Simon, le rebond ?

1er tour : Gilles Simon (FRA/N.7) - Wayne Odesnik (USA)

"Gillou" a-t-il le vertige ? Le meilleur joueur français, selon le classement ATP actuel (7e), est au plus bas mentalement. Le moral dans les chausssettes. Membre du top 8 depuis novembre 2008, Gilles n'avait rien à se reprocher jusqu'au mois de mars. Il a atteint les quarts de finale à l'Open d'Australie, joué deux demi-finales (Marseille et Dubaï) et fait respecter un statut que nombreux trouvaient - à tort - usurpé l'année dernière. On sentait poindre un malaise surprenant après sa défaite face à Novak Djokovic, où il estimait avoir joué "le plus mauvais match de sa carrière". Le Serbe lui-même avait contredit le Français en conférence de presse. Il l'avait trouvé franchement bon.

Sur ces mauvaises sensations, le voilà catapulté N.1 en Coupe Davis pour son premier match dans la compétition. Patatras. Deux défaites plus loin (Berdych et Stepanek), il assume à lui seul la défaite de l'équipe de France. Dès lors, il n'arrive plus à gagner plus de deux matches de suite sur les six tournois suivants. Pire, il offre quelques performances à des joueurs qui n'en demandaient pas tant : Ivan Ljubicic (deux fois, à Indian Wells et Madrid), Andreas Beck (Monte-Carlo), Misha Zverev (Rome) et Albert Montanes (Estoril). Un scénario inquiétant se répète souvent : Gilles mène, est à portée de la victoire et s'écroule.

A cinq jours de Roland-Garros, embarqué dans une virée à Dusseldörf toujours pour le compte de l'équipe de France (par équipes, avec Tsonga et Chardy), il lance à la volée une déclaration qui déprimerait un candidat à la Nouvelle Star aphone : "Roland-Garros aujourd'hui, ce que ça représente pour moi, c'est un tournoi où je vais me planter." Avec un discours aussi pessimiste, Gilles ne peut pas partir de plus bas. Il rappelle d'ailleurs, histoire de se laisser un peu griser par l'espoir, qu'un grand tournoi peut voir le jour en jouant au début un tennis "pourri" (dixit Simon qui fait lui-même référence au parcours de Gaël Monfils en 2008). Le terreau est là, à lui de faire pousser la fleur.

LE PROBLEME : A force de présenter Simon comme un stratège, nous avons oublié d'évoquer son inexpérience au sommet. Ceux qui le critiquent évoquent un jeu banal sans marge de progression. Ceux qui l'apprécient soulignent sa capacité à prendre la mesure de l'adversaire. Ce que personne n'a anticipé, c'est que ce bonhomme affable et très réfléchi pouvait aussi se faire une entorse des neurones ("Je me suis déconnecté", expliquait-il à Madrid). Sur un court, la lucidité doit exclure le "cogito".

LA METHODE : A Roland-Garros, il faudra abandonner la spéculation métaphysique entre deux revers joués à plat pour revenir aux bases de la philosophie de René Descartes : "se rendre maître" de la balle.

Roland Garros 2008
1er tour : battu par Radek Stepanek (CZE, 22e) 2-6 4-6 1-6

Roland Garros 2007
1er tour, bat Vincent Spadea (USA) 2-6 6-4 6-4 6-3
2e tour, battu par Paul-Henri Mathieu (FRA, 40e) 6-3 4-6 1-6 6-7(2/7)

Roland Garros 2006
1er tour, battu par Oscar Hernandez (ESP, 131e) 4-6 2-6 3-6

Roland Garros 2005
1er tour, battu par Olivier Patience (FRA, 139e) 2-6 2-6 6-4 3-6