PHM l'avait dit à son fils : "Personne ne pouvait priver papa de son 15e Roland-Garros"

Il régnait une véritable ambiance de Coupe Davis sur le court numéro 3 de Roland-Garros vendredi. Sous un soleil rayonnant et par une température digne du mois d'août, Paul-Henri Mathieu, porté par la foule, a réussi à aller au bout de son pari : il a gravi la troisième et dernière marche des qualifications en battant l'Américain Denis Kudla en deux sets, 6-3, 6-4. Le voilà donc dans le grand tableau. Il disputera son 15e et dernier Roland-Garros.

Dominateur, PHM a simplement eu du mal à conclure et en servant pour le match à 5-4 dans le deuxième set, il a dû écarter plusieurs balles de débreak avant de conclure sur sa quatrième balle de match. Sa joie et sa délivrance en disent long sur le petit sentiment de revanche qui l'a porté tout au long de ces trois tours de qualifications. Car Mathieu avait mal vécu le fait de ne pas recevoir d'invitation de la part des organisateurs. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il avait contesté les raisons invoquées et la forme et avait exprimé son "désaccord total" après cette décision.

Tout à sa joie, Paul-Henri Mathieu est allé tout de suite fêter sa victoire avec son fils, qu'il était allé chercher dans les tribunes, sous l'ovation du public parisien. Un peu plus tard, en conférence de presse, il a confirmé que la décision de ne pas lui accorder de wild-card ne lui avait pas plu. Sur la forme, surtout. "Je souhaite tout le bonheur du monde à ceux qui ont obtenu une wild-card. Je suis le premier à encourager les jeunes. C'est juste la manière qui a été irrespectueuse". Mais, a-t-il ajouté, il avait prévenu son fils : "personne ne pouvait priver papa de disputer un 15e Roland-Garros".

L'Alsacien va maintenant devoir espérer que ces trois matches ne laisseront pas trop de traces. "La route a été longue, je vais essayer de récupérer", a-t-il soufflé à sa sortie du court. D'autant qu'il devra se coltiner dès le premier tour un certain David Goffin. Mais sa première victoire, ce sera d'être là. Et il ne le devra à personne. "Roland-Garros, c'est le moteur de ma vie depuis l'âge de 6 ans. Si j'ai commencé le tennis, c'est pour jouer ce tournoi-là et pour la Coupe Davis. Chaque année, je suis impatient d'y être", a expliqué PHM.

Paul-Henri Mathieu n'a pas été le seul rayon de soleil tricolore vendredi. Maxime Hamou a lui aussi obtenu sa place dans le grand tableau de Roland-Garros grâce à son succès contre l'Equatorien Roberto Quiroz, 202e joueur mondial, en deux sets (7-5, 6-0). Hamou, 21 ans et 282e au classement ATP, avait bénéficié d'une invitation pour entrer dans le tableau de qualifications. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a fait honneur à ce privilège que la FFT avait refusé à Paul-Henri Mathieu pour le grand tableau.