Novak Djokovic, Roger Federer, Rafael Nadal... A chacun sa quête de légende

Ce qu'il vise : Le petit Chelem et un 10e majeur.

Pourquoi ce serait historique : En dehors de Donald Budge et Rod Laver, seuls joueurs à avoir accompli le Grand Chelem, ils sont 11 à avoir réussi le petit Chelem, c'est-à-dire remporter trois des quatre tournois majeurs dans la même saison. Mais un seul l'a fait plus d'une fois : Roger Federer, qui a accompli cette performance à trois reprises, en 2004, 2006 et 2007, au plus fort de sa domination sur le tennis mondial.

Novak Djokovic l'a réussi lui aussi en 2011, lors de ce qui reste à ce jour son année-référence. En doublant la mise cette saison, le Serbe s'ancrerait un peu plus fortement dans l'histoire du tennis. Par ailleurs, ce serait là son 10e titre en Grand Chelem. Il rejoindrait la galaxie de ceux qui peuvent arborer un palmarès majeur à deux chiffres, comme Bill Tilden (10), Rod Laver et Bjorn Borg (11), Roy Emerson (12), Rafael Nadal et Pete Sampras (14) et Roger Federer (15).

Pourquoi il peut le faire : Parce que Djokovic, à 28 ans, vit une saison exceptionnelle. Depuis son quart de finale perdu pour sa rentrée en janvier, il a atteint la finale des 10 tournois auxquels il a participé. C'est ça, Djokovic, en 2015 : quand il n'est pas bon, il est en finale. Cette extraordinaire constance dans la performance fait de lui un joueur à part sur le circuit. Et son jeu, malgré quelques sautes de tension, est globalement bien en place à l'heure d'arriver à Flushing.

Pourquoi on a un doute : Il parait un tout petit peu moins dominateur qu'au printemps. Mine de rien, le Djoker a perdu trois de ses quatre dernières finales, face à trois joueurs différents (Wawrinka à Roland-Garros, Murray à Montréal, Federer à Cincinnati).

Ce qu'il vise : Un 18e titre en Grand Chelem, pour se hisser encore plus haut

Pourquoi ce serait historique : D'abord parce que Roger Federer étant le détenteur du titres majeurs, chaque nouveau sacre lui permettra d'améliorer son propre record. Une 18e couronne l'isolerait un peu plus au sommet de la hiérarchie d'historique du tennis masculin. Mais il y aurait bien plus que cela. Aujourd'hui, Federer a plus de 34 ans. En cas de victoire dans deux semaines, il serait seulement le troisième joueur de plus de 34 ans à s'imposer en Grand Chelem dans l'ère Open, après Ken Rosewall (3 fois) et Andres Gimeno.

Autant dire que cela n'a plus été accompli depuis les années 70. Plus de trois ans après son 17e majeur (Wimbledon 2012), voir à nouveau le Bâlois en triomphateur en Grand Chelem aurait qui plus est forcément une résonnance particulière. On a si souvent répété, depuis trois ans, que Federer avait laissé passer sa dernière chance... Sans parler de l'été 2013, où tout le monde voulait l'expédier à la casse.

Pourquoi il peut le faire : Parce que, 34 ans ou pas, il évolue toujours à un très haut niveau. Sa finale à Wimbledon et son titre à Cincinnati viennent encore de le prouver. Sur ces deux tournois, il a battu Murray et Djokovic. Dans l'Ohio, on l'a vu tranchant, agressif, offensif. Tout ce dont il a besoin. Qui plus est, le fait d'avoir fait l'impasse sur Montréal semble lui avoir été bénéfique.

Pourquoi on a un doute : Justement parce que, depuis trois ans, il manque toujours un petit (ou un grand) quelque chose à Federer pour aller au bout. Depuis son 17e titre en Grand Chelem, le Bâlois n'a joué que deux finales en 12 tournois majeurs. Les deux à Wimbledon. A Flushing, il faut remonter à 2009 pour trouver trace de lui en finale. Il reste un client, un prétendant, mais la route du sacre est plus longue et plus complexe pour lui que pour un Djokovic.

Ce qu’il vise : Un 15e titre en Grand Chelem pour devenir seul dauphin de Federer

Pourquoi ce serait historique : Parce qu'un 15e titre majeur lui permettrait de pointer seul au deuxième rang de la hiérarchie des joueurs vainqueurs de Grand Chelem depuis 1968, derrière Roger Federer (17), et dépasser Pete Sampras, la référence de l'ère Open avant que le Suisse ne le déboulonne. Nadal court derrière ce 15e trophée depuis Roland-Garros 2014, soit plus d'un an.

De plus, l'Espagnol décrocherait l'US Open pour la troisième fois de sa carrière. Là encore, ce serait loin d'être anodin car ils ne sont que douze à avoir atteint au moins cette barre dans toute l'histoire du tournoi américain, dont seulement cinq dans l'ère Open : Lendl (3), McEnroe (4), Connors, Sampras et Federer (5).

Pourquoi il peut le faire : Parce qu'en tant qu'ancien double vainqueur et ex-numéro un mondial, Nadal a le vécu suffisant à Flushing Meadows pour prétendre à la victoire finale. Il sait qu'il sera loin d'être le favori, d'autres joueurs ayant une bien meilleure cote que lui cette saison. C'est une pression qu'il aura en moins sur les épaules. En manque de confiance, une victoire face à un joueur important du circuit pourrait, qui sait, le faire renaître de ses cendres.

Pourquoi on en doute : Parce qu'il n'a rien démontré cette saison. Il n'a battu aucun joueur du Top 5, remporté aucun gros tournoi, que ce soit un Grand Chelem ou un Masters 1000, et son classement (8e) ressemble à un boulet au pied. Il est tombé dans le quart de tableau de Novak Djokovic, comme à Roland-Garros. Et vu le niveau de jeu affiché par le Serbe depuis fin 2014, on ne donne pas cher de la peau du Majorquin... s'il arrive à l'atteindre.