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Jo-Wilfried Tsonga : "Quand je reviens sur le court pour abandonner, c'est un supplice"

Laurent Vergne

Mis à jour 28/05/2016 à 22:03 GMT+2

ROLAND-GARROS - Sept jeux et puis s'en va. A cause de ses adducteurs qui ont recommencé à siffler, Jo-Wilfried Tsonga a dû abandonner son match du troisième tour samedi face à Ernests Gulbis. Un crève-coeur pour le Manceau, sorti du court en larmes. Une des plus grosses déceptions de sa carrière, même s'il relativise.

Jo-Wilfried Tsonga, contraint d'abandonner face à Gulbis

Crédit: AFP

Jo, de quoi souffrez-vous exactement ?
J.-W.T. : J'ai un problème aux adducteurs, le même problème que celui que j'avais eu à Rome et qui m'avait obligé à déclarer forfait là-bas.
Quand avez-vous commencé à sentir qu'il y avait un problème ?
J.-W.T. : Quand je suis rentré sur le court, je me sentais super bien. Puis dans le premier jeu, il me promène une ou deux fois sur un point, et là je fais une glissade. J'ai ressenti une douleur vive. J'ai continué un peu et sur le dernier jeu, à 4-2, je fais aussi un petit effort à un moment donné sur mon côté droit et je ressens de nouveau un coup de couteau. À partir de ce moment, je sais que je n'ai pratiquement aucune chance de terminer ce match.
Quand vous rentrez au vestiaire à 5-2, vous avez quand même un tout petit espoir ?
J.-W.T. : Quand je rentre, je me dis "on ne sait jamais, une manipulation du docteur, et peut-être que ça va aller." Mais quand il me demande de lever la jambe gauche et que je ne peux pas le faire, je comprends bien que c'est mort.
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Tsonga a rendu les armes les larmes aux yeux

Et quand vous revenez sur le court pour signifier votre abandon, on imagine que, dans votre tête, il se passe beaucoup de choses...
J.-W.T. : Quand je reviens sur le court pour abandonner, c'est un supplice. Parce que là, le public applaudit, il pense que ça va repartir. Mais moi, je sais que c'est terminé. Je vais voir mon adversaire, il me dit des mots sympas mais franchement, je n'entends même pas. Je ne capte rien de ce qui se passe autour de moi.
Après, il y a cette image de vous quittant le court en larmes, la tête sous votre serviette...
J.-W.T. : Je mets une serviette par pudeur. C'est bien, un peu de pudeur dans ce monde, non? (sourire). Mais évidemment, c'est une énorme déception. Je me sentais bien. C'est dur de quitter le tournoi comme ça, mais je dois l'accepter.
Pensez-vous avoir repris un peu trop vite après votre blessure à Rome? La rechute est-elle due à ça?
J.-W.T. : Sûrement, oui. Je ne suis pas arrivé ici dans les meilleures conditions, c'était limite pour jouer ici. Je joue au tennis pour jouer à Roland-Garros et, j'ai presque envie de dire, pas ailleurs. Pour moi, ce n'était même pas envisageable de jeter l'éponge directement. J'ai tenté. Après, il y a des paramètres que l'on ne contrôle pas. Je ne pouvais pas contrôler que Baghdatis allait me faire quarante-trois amorties, et que j'allais jouer 5 sets contre lui. Je ne contrôle pas tout. Je pense que c'est aussi des facteurs qui sont venus peser dans la balance. Aujourd'hui, c'est dommage parce qu'hormis ce petit souci, tout allait très bien.
A votre avis, vous risquez d'en prendre pour combien de temps ?
J.-W.T. : Je ne connais pas la gravité de la blessure. Je sais ce que c'est en revanche. J'ai étiré des fibres sur mes adducteurs. Je ne sais pas à quel grade c'est, si c'est juste une élongation, ou une déchirure. Je ne le saurai que dans deux ou trois jours, quand j'aurai fait les examens. Après, est-ce que ce sera deux semaines, ou six ou huit...
Ce n'est pas la première fois que vous connaissez un pépin physique, y compris en Grand Chelem, mais on ne vous avait jamais senti aussi touché...
J.-W.T. : On met tout en œuvre pour être prêt ce jour-là, on fait beaucoup d'efforts tout au long de l'année. Pour moi, Roland-Garros reste une des principales raisons pour lesquelles je me bats tous les jours et que j'ai envie d'être sur le terrain. En plus, dans ces moments, on y met tout notre cœur. Je suis hyper déçu et triste parce que je mets tout en œuvre pour essayer d'aller loin dans ce tournoi. Mais en même temps, je pense qu'il va falloir que je rebondisse assez vite. Il y a des choses bien plus graves que ce que j'ai vécu aujourd’hui. Il y a quand même une très mauvaise nouvelle, au parc Monceau. Cela m'aide aussi à relativiser et à me dire que ce qui m’est arrivé aujourd’hui est décevant et triste mais pas essentiel. Je vais retrouver l'essentiel, c'est-à-dire ma famille et des amis et on va surmonter tout cela.
Cette blessure tombe aussi avant un été très chargé (Wimbledon, Coupe Davis, Jeux Olympiques, US Open...). Comment allez-vous prioriser vos objectifs ?
J.-W.T. : C'est clair que ça va être compliqué. Il faut que je discute de tout ça avec mon équipe. Et que je sache aussi quand je pourrais reprendre la compétition...
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