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Roland-Garros 2013 : Rafael Nadal vulnérable face à Novak Djokovic ? Enquête

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 22/05/2013 à 14:05 GMT+2

En trois matches (Madrid 2011, Rome 2011 et Monte-Carlo 2013), Novak Djokovic a montré aux observateurs la recette infaillible pour dominer Rafael Nadal sur terre battue. Explications par les chiffres : nous avons passé en revue tous les chiffres des trois derniers Djokovic - Nadal remporté par le Serbe : Madrid 2011, Rome 2011, Monte-Carlo 2013.

Rafael Nadal face à Novak Djokovic, lors de la finale de Monte-Carlo, en 2013.

Crédit: Panoramic

Rafael Nadal et Novak Djokovic se sont joués quinze fois sur terre battue. Bilan : douze victoires de l'Espagnol et trois défaites. Trois matches qui ont marqué les esprits à Madrid en 2011, Rome une semaine plus tard et à Monte-Carlo cette saison, tant "l'Ogre de l'ocre" est peu habitué à être tancé sur sa surface fétiche. A la lecture des statistiques de ces trois rencontres particulières (voir infographies ci-dessous), des tendances et des points communs se dégagent, ce qui démontre surtout que rien n'est dû au hasard, mais bien à un travail de sape de Djokovic qui a compris la marche à suivre pour battre son prestigieux adversaire.
La première statistique qui frappe, c'est le faible taux de réussite derrière la seconde balle de Nadal. Lors de ses trois défaites, ce pourcentage ne dépasse pas la barre des 40%. C'est le point commun chiffré qui explique en partie la déroute de l'Espagnol face au Serbe. Un dénominateur commun qui permet de se rendre compte de la difficulté de Nadal à gagner un match face au numéro un mondial lorsque sa seconde balle est son point faible. C'est bel et bien sur ce coup que le Djoker fait la différence. Elle a été encore plus marquée à Rome, où le Majorquin a pointé à 25% de réussite. Du jamais vu lors d'une finale sur terre battue pour lui.
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rafael nadal and novak djokovic

Crédit: Reuters

Cela se vérifie un peu plus lorsque l'on s'aperçoit que, cette fois-ci lors de ses victoires sur terre battue face au même Djokovic, Nadal dépasse ou égale les 50% de réussite sur ce coup, à l'exception de deux rencontres sur ses douze succès face au Djoker : aux Masters 1000 de Rome en 2007 (41%) et de Monte-Carlo en 2009 (46%). Mais ici, le Serbe était encore moins en réussite que son adversaire sur secondes balles. En revanche, sur les trois matches qui nous intéressent, la tendance est clairement inversée. Pourtant, la qualité de relance de Novak Djokovic, qui n'est plus à prouver, ne fait pas tout. Son autre gros point fort reste sa mise en jeu. Sur ces trois matches, le numéro un mondial cumule 62% de réussite au service (premières et secondes balles cumulées), ce qui lui a permis de concéder 50% de balles de break de moins que Nadal.
Infog Nadal contre Djokovic 2013 stats comparées
"Le service, un geste technique qui met du temps à revenir au niveau du reste de son jeu"
"Son service doit encore progresser, analysait justement dans son blog Patrick Mouratoglou, consultant pour Eurosport. Ce geste technique n’est pas naturel chez lui. Il met donc beaucoup de temps à revenir au niveau du reste de son jeu. A Monte-Carlo, il n’a pas du tout été décisif face à Nole, pas plus d’ailleurs que dans le reste du tournoi. Il ne lui confère qu’un très léger avantage, tandis qu’habituellement, il lui permet de débuter l’échange en étant en position d’attaque." Avec un service moins efficace, Nadal est un joueur exposé face aux coups de butoir du Serbe. L'Espagnol est alors obligé de forcer son jeu et enchaîne les fautes directes au lieu des coups gagnants : sur les trois matches cités, sa moyenne d'erreurs est de 28 pour 16 coups gagnants. Monte-Carlo a même été un tournant dans leur confrontation : Nadal a vu son nombre de fautes grimper en flèche au moment où Djokovic, lui, en a commis moins que précédemment.
Autre point intéressant, le scénario entre la première victoire du Serbe à Madrid ce 15 mai 2011 et sa dernière à Monte-Carlo le 21 avril dernier est saisissant de similarité : un début en fanfare de Djokovic (4-0 en Espagne, 5-0 à Monte-Carlo), une révolte de Nadal et finalement une défaite en deux sets du Majorquin. Pas de doute, le Serbe a bel et bien retrouvé la clé du succès. Celle qui lui avait permis de mettre fin à 37 victoires de suite de Nadal sur terre battue en finale de Madrid, la dernière défaite de l'Espagnol remontant à l'époque à son huitième de finale perdu face à Robin Söderling à Roland-Garros 2009. "Djokovic entre dans ses matches comme un boxeurpour montrer qui est le patron, expliquait encore Mouratoglou, observateur attentif de ce duel particulier. Il envoie des coups dans tous les sens, il roue de coups son adversaire au sens propre, au premier set, pour montrer qu'il est le patron et prendre le contrôle du match. Il le gère ensuite, comme Roger Federer le fait en gardant un break et accélérant à la fin."
Infog Djokovic contre Nadal 2013 stats comparées
Le lift de Nadal inefficace face à Djokovic
Avec une mise en jeu efficace et une relance parfaite, Djokovic a réussi à museler à l'échange l'Espagnol. S'appuyant sur un revers époustouflant - de loin son meilleur coup - mais également sur son coup droit, le Serbe se plaît à martyriser Nadal dans les diagonales. Le lift de l'Ibère sur terre battue n'a que très peu d'effets négatifs sur le jeu de Djokovic. La raison principale est la suivante : contrairement à la majorité des autres joueurs, le Serbe entre souvent dans le court et prend la balle au sommet du rebond pour accélérer sur les phases de jeu au moment où Nadal raccourcit son jeu. Il n’attend jamais que le lift de l’Espagnol prenne toute sa vitesse et passe régulièrement de phases de défense à des phases d’attaque grâce à sa très bonne couverture de terrain. Un cocktail explosif qui fait déjouer l'Espagnol.
La question à se poser serait : pourquoi la saison 2012, où Nadal a gagné leurs trois confrontations sur terre battue (Monte-Carlo, Rome et Paris), a été une cassure entre 2011 et 2013 ? Cela s'explique peut-être par une usure mentale après une saison 2011 forte en émotions et en accomplissements personnels. Reste que l'objectif affiché de Djokovic cette saison est de gagner Roland-Garros, dernier tournoi majeur qui manque à son palmarès. Et cela passe sans doute par une victoire sur Rafael Nadal à Paris, chose qu'il n'est parvenu à faire l'an passé en finale (voir la feuille de statistiques de la finale ci-dessous). Ce succès parisien, qui semble se dessiner doucement mais sûrement, ne pourrait pas lui échapper s'il applique à la lettre cette tactique qui fait recette, mais qui doit encore faire ses preuves au meilleur des cinq manches.
STATISTIQUES de la FINALE de ROLAND-GARROS 2012 :
Finale Roland-Garros 2012 Nadal Djokovic stats infographie
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