Benneteau, la confirmation

Alors que les résultats des Français ne sont pas très glorieux à New York, Julien Benneteau sort du lot. Finaliste à Winston-Salem la semaine précédant l'US Open, le Bressan a confirmé ses bonnes sensations du moment en ralliant le 3e tour de Flushing Meadows. Il a réalisé une excellente entrée en matière en sortant le 10e joueur mondial, Nicolas Almagro, avant de confirmer vendredi par une victoire sur l'Ouzbek Denis Istomin (6-4, 6-4, 6-4). En 2h16 de jeu et toujours sans perdre le moindre set, le 81e mondial, encore 113e la semaine dernière, a dominé de la tête des épaules son match du 2e tour, signant par là même sa 25e victoire en Grand Chelem.

Très agressif à l'échange et n'hésitant pas à monter au filet (33 montées gagnants sur 39 !), Benneteau a su varier son jeu comme il fallait pour rallier le 3e tour de Flushing Meadows pour la deuxième fois de sa carrière. Pour l'instant, la fatigue ne le rattrape pas encore. Pourtant, la semaine à Winston-Salem fut un tourbillon pour le Français, qui a joué 9 matches en 8 jours (en comptant les qualifications) pour buter contre le serveur John Isner en finale. Pour son douzième match en deux semaines, le Tricolore, invité cette année par les organisateurs de l'US Open, va retrouver Andy Roddick au prochain tour. Le Texan a éliminé son compatriote Jack Sock (6-3, 6-3, 6-4), également détenteur d'une wild-card. Pas au mieux dans son tennis, l'ex-N.1 mondial et lauréat à New York en 2003 loge à la 21e place mondiale, son plus mauvais rang depuis dix ans...

"Je suis dans une bonne spirale, je rejoue bien, je me fais plaisir", explique Benneteau. "J'ai retrouvé un niveau de jeu de base très solide, peut-être même meilleur qu'avant ma blessure (quand il était 37e mondial, NDLR), et la confiance a suivi.Après six premiers mois difficiles cette saison, cela me fait du bien de jouer un 3e tour de Grand Chelem, ça me booste". Face à A-Rod, Benneteau pourrait y savourer un retour au premier plan, lui qui a quitté la compétition l'an passé sur une blessure au poignet qui l'a privé de toute la fin de saison. Les huitièmes de finale, qu'il n'a jamais atteint en sept participations, sont à sa portée.

Gilles Simon semble moins à l'aise que Benneteau, et pourtant le Niçois est toujours là. Après le Brésilien Ricardo Mello, le 12e mondial a dominé l'Espagnol Guillermo Garcia-Lopez, 37e à l'ATP, en quatre manches aussi longues que disputées (6-4, 6-7 (4/7), 7-5, 6-3). Au-delà de la fatigue qui semblait s'emparer du Français, le gain de la troisième manche, remportée 7-5, a été salvateur. "Je suis soulagé d'avoir gagné. Cela s'est mieux passé physiquement (qu'au 1er tour), je me suis mieux senti sur le terrain. La douleur (au dos et au cou) est passée, j'espère que ça va tenir." Et il sait de quoi il parle car au prochain tour, c'est Juan Martin Del Potro qui sera face à lui. "Cela va être un match dur. J'avais perdu contre lui à Wimbledon cette année (3e tour, perdu 5 sets) en ayant des occasions que je n'avais pas su saisir. Je vais essayer de faire un gros match car j'en ai besoin pour passer. Si je me sens aussi bien qu'aujourd'hui (vendredi), j'ai une chance de défendre mes chances."

Nicolas Mahut n'a même pas pu la jouer face à Rafael Nadal. Opposé au tenant du titre, le Français a cédé les deux premières manches sur le même score (6-2), avant de jeter l'éponge au début du troisième acte. La raison n'a pas été révélée, mais un problème aux abdominaux est à l'origine de son abandon soudain, qui a même surpris l'Espagnol. Bien content de ne pas lutter plus longtemps que 1h20 sur le court Arthur-Ashe, le Majorquin aura un match beaucoup plus accroché face à l'insaisissable Argentin David Nalbandian. "J'ai une grosse contracture abdominale, je ne pense pas que c'est déchiré", a expliqué le Français. "Je n'étais pas dans un bel état après ma victoire au 1er tour, durant laquelle j'ai beaucoup servi. Si j'avais joué jeudi, je n'aurais pas pu rentrer sur le court. J'ai compris dès l'échauffement que ce serait difficile. C'était encore trop frais". "Je me réjouissais de jouer contre Rafa sur le central, a poursuivi Mahut. J'avais envie de voir ce que ça donnait de jouer contre lui plutôt que de le voir à la télé.Maintenant je rentre voir mon bébé", a ajouté Mahut, papa d'un petit garçon depuis une dizaine de jours et qui espérait trouver un vol rapidement.