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Même si elle fait mal, Federer a pris la meilleure décision

Laurent Vergne

Publié 19/05/2016 à 19:09 GMT+2

ROLAND-GARROS - Il va falloir s'y faire : Roger Federer ne sera pas à Paris cette année. Un Grand Chelem sans le Suisse, voilà une première depuis… le siècle dernier. Mais si cette décision doit lui coûter, c'était la plus opportune.

Roger Federer en 2016

Crédit: AFP

Roger Federer a souvent joué trop vite pour ses adversaires. Jeudi, il a été trop rapide pour moi. J'avais à peine esquissé les premières lignes d'un article intitulé "Pourquoi Federer devrait zapper Roland-Garros" que le Suisse a officialisé son forfait. Sans être une évidence, son renoncement était clairement dans l'air depuis plusieurs jours. C'est tout sauf une surprise. Personne ne tombe de l'armoire. Il n'était même pas utile de lire entre les lignes après ses propos tenus à Rome la semaine dernière. Federer avait alors clairement ouvert la porte à un forfait. Et pour douloureuse que soit cette décision, c'était effectivement la meilleure à prendre.
Bien sûr, il est un compétiteur et se retirer d'un tel tournoi avant même qu'il ne commence doit forcément lui être pénible. Surtout quand, comme lui, on n'avait pas raté un majeur depuis 16 ans. Federer avait disputé les 65 derniers tournois du Grand Chelem. Un record de plus, encore un de ceux qui pourraient bien ne pas tomber de sitôt. Mais quand on a presque 35 ans et le palmarès qui est le sien, s'aligner sans pouvoir être compétitif n'a aucun sens.
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Roger Federer lors de son 8e de finale disputé face à Dominic Thiem lors du Masters 1000 de Rome

Crédit: AFP

Jouer pour jouer ne rime à rien

Federer pouvait-il jouer ? Oui, sans doute. Il était sur le court à Rome il y a tout juste une semaine, après tout. Mais jouer pour jouer ne rime à rien. Il a disputé au total cinq rencontres depuis le mois de janvier. Trop peu pour envisager sérieusement d'enchainer trois, quatre ou davantage de matches au meilleur des cinq manches, qui plus est sur terre battue. Federer n'avait pas grand-chose à gagner en venant à Paris. Il va voir s'envoler 360 points à l'ATP, ceux de son quart de finale 2015 ? Oui, mais il s'en fout probablement comme de son premier cordage.
Il avait en revanche beaucoup plus à perdre. En jouant, il prenait le risque d'aggraver encore sa blessure et, par la même occasion, de compromettre la suite de son été, particulièrement la saison sur gazon. Or s'il n'a sans doute aujourd'hui plus aucune chance de remporter un jour à nouveau Roland-Garros, sept ans après son premier et unique titre, il demeure potentiellement un gros client à Wimbledon. S'il est physiquement à 100%, il peut prétendre jouer un rôle majeur sur le gazon anglais.
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Roger Federer (r.) musste sich in Wimbledon Novak Djokovic (l.) geschlagen geben

Crédit: AFP

Sacrifier Paris pour préserver Londres

Mais pour espérer être en pleine possession de ses moyens dans un mois, il lui fallait effacer Roland-Garros de son programme. Sacrifier Paris pour préserver Londres. C'était le prix à payer. Un prix sans doute plus fort pour le tournoi que pour lui. Car, même sans être au top, Federer demeure la principale star du circuit et un joueur adoré du public parisien. Pour cette édition 2016, c'est donc un coup dur.
Malgré son aspect radical, cette décision, si elle était nécessaire, n'est pas suffisante pour constituer une garantie. Le mal de dos est un compagnon pernicieux. Quand il commence à s'installer durablement, il devient difficile de s'en défaire. Surtout à 35 ans, dont la moitié passée sur le circuit professionnel. Federer se le traine depuis déjà plusieurs mois et cette blessure a déjà ruiné une partie de sa saison. Espérons qu'elle ne compromette pas l'ultime ligne droite de cette trajectoire hors du commun.
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Roger Federer battu par Dominic Thiem au Masters 1000 de Rome le 12 mai 2016

Crédit: AFP

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