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Nadal: "J'ai appris à aimer la souffrance"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 08/06/2013 à 12:00 GMT+2

Rafael Nadal et Novak Djokovic ont encore offert un combat dantesque vendredi. L'Espagnol, sorti victorieux, en a bavé. Mais il a adoré ça. Comme toujours.

TENNIS Roland-Garros 2013 - Nadal

Crédit: Panoramic

Rafael Nadal a aimé sa demi-finale face à Novak Djokovic. Parce qu'il a gagné? Vous n'y êtes pas. Ça, c'est autre chose. Le résultat. La finalité. C'est plus qu'essentiel. C'est fondamental pour un compétiteur né comme lui. Mais ce n'est pas tout. On a parfois entendu que Rafael Nadal était un amoureux fou de la compétition quand Roger Federer, par exemple, était d'abord un fondu de tennis. Dans les deux cas, c'est une caricature. A ce niveau, il n'y a que des compétiteurs vivant pour la gagne. Mais vendredi, après sa nouvelle bataille épique contre Novak Djokovic, Nadal a bien tenu à souligner à quel point son essence dans le moteur n'était pas la victoire, mais "la passion". C'est elle qui le guide vers la victoire. "La passion pour le jeu, c'est l'essentiel, explique le désormais octuple finaliste de Roland-Garros. Il faut aimer le jeu. Lorsque vous aimez le jeu, le tennis, vous appréciez ce que vous faites quel que soit le moment, à chaque moment."
Cette passion, c'est elle qui lui a permis d'aller chercher on ne sait trop où ce cinquième set si mal embarqué. Elle, encore, qui l'empêche de craquer après la perte de la quatrième manche où il a compté par deux fois un break d'avance et où il a servi pour le match. Nadal en a bavé. Il a passé plus de 4h30 sur le court. Et il a aimé ça. Comme toujours. "Pendant toute ma carrière, raconte le Majorquin, j'ai appris à aimer la souffrance, la douleur notamment dans ce type de match. Ce type de match est très spécial. On n'a pas l'occasion de jouer ce type de match tous les jours, donc quand non les dispute, bien sûr, on souffre, mais on apprécie ces moments de souffrance et de douleur. Moi, j'ai apprécié la souffrance, j'ai appris à l'aimer, à aimer la douleur sur le court."
"Ces matches sont spéciaux"
Et comme pour mieux préciser son propos, voilà Rafa qui ressort son costume de philosophe. Celui qui, blessure après blessure, a appris à relativiser et à profiter. "Vous savez, ajoute-t-il, ce qui était douloureux pour moi, c'était d'être à Majorque et de regarder les matches à la télé. Quand je suis sur le court, je suis heureux. Parfois, on gagne, parfois on perd, mais c'est le sport. Le sport a un côté authentique et c'est ce que j’aime." Quand l'adversaire est Novak Djokovic, il est servi. Surtout en matière de douleurs. Ses duels face au Serbe sont rarement des parties de plaisir, même s'il y trouve le sien. Ces deux-là trouvent toujours le moyen de sortir quelque chose de derrière les fagots. "Il y avait tous les ingrédients pour faire un grand match aujourd'hui", juge-t-il. On a vu le résultat, même si l'aspect mémorable de la rencontre tient à peu de choses. Si Nadal ne cale pas au moment de conclure dans le quatrième set, il manque une heure et demie et match, et pas la moins belle.
Alors, leur 36e duel a-t-il été le plus mémorable? Peut-être pas, mais pas loin. "Il faudrait peut-être beaucoup de temps pour faire le classement des matches d'anthologie entre Novak et moi, sourit Rafa. La demi-finale des Jeux Olympiques à Pékin était pleine d'émotions. L'année dernière, la finale, ici, a été un moment très particulier aussi. L’US Open en 2010 a été aussi un remarquable moment." Mais il ne retient pas que ses victoires. Le plaisir, encore. La passion, toujours. "La finale de l'Open d'Australie était incroyable l'année dernière. C'était un grand moment de tennis. En 2011, j'ai perdu le match en finale de l'US Open, mais je crois que le troisième set est l'un des sets dont je me souviens le mieux." Et cette demi‑finale de Roland-Garros? "Ce n'est pas une finale, mais c'était quand même un match remarquable."
Au fil des ans, Nadal a tissé avec Djokovic un lien sportif très fort, même si leur rivalité est différente de celle qu'il a pu avoir avec Federer. L'Espagnol ne veut pas comparer. Pour lui, le point commun à tout ça, c'est leur capacité à se sublimer, chacun obligeant l'autre à aller encore plus loin. Puis il y a l'enjeu. C'est l'évènement qui sublime les joueurs, autant que l'inverse. "Pourquoi ces matchs sont intéressants, sont des classiques ?, interroge Nadal. Parce que nous, les joueurs, on vit dans ces matches des moments importants de nos carrières. Nous sommes dans des situations très particulières. C'était le cas avec Roger. C'est également le cas avec Novak. Ces matches suscitent l'intérêt, ils sont spéciaux pour les joueurs et pour le public. Ces matches deviennent des classiques du genre." Depuis vendredi, il y en a un de plus.
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