Ferrero défiera Roddick

Quelle journée pour Juan Carlos Ferrero. Non seulement il s'est qualifié pour la finale de l'US Open en battant le héros national, Andre Agassi, mais il s'est également assuré la première place du classement technique quelle que soit l'issue du tournoi. Surtout, l'Espagnol abordera sa finale en totale confiance, tant son niveau de jeu a été étincelant face à Agassi.

Ce match, Ferrero l'a attaqué de la meilleure des manières. Parfaitement en jambes, Ferrero prend Agassi de vitesse dès les premiers points. L'Espagnol est plus précoce que l'Américain dans ses prises de balles, ce qui n'est pas une mince performance. Complètement dominé, Agassi tricote, loin de sa ligne de font de court, mais ne peut rien face à l'insolente réussite de l'Espagnol, qui remporte les deux premiers sets 6-4 et 6-3.

Le match s'équilibre au début du troisième set. Agassi souffre sur chacune des ses mises en jeu, mais parvient à chaque fois à remporter son service, malgré les coups de génie de Ferrero. A 3-3, l'Espagnol subit une legère baisse de régime. Agassi en profite et remporte le troisième set 6-3. Remis en selle, l'Américain continue sur sa lancée dans le quatrième set. Mais Ferrero ne craque pas. A 4-4, c'est lui qui fait le break sur un jeu blanc. Et à 5-4, alors qu'il sert pour le match, Ferrero sauve trois balles de break pour finalement s'imposer 6-4. Les espoirs américains reposent désormais sur Andy Roddick, dernier représentant de la banière étoilée après les défaites d'Agassi chez les hommes, et de Davenport et Capriati chez les femmes.

Un US Open sans Américain ni Américaine en finale est un événement rare. Il n'y en a plus eu depuis 1988. Quinze ans plus tard, le public de Flushing Meadows a failli revivre le même affront. C'est même passé à un point près. Mais il était écrit qu'Andy Roddick, si performant cet été avec ces victoires à Montréal et Cincinatti, ne pouvait pas passer à côté de la finale. La défaite d'Andre Agassi quelques instants avant son entrée sur le court mettait cependant une terrible pression sur les épaules de l'Américain.

Andy Roddick paraît tendu dès les premiers points de la rencontre. Il retient ses coups et n'arrive pas à enchaîner ses services dévastateurs. Surtout, l'Américain manque d'agressivité sur les points importants. Il ne parvient pas à convertir l'une des six balles de break qu'il se procura dans la première manche, perdant finalement le set au tie-break. Pire, l'Américain concède son engagement à 3-2 dans le second set et ne parvient pas à refaire son retard. Nalbandian, lui, ne craque pas et empoche la seconde manche 6-3.

On se dit alors que Roddick va réagir. Mais l'Américain n'arrive pas à se faire violence. Chaque joueur remporte son service jusqu'au tie-break, au cours duquel Nalbandian se procure une balle de match à 6-5, qu'il gâche. C'est le tournant du match. Roddick remporte finalement le tie-break 9-7 et entame la quatrième manche avec l'enthousiasme qui l'a caractérisé tout au long de cette quinzaine. L'Américain assomme littéralement Nalbandian par ses frappes surpuissantes et conclut le quatrième set en 20 minutes: 6-1.

Le dernier set est une véritable guerre des nerfs. Nalbandian résiste aux attaques de Roddick et défends chaque point avec acharnement. Mais Roddick domine. A 4-3 en sa faveur sur le service de l'Argentin, l'Américain se procure une balle de break qu'il vient convertir au filet. Avec beaucoup de chance, puisque le passing de Nalbandian a vraiment flirté avec la ligne. A 5-3, Roddick ne rate pas l'occasion de conclure sur son service. Il sort quatre premières balles de folie et achève Nalbandian par un jeu blanc. L'Amérique peut respirer, elle aura un représentant en finale de l'US Open.