Serena-Stephens, acte 2

La numéro un mondiale Serena Williams et la jeune Sloane Stephens, présentée aux Etats-Unis comme son héritière, ont pris rendez-vous pour un huitième de finale pimenté, dimanche à l'US Open. Serena et Stephens, tête de série N.15, n'ont laissé que quatre jeux à leur adversaire vendredi au troisième tour, la Kazakhe Yaroslava Shvedova (78e mondiale) et l'Américaine Jamie Hampton (N.23). La cadette des Williams, tenante du titre, n'a en fait perdu que huit jeux en trois matches pour l'instant.

En janvier, Stephens avait créé une énorme surprise à l'Open d'Australie en sortant Serena en quart de finale. A l'époque, la presse américaine avait fait ses délices de la relation d'admiration réciproque entre Stephens et son idole supposée, montant une belle histoire de respect mutuel qui a complètement explosé en mai, quand Stephens s'est lâchée dans une interview à un magazine, expliquant que Serena n'était ni son amie, ni son mentor.

Ces mots avaient fait du bruit, mettant la jeunette dans une position inconfortable face à son aînée de onze ans. L'espoir du tennis US avait été obligée de faire du rétropédalage, ce qui a brouillé son image jusqu'alors impeccable, et Serena avait endossé le beau rôle en choisissant de ne pas entamer un match de ping-pong verbal et en se déclarant toujours "fan" de Stephens.

En public, vendredi, Williams a continué de dire du bien de sa jeune compatriote - "J'ai toujours bien aimé Sloane, j'ai beaucoup de respect pour elle, c'est une super fille, on discute à chaque fois qu'on se voit" - mais le goût d'une double revanche, sportive et personnelle, doit être brûlant dans sa bouche. D'autant qu'une certaine froideur perce dans les propos de Stephens, même si elle s'est fermée comme une huître sur le sujet Serena vendredi, après sa victoire au troisième tour.

"Nous sommes évidemment des collègues de travail et des équipières de Fed Cup. Sorti de ça, toute le reste est du domaine privé", a lâché la N.2 Américaine. Serena est une grande compétitrice, l'une des plus grandes joueuses de tennis de l'histoire. Il n'y a pas grand-chose à dire de plus. Sinon pour la louanger". La plus jeune des joueuses du Top 30 estime avoir beaucoup appris de cette année tumultueuse, mais sportivement réussie car elle a atteint au moins les 8e de finale lors des quatre tournois du Grand Chelem: "Il faut savoir rester fidèle à soi-même. Je ne regrette rien et je suis contente de ce que je suis aujourd'hui".