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Même après deux marathons, même jetlagué, le Terminator Nishikori est prêt à remettre ça

Laurent Vergne

Mis à jour 06/09/2014 à 15:24 GMT+2

Kei Nishikori vient de batailler dix sets et plus de huit heures en deux matches pour atteindre sa première demi-finale de Grand Chelem. Le Japonais s'attaque maintenant à Djokovic…

Kei Nishikori, US Open 2014 (AFP)

Crédit: AFP

Appelez-le Marathon Kei. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Kei Nishikori n'aura pas volé sa première demi-finale en Grand Chelem. La toute première, rappelons-le, pour un Japonais. Pour arriver jusque-là, le 11e joueur mondial (qui reviendra dans le Top 10 lundi quoi qu'il advienne d'ici la fin du tournoi) a vécu une quinzaine en deux temps. Très tranquille, d'abord, lors des trois premiers tours. Puis il a basculé dans une autre dimension, remportant coup sur coup deux matches face à des membres du Top 10 en cinq sets et plus de quatre heures face à Milos Raonic (4h19) puis Stanislas Wawrinka (4h15). Il est d'ores et déjà le héros de cette édition 2014.
Pour donner une idée, Nishikori avait passé très exactement cinq heures sur le terrain au cumul de ses trois premiers tours. Lors de ses deux dernières rencontres, il y est resté 8h34. Novak Djokovic a mis trois heures de moins (10h05) pour boucler son huitième et son quart. Un match de plus, en somme. Mais au-delà du temps de jeu, ce qui a forcé l'admiration, c'est la manière dont le Japonais a réussi à se remettre sur pied après sa victoire sur Raonic. Ce match s'était achevé à 2h30 du matin heure de New York. "Je suis allé me coucher à 6h environ. J'étais un peu 'jetlag' après ça, plaisante Nishikori. Mais ça allait. Mon corps allait bien après ça."
Djokovic : "J'ai beaucoup de respect pour ce qu'il vient de faire"
On le croit sur parole, vu la façon dont il a enchaîné avec un nouveau combat interminable contre Stan Wawrinka. Le Suisse a été impressionné. "Nous étions tous les deux fatigués à la fin. Mais je pense quand même que j'étais le plus frais. Pourtant, il a bien tenu le choc. Jusqu'à la fin". Alors que tout le monde s'attendait à le voir coincer à mesure que le match avançait, Nishikori a effectivement terminé très fort. "Franchement, ça allait, a-t-il assuré. C'était un peu dur mardi mais avec une journée de récupération, ça va. Puis le mental joue beaucoup. Quand vous gagnez un match 7-6 au cinquième set, vous sortez avec une énorme confiance et ça aide à oublier la fatigue, même si ça é été dur de perdre le quatrième set contre Stan."
Heureusement, les manches décisives, Nishikori adore ça. "Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours aimé jouer des cinquièmes sets. J'ai l'impression que je suis plus concentré et que je sors mon meilleur tennis." De là à dire qu'il est prêt à remettre le couvert en cinq sets contre Djokovic, il y a un pas. A priori, l'enchaînement s'annonce compliqué pour le protégé de Michael Chang. Mais sa préparation tronquée, perturbée par une blessure à un orteil, l'a paradoxalement servi. " Les deux semaines avant le début du tournoi, il n'a pu faire que du physique ou presque. "Je n'ai quasiment pas tapé la balle. Alors j'ai beaucoup, beaucoup travaillé le côté physique, en piscine, à la salle de muscu, ou du cardio." Ce travail foncier paie aujourd'hui. Il ne lui manquait que le rythme des matches. Ses premiers tours tranquilles le lui ont (re)donné.
Malgré tout, battre le numéro un mondial pour sa première demi-finale majeure en sortant de deux matches de plus de quatre heures constituerait un exploit monumental. Ce Djokovic-là, en termes de difficulté, c'est encore un cran au-dessus de Wawrinka. Pourtant, le Serbe se méfie. "Battre Stan en ayant fini à 2h30 du match l'avant-veille contre Raonic, c'est très, très impressionnant, juge Nole. J'ai beaucoup de respect pour ce qu'il vient de faire. Il joue le meilleur tennis de sa vie depuis 12 mois. Il est très rapide, sans doute un des plus rapides sur le circuit, il sert bien, il est complet. Ce sera compliqué." Compliqué pour Djokovic, peut-être. Mais pour Nishikori, c'est l'Everest à escalader après avoir gravi l'Annapurna. "Michael (Chang) m'a dit bravo après ma victoire contre Wawrinka, mais il m'a aussi dit 'ce n'est pas fini. Repose toi et reste concentré'." Ça ne rigole pas avec Chang. Pas grave. Les cadences infernales, Nishikori a l'air d'aimer ça.
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