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Une période extraordinaire

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ParEurosport

Mis à jour 14/09/2011 à 11:28 GMT+2

A New York, Novak Djokovic a non seulement prouvé qu'il était intouchable cette saison sur toutes les surfaces, mais également que le tennis est encore loin d'avoir livré son lot de surprises. Car en l'espace de huit ans, pas moins de cinq Petits Chelems ont été réalisés par seulement trois hommes.

C'est à peine pensable, mais en l'espace de huit saisons, la planète tennis a connu plusieurs révolutions. En un laps de temps finalement très court, l'histoire de ce sport a vécu un concentré d'exploits comme le tennis n'en avait jamais vécu. Lundi soir à New York, Novak Djokovic est devenu le sixième homme à réaliser un Petit Chelem. Le sixième de l'ère Open. Depuis 1968, seulement cinq joueurs avant le Serbe ont réussi à s'imposer sur au moins trois des quatre tournois du Grand Chelem. Sa première victoire à l'US Open a assis la suprématie de l'actuel N.1 mondial sur une saison comme rarement.
En 1969, Rod Laver a inauguré l'exercice en réalisant même le seul Grand Chelem à ce jour. Puis Jimmy Connors en 1974 s'est imposé à l'Open d'Australie, Wimbledon et l'US Open qui étaient encore tous disputés sur gazon. Mats Wilander en 1988 sera le premier à le faire sur dur en Australie et aux Etats-Unis, en passant entre temps par Roland-Garros. Voici pour le XXe siècle. Arrive ensuite le XXIe avec sa génération dorée : Roger Federer, Rafael Nadal et donc Novak Djokovic. En l'espace de huit ans, les contemporains de ces joueurs hors-normes ont vu sous leurs yeux ébahis réaliser cinq Petits Chelems par trois joueurs différents. C'est aussi incroyable qu'extraordinaire.
Cinq Petits Chelems en huit ans !
Tout est parti de Roger Federer. Le Suisse a été le pionnier à remettre cet exploit au goût du jour. Si sa conquête en Grand Chelem a débuté en 2003 à Wimbledon, l'apogée du recordman de victoires en tournois majeurs (16) a débuté l'année suivante. Entre 2004 et 2007, le "Roi de Bâle" a régné quasiment sans partage et a réalisé à lui seul trois Petits Chelems (2004, 2006 et 2007). Quelques-uns se sont bien immiscés entre les lignes, comme Gaston Gaudio (Roland-Garros 2004), Marat Safin (Open d'Australie 2005) et Juan Martin Del Potro (US Open 2009), mais deux autres insoumis ont mené la révolution de front : Rafael Nadal d'abord et Novak Djokovic ensuite, qui ont glané quatorze titres majeurs à eux deux.
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TENNIS US Open 2011 - Djokovic Federer

Crédit: AFP

Mais la question qui reste en suspend est la suivante : si le Suisse n'avait pas mis la barre aussi haut comme il l'a fait, l'Espagnol et le Serbe se seraient-ils autant transcendés pour parvenir à le détrôner ? Le dépassement de soi aurait-il été si profond chez ces deux joueurs ? A en croire Nadal, non. Ce qui le motive est d'être meilleur à chaque match, meilleur que la fois précédente, mais également meilleur que son adversaire. Face à ces deux phénomènes que sont Federer et Nadal, difficile pour les autres d'exister et de faire sa place. C'est pourtant ce qu'a fait Djokovic cette saison en trustant quasiment tous les titres et en accusant 64 victoires pour seulement deux défaites, un ratio que seul John McEnroe pourrait ne pas lui envier, lui qui a gagné 82 matches sur 85 possibles en 1984.
Le Serbe a expliqué que son déclic, son tout premier avant même la finale de Coupe Davis remportée fin 2010, est la finale de l'US Open perdue l'an passé face à Rafael Nadal. "L'US Open 2010 est clairement un des tournants de ma carrière. Mon parcours aurait pu facilement pu s'arrêter au 1er tour car j'étais mené 2 sets à 1 par mon compatriote Troicki. J'ai réussi à gagner ce défi et ensuite je suis parvenu en finale après un super match contre Roger. Tu as besoin de ces rencontres pour construire ta confiance et croire que tu peux vraiment gagner des gros matches en Grand Chelem. Mon jeu n'a pas changé de façon drastique depuis cette époque mais il y a eu comme un déclic dans ma tête."
Nadal : "Battre Djokovic : mon but évident"
Pour Nadal, l'élément déterminant de l'éclosion du Serbe est aussi de l'ordre mental. "Son coup droit, son revers et son service ne sont pas meilleurs qu'avant. Mais il commet moins d'erreurs et a accumulé tellement de confiance qu'il croit toujours en sa possibilité de jouer la balle de plus", a pu en juger l'Espagnol avant de lancer avec un peu d'amertume : "Je ne sais pas s'il a amené le tennis à un autre niveau mais il joue très, très bien en ce moment. Quand un très bon joueur reste en confiance et empile les victoires, c'est presque normal pour lui que cela continue. C'est une spirale positive pour lui, mais je doute que cette saison soit possible à rééditer."
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Novak Djokovic - Rafael Nadal - US Open 2011

Crédit: Imago

C'est le brin d'espoir que se laisse l'ex-N.1 mondial, déchu à Wimbledon face à ce même joueur : cet ouragan qui sévit sur le circuit ATP ne pourra que se calmer un jour. Et il devrait être encore là pour tenter de prendre sa relève, comme il l'avait fait en 2010 après un passage à vide comblé par Roger Federer en 2009. "Je rentre à la maison en sachant que je suis sur la bonne voie, a confié Nadal à l'issue de la finale. OK, ça fait six fois de suite qu'il me bat, mais je reviendrai encore pour tenter ma chance, m'entraîner plus dur encore et le battre de nouveau. C'est mon but évident, même si cela sera difficile à faire." Ces trois joueurs hors du commun sont donc liés et n'ont pas fini d'écrire l'histoire du tennis... jusqu'à ce qu'un quatrième joueur (Murray, Del Potro, ou un autre) mette à son tour sa main sur ce crayon magique et repousse encore les limites des derniers exploits en date. Peut-être même ne sommes-nous qu'au début d'une période extraordinaire...
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TENNIS Nadal Djokovic Federer

Crédit: Eurosport

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