Sur le chemin de ses 1000 victoires, Roger Federer a franchi toutes les étapes

Roger Federer a 17 ans et 1 mois. En ce mois de septembre 1998, il va ouvrir un compteur dont il est loin d'imaginer qu'il le mènera jusqu'à un total à quatre chiffres 16 années et des poussières plus tard. Au cours de cette saison 1998, il évolue surtout sur le circuit juniors. Il dispute son premier tournoi en juillet, à Gstaad, où il perd le premier match de sa carrière professionnelle, face à Lucas Arnold. C'est en France, à Toulouse, et face à un Français, Guillaume Raoux, que le Suisse va se dépuceler sur le circuit. Il s'impose 6-2, 6-2. Une performance remarquable. A l'époque, Raoux est 45e mondial. Dans la foulée, Federer bat l'Australien Richard Fromberg, 43e, avant de s'incliner en quarts contre Jan Siemerink. A l'issue de ce tournoi, le jeune Suisse va passer de la 878e à la 396e place.

Encore un Français pour la 100e. Et encore un joueur qui tient une place à part dans la carrière de Roger Federer. C'est en effet en battant Julien Boutter en finale qu'il a remporté le premier tournoi de sa carrière, à Milan, en février 2001. Il retrouve ce même Boutter en fin de saison, chez lui, à Bâle, en demi-finale. Federer a déjà beaucoup grandi. Il est aux portes du Top 10 et sa victoire contre Pete Sampras à Wimbledon l'a définitivement installé parmi ceux qui comptent. Il domine Julien Boutter en deux sets (7-6, 6-4). Sait-il seulement qu'il atteint la centaine de victoires, statistique alors presque dérisoire pour lui ?

A 21 ans, Federer s'apprête à connaitre un tournant dans sa carrière. En ce mois de juin 2003, il occupe la 5e place mondiale et reste sur un cuisant échec à Roland-Garros, où il a disparu dès le premier tour. A Halle, il souffre dans cette demi-finale contre Mikhail Youzhny et s'en tire à bon compte en trois sets. Le voilà à 200 victoires. Il va dans la foulée décrocher son premier titre à Halle et, surtout, son tout premier titre du Grand Chelem en s'imposant à Wimbledon. La machine est définitivement lancée.

Pour ses "comptes ronds", Roger Federer a souvent bien fait les choses. De sa première à sa 1000e victoire, cinq ont eu lieu dans le cadre des tournois du Grand Chelem. Mais le must du must en la matière, c’est sans doute ce 300e succès, qui a coïncidé avec la finale de l'US Open 2004. Federer règne en maitre absolu, il pulvérise Leyton Hewitt en finale (6-0, 7-6, 6-0) sur le court Arthur-Ashe, s'octroie son premier titre à New York et signe le premier petit chelem depuis Mats Wilander 16 ans plus tôt. 300 victoires et déjà un pied dans l'histoire.

Encore un rendez-vous en Grand Chelem, en plein cœur du règne de Roger Federer. Pas de finale, mais un huitième, cette fois. Face à lui, Tommy Haas. Après trois victoires en trois sets aux trois premiers tours, Federer semble parti pour aligner une nouvelle victoire facile mais il aura finalement besoin de cinq sets pour passer (6-4, 6-0, 3-6, 4-6, 6-2). "Pendant deux sets, j'ai joué un tennis parfait. Après, j'ai juste bien joué", explique le boss.

C'était il y a près de huit ans, en avril 2007. Roger Federer arrive à mi-chemin de ces 1000 victoires. La 500e intervient à Monte-Carlo. En quarts de finale. Face à lui, David Ferrer. L'Espagnol navigue à l'époque autour de la 15e place à l'ATP et il ne pèse d'ailleurs pas lourd dans cette rencontre, vite expédiée : 6-4, 6-0.

Après la 300e à l'US Open, 300 victoires (et quatre ans) plus tard, "Rodgeur" est à nouveau à New York. Pas une finale cette fois mais un simple deuxième tour, face au Brésilien Thiago Alves. Un match sans histoire, plié en trois sets (6-3, 7-5, 6-4).

Peut-être la plus "anonyme" des rencontres de cette liste. La 700e, quand même, de la carrière de Federer, qui n'a pourtant pas encore 29 ans et trône à nouveau au sommet du classement ATP depuis près d'un an. Nous sommes à Roland-Garros, en Grand Chelem (comme souvent), et le Bâlois, au troisième tour, s'impose très facilement contre l'Allemand Julian Reister (6-4, 6-0, 6-4).

C'est un automne faste que vit Roger Federer en cette fin d'année 2011. Dans la foulée d'un nouveau titre chez lui, à Bâle, et avant de conquérir son 6e Masters, il va ajouter le Masters 1000 de Bercy à sa collection. Sur la route du sacre au POPB, il glane sa 800e victoire face à l'Argentin Juan Monaco. C'est la semaine des stats pour lui : outre sa 800e victoire, il jouera sa première finale à Bercy et la 99e victoire de sa carrière. Quand on lui demande s'il songe à la symbolique millénaire, Federer botte gentiment en touche. "C'est encore trop loin", dit-il alors.

Il l'a souvent dit, Roger Federer a un rapport spécial avec la France et le tennis français. Première victoire à Toulouse, contre Raoux. Premier titre contre Boutter. 700e victoire à Roland-Garros. 800e à Bercy. Et la 900e ? A nouveau à Roland-Garros, face … à Gilles Simon. Un match laborieux, enlevé en cinq sets sur le court central par un Federer alors en passe de traverser une période de turbulences. Dès le tour suivant, il sera d'ailleurs déboulonné en trois petites manches au même endroit par Jo-Wilfried Tsonga.

Date : Janvier 2015
Tournoi : Brisbane
Finale
Adversaire : Milos Raonic
Score : 6-4, 6-7, 6-4

Reprenant un rythme effréné (74 victoires en 2014), le Suisse va rapidement mettre le cap sur les 1000 victoires. Il va finalement atteindre ce repère symbole à Brisbane, dès son premier tournoi de la saison 2015. Comme le hasard soigne le destin, Federer va coordonner ce 1000e succès avec son 83e titre. Sa 1000e victime restera à jamais Milos Raonic, de neuf ans son cadet, jeune loup de la nouvelle génération, à qui il aura doublement botté les fesses à Brisbane puisqu'il avait, pour sa 999e victoire, dominé Grigor Dimitrov en demi-finale. Papy fait plus que de la résistance.