ATP Madrid : Cinq choses à savoir sur Darwin Blanch, le gamin qui défiera Rafael Nadal au 1er tour

Darwin Blanch est de nationalité américaine mais il est loin d'avoir suivi le parcours traditionnel de ses compatriotes. Durant son enfance, il a vécu dans plusieurs pays à commencer par la… Thaïlande où il a découvert le tennis à l'âge de trois ans. Il y est resté pendant quelques années, ce qui lui a permis d'apprendre quelque peu le thaïlandais, langue qu'il dit ne plus connaître désormais faute de la pratiquer. Puis, il a suivi ses parents en Argentine et aux Etats-Unis, avant de s'expatrier à nouveau en Espagne.

De ses multiples voyages, Blanch a tiré une appétence pour les cultures étrangères, il parle couramment l'anglais évidemment, mais aussi l'espagnol et le chinois que lui a appris sa mère. D'une certaine manière, l'Américain a été habitué à la vie itinérante et préparé aux déplacements permanents liés à la vie de tennisman professionnel. Contrairement à la plupart de ses compatriotes, il n'est par exemple pas allergique à la terre battue sur laquelle il affrontera Rafael Nadal (jeudi sur Eurosport).

Félix Auger-Aliassime et Carlos Alcaraz n'ont qu'à aller se rhabiller ! Darwin Blanch a conquis son premier point ATP à 14 ans et 4 mois, soit respectivement 3 et 5 mois avant le Canadien et l'Espagnol, pourtant des phénomènes de précocité. Il y est parvenu en passant le 1er tour du tournoi ITF de Villena en Espagne face à Gerard Planelles (3-6, 6-3, 6-4) en février 2022. Il ne détient cependant pas le record dans ce domaine, propriété de Nicolas Alvarez Varona (14 ans et 3 mois).

Chez les juniors, Blanch a aussi impressionné l'an dernier. A seulement 15 ans, il a atteint les demi-finales de Roland-Garros et de Wimbledon, ce qui en dit long sur ses capacités d'adaptation aux différentes surfaces. Il a fini la saison 2023 comme 9e meilleur junior, atteignant même la 4e place début 2024. Il compte par ailleurs déjà un match sur le circuit, puisqu'il avait reçu une wild-card à Miami le mois dernier où il avait perdu au 1er tour sans être ridicule face au 60e mondial Tomas Machac (6-4, 6-2).

Si Darwin Blanch vit depuis deux ans en Espagne, c'est parce qu'il s'y entraîne à plein temps, et pas n'importe où. Le jeune Américain développe son jeu à Alicante, dans l'académie d'un certain Juan Carlos Ferrero. Et malgré son jeune âge, il a déjà eu l'opportunité de frapper la balle à plusieurs reprises avec Carlos Alcaraz. Ce dernier lui a d'ailleurs envoyé des messages d'encouragements lors de son parcours à Wimbledon chez les juniors, "Juanki" assistant même aux matches de Blanch dans sa box.

"Carlos et Juan Carlos m'aident beaucoup, ils me donnent des tuyaux, confiait-il d'ailleurs à nos confrères américains de Tennis Channel à Miami. C'est super de s'entraîner contre un joueur qui est numéro 1 ou numéro 2 mondial, parce que c'est si rare. A chaque fois que ça m'arrive, c'est un grand plaisir et j'essaie d'en tirer le maximum. J'essaie d'apprendre des grands, de ce qu'ils font sur et en dehors du court." Si Blanch a obtenu une invitation à Madrid, il le doit certainement à son talent et à IMG qui le représente, mais peut-être aussi à ses connexions prestigieuses.

Et le style dans tout ça ? Comment joue Darwin Blanch ? Si le gamin n'a pas encore atteint son apogée sur le plan musculaire, il mesure déjà 1,90 mètre et il se sert plutôt bien de sa taille. Gaucher avec un revers à deux mains, il peut déjà compter sur une très belle qualité de première balle. Rick Macci, ancien coach des sœurs Williams dans leur jeunesse, ne tarit pas non plus d'éloges sur la qualité de son coup droit, qu'il estime "sans défaut" techniquement.

Face à Machac à Miami, Blanch a impressionné par séquences par son explosivité qui lui a valu de faire le break d'entrée d'ailleurs. Mais à son âge, il ne s'agit évidemment pas d'un joueur fini. "On pouvait se rendre compte qu'il a encore beaucoup de progrès à faire dans les déplacements. Il va se développer. Il ne ressemble pas à Rafa quand Rafa avait cet âge", a jugé Andy Roddick dans son podcast "Served", tout en estimant qu'il s'agissait peut-être du plus grand espoir du tennis US. Autant physiquement que tennistiquement, la ressemblance de Blanch avec un certain Ben Shelton, déjà dans le Top 15 mondial, est frappante.

Il a beau être gaucher et jouer beaucoup sur terre battue, son idole ne se nomme pas Rafael Nadal. Cela n'a toutefois pas empêché Darwin Blanch de manifester une certaine incrédulité avec humour sur les réseaux sociaux quand il a pris connaissance de son adversaire au 1er tour. Saura-t-il faire abstraction du contexte et de l'aura de la légende majorquine dans la Caja Magica ? Rien n'est moins sûr même si le fait d'avoir déjà joué en Masters 1000 l'aidera peut-être. Etre gaucher pourrait lui faciliter la tâche aussi dans le sens où Nadal ne pourra pas lui pilonner le revers dans la diagonale.

Mais Blanch pourrait aussi s'inspirer de son joueur préféré qui a souvent trouvé la solution contre le Majorquin : Novak Djokovic. "Je pense vraiment que sur et en dehors du court, c'est un super mec. Il mange sainement, il respecte tous ses adversaires et c'est vraiment un combattant sur le court", s'est enthousiasmé l'Américain dans une vidéo tournée avec son sponsor raquette Wilson. Malheureusement pour Blanch, le Serbe ne jouera pas à Madrid mais il espère bien avoir l'occasion de le côtoyer à l'avenir. Reste que jouer Nadal, au crépuscule de sa carrière, sera certainement inoubliable. A lui d'en profiter au maximum.