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Beau joueur, grand seigneur, le Djoker

Laurent Vergne

Publié 08/06/2015 à 00:23 GMT+2

ROLAND-GARROS - Si le poids de cette troisième défaite en finale de Roland-Garros pourrait le lester un moment, Novak Djokovic s'est montré d'une irréprochable sportivité envers son vainqueur, Stan Wawrinka. Pour lui, il a été terrassé par un rival brillantissime, pas par une pression excessive.

Novak Djokovic et Stan Wawrinka

Crédit: Panoramic

Novak Djokovic a été grand dimanche. Très grand, même. Malheureusement, sa grandeur s'est surtout exprimée une fois la finale terminée. De son accolade, belle et émouvante, avec son bourreau, à son discours sur le court, superbe et même poignant quand les larmes sont montées, aux paroles prononcées devant la presse, le numéro un mondial a prouvé que lui qui gagne si souvent sait aussi perdre avec une classe folle. Et c'est tout sauf simple. Surtout quand, comme lui, on avait tant envie et presque besoin de cette victoire-là.
Oui mais voilà, pendant le match, le Serbe n'a été que trop rarement à la hauteur de ce qu'il fut ces derniers mois. L'insatiable et implacable machine à gagner a connu trop de ratés pour prendre la mesure d'un Stan Wawrinka diabolique. Alors, plutôt que de se flanquer sur le dos la charge de cet échec, il l'a mis dans la raquette de son adversaire. Non sans raisons. "J'ai perdu contre meilleur que moi, plaide-t-il. Il a joué un tennis remarquable, courageux et il mérite sa victoire."

Il y a beaucoup d'émotions qui vous viennent quand vous jouez pour le titre

Personne ne dira le contraire. Pourtant, Novak Djokovic est apparu trop souvent sur la réserve. On ne l'a pas franchement reconnu. Et cette tension qui avait par instants plombé son jeu contre Murray a semblé s'épaissir encore en finale. Mais il nie farouchement avoir subi le poids de l'évènement, de cette première victoire à Roland-Garros qui le nargue depuis si longtemps maintenant.
Et s'il concède avoir été plus crispé que pour un match lambda, il réfute en revanche l'idée d'une tension supérieure aux autres finales majeures qu'il a pu disputer par le passé. Une finale comme les autres, en somme. "Il y a beaucoup d'émotions qui vous viennent quand vous jouez pour le titre. Bien entendu, j'étais plus nerveux que pour un autre match. C'était la finale de Roland-Garros, a-t-il rappelé. Je n'ai pas eu de problème particulier avec la pression."

Pas du tout envie de penser à Wimbledon...

Ce n'est pas forcément ce que traduisait l'impression visuelle mais, après tout, personne n'était dans sa tête. Reste qu'il a fait avec les moyens du bord, les moyens du jour. Et ça n'a pas suffi. "Je me suis accroché. En tout cas, je suis fier de la bagarre que j'ai livrée pendant ce match. J'ai essayé de faire de mon mieux, mais ça n'a malheureusement pas suffi. Il était meilleur dans les trois derniers sets. Je pense que j'ai été à la hauteur, parce que j'étais prêt. J'étais motivé sur le court. Comme je vous l'ai dit, il a mieux joué que moi. Il faut accepter la défaite."
Sur le fond, il ne nourrit donc pas de regrets démesurés. Ou si peu. "J'ai eu une chance à 3-0 dans le quatrième set d'inverser la tendance, mais je ne pouvais pas faire beaucoup plus que ce que j'ai fait. J'aurais pu jouer mieux à certains moments, être plus agressif, peut-être." Le tout dit avec une pointe de fatalité, comme si, de toute façon, l'issue avait été inéluctable.
Cette défaite-là, Novak Djokovic aura peut-être du mal à la digérer. L'an dernier, il avait pourtant magistralement rebondi pour s'imposer à Wimbledon. Dimanche, la simple perspective de repartir au charbon semblait déjà l'épuiser. "Je n'ai pas du tout envie de parler ou de penser à ça. Là, j'ai surtout besoin de repos," a-t-il conclu avant de partir.
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