousculée au cours du premier set, Safina a réussi à apporter les modifications nécessaires à son jeu pour inverser la tendance. S'efforçant à prendre la balle plus tôt, à jouer plus à l'intérieur du court, la Russe a fait jeu égal en terme de puissance et le poids de sa balle a fini par avoir raison d'une Azarenka, future grande, mais encore trop fébrile, pour la couper dans son élan vers un premier sacre en Grand Chelem.

Dominika Cibulkova (SLQ, 20) bat Maria Sharapova (RUS) : 6-0, 6-2

Le conte de fée ne pouvait s'éterniser. Débarquée à la Porte d'Auteuil avec un seul tournoi au compteur après neuf longs mois loin des courts en raison d'une grave blessure à l'épaule droite, Maria Sharapova a largement déjoué les pronostics en réussissant à se hisser en quart de finale. Une qualification plus due à son incomparable rage vaincre qu'à son réel niveau de jeu.

Au cours des quatre premiers tours, il était facile de se rendre compte que l'ancienne numéro un mondiale n'a pas encore récupéré l'intégralité de ses moyens, notamment au service. Alors qu'elle possédait jusqu'alors l'un des meilleurs engagements du circuit, la Ruse a pleinement fait les frais de sa blessure dans ce domaine, notamment face à Cibulkova, ne remportant que 44% des points derrière sa première balle, 28 derrière sa deuxième.

Pour sa première qualification en quart de finale, la Slovaque n'a pas vraiment eu besoin de forcer son talent, tant la Russe ne semblait pas en mesure de défendre ses chances. Eprouvée par les nombreux efforts consentis pour passer les quatre premiers tours, tous en trois sets, elle n'avait pas les moyens physiques de tenir la distance, c'est pour cette raison qu'elle s'est efforcée de raccourcir les échanges. Une prise de risque maximum à double-tranchant. Alors que le jeune Cibulkova faisait preuve d'une solidité impressionnante en fond de court, ne commettant que 9 fautes directes, Sharapova revetissait le costume de mère Noël distribuant 27 cadeaux, synonyme de défaite cinglante. Malgré tout, Maria est de retour !