Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Benjamin Bonzi : "Il y a trois semaines, j’étais encore loin de penser que je vivrais tout ça"

Sébastien Petit

Mis à jour 29/05/2017 à 00:47 GMT+2

ROLAND-GARROS - Du haut de ses 20 ans, Benjamin Bonzi vit un rêve éveillé. Le Français de 20 ans, 260e mondial, s’est qualifié pour le 2e tour de Roland-Garros après une victoire sur Daniil Medvedev. A peine pensable pour ce jeune Nîmois il y a encore quelques semaines.

Benjamin Bonzi - Roland-Garros 2017

Crédit: Getty Images

"Il ne manque plus que la musique de la Ligue des champions". Dans la chaleur du couloir du court Suzanne-Lenglen, Clémence Prosper voit arriver son poulain avec un sourire aux lèvres. Son poulain, c’est Benjamin Bonzi, qui a réussi la performance de se qualifier pour le deuxième tour de Roland-Garros. Peut-être est-ce la victoire acquise sur abandon de Daniil Medvedev ou notre présence parmi l’équipe du jeune garçon, toujours est-il que c’est avec une joie très contenue que le Français a rejoint les siens pour savourer cette qualification dont il se souviendra toute sa vie.
picture

Bonzi - Medvedev : Les temps forts

A vrai dire, du haut de ses 20 ans, il a encore du mal à réaliser ce qu’il vient de faire. Premier match dans un grand tableau de Grand Chelem aux Internationaux de France et première victoire. Il y en a beaucoup qui auraient rêvé pareille entrée en matière. D’autant plus avec son classement. Il est actuellement 260e mondial et n’a dû sa présence qu’au bon vouloir du président de la FFT Bernard Giudicelli, tombé en admiration devant ce garçon. "Je savais que j’avais vu juste, souriait-il après la victoire de Bonzi sur le court N.2. Quand je l’ai vu gagner en Challenger, je savais que je ne donnais pas cette wild-card à n’importe qui."
Même jouer un match au meilleur des 5 manches, je ne l’avais jamais fait avant
Ce natif de Nîmes, qui aura 21 ans le 9 juin, a su se faire remarquer cette saison en remportant deux tournois Future à Sharm El Sheikh et Hamamet entre février et mai, puis en se hissant en demi-finale du tournoi Challenger de Bordeaux la semaine dernière. Un tournoi où il a réussi à sortir des qualifications et battre son premier joueur du Top 100, Dusan Lajovic (79e mondial), avec la manière (6-1, 6-1). Avant cela, Benjamin est passé par la filière fédérale, de Boulouris jusqu’au CNE, où il est resté quelques mois avant de se prendre en charge, faute de pouvoir y rester.
picture

Benjamin Bonzi, la divine surprise tricolore du premier tour

Crédit: Getty Images

"Depuis trois semaines, tout ce qui se passe est irréel, s’est laissée dire Clémence Prosper, celle qui suit sa progression depuis plusieurs mois au sein de la Ligue de Midi-Pyrénées, où il s’entraîne pendant l’année. Dès l’annonce de son invitation, on est passé dans une autre dimension. Quand je l’ai appelé, il m’a dit ‘j’ai une wild-card tableau !’ On y croyait à peine… on avait fait une demande pour les qualifications." A croire qu’il y a une bonne étoile qui le suit de près. Hériter de Daniil Medvedev au tirage au sort n’était pas spécialement un cadeau, le jeune Russe, 65e mondial, étant un espoir montant du tennis mondial. Mais des problèmes de crampes l’ont rattrapé, l’obligeant à jeter l’éponge en milieu de quatrième set.
J’aurais préféré affronter mon idole Roger Federer
Une mésaventure qui aurait largement pu arriver à Benjamin. "Tout s’est bien passé ces derniers jours, poursuivait Clémence Prosper, mais ce matin, on a eu du mal à le faire manger, la nervosité a commencé à le gagner, ça s’est vu au premier set qui a été très dur, puis il s’est relâché…" "Cela a été très dur physiquement, surtout au 4e set, a confirmé l’intéressé en conférence de presse. Jouer ici et gagner un match, c’est un rêve de gosse qui se réalise. Tous les joueurs français veulent jouer ici. J’ose à peine y croire. Il y a trois semaines, j’étais encore loin de penser que je vivrai tout ça !"
Entre un environnement à dompter, des sentiments à dominer et des sollicitations à trier, Bonzi ne sait plus trop où donner de la tête depuis sa sortie du court. "Tout est nouveau pour moi : le vestiaire, les joueurs que je croise… J’essaye de me faire tout petit car je veux rester les pieds sur terre. Même jouer un match au meilleur des 5 manches, je ne l’avais jamais fait avant. Maintenant il va falloir que je m’en remette. C'est complètement fou ce qui m'arrive."
Il va avoir deux jours au mieux pour se remettre de ses émotions. Il n’en faudra pas moins avant d’affronter au 2e tour l’Espagnol Albert Ramos-Vinolas, 20e mondial et finaliste à Monte-Carlo cette saison. "Cela va être une autre paire de manches face à lui, ça, s’est sûr. Je vais essayer d’en profiter au maximum. J’aurais préféré affronter mon idole Roger Federer, mais il n’est pas là cette année. Bon… je n’ai pas de chance sur ce coup-là." Juste sur celui-là alors.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité