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Stan Wawrinka à propos de Roger Federer : "Maintenant, je ne suis plus le seul à être nerveux"

Laurent Vergne

Publié 11/09/2015 à 07:17 GMT+2

US OPEN 2015 – Aux oubliettes, les complexes. Stan Wawrinka n'a aujourd'hui plus de raison d'avoir peur de Roger Federer. Au contraire. Il sait qu'il peut dominer son illustre compatriote. Et il sait que Federer le sait aussi…

Stan Wawrinka et Roger Federer lros du Masters 2014.

Crédit: Imago

Longtemps, il fut l'autre Suisse. Le gentil petit frère. Celui qu'on aime bien, qui sait se débrouiller, mais sans le relief et l'envergure de l'aîné surdoué. Longtemps, il fut impensable de les comparer. Mais ça, c'était il y a longtemps. Aujourd'hui, Stan Wawrinka regarde Roger Federer les yeux dans les yeux.
Vendredi, quand les deux Suisses rentreront sur le court Arhur-Ashe pour en découdre avec, au bout, une place en finale de l'US Open, il n'y aura pas d'un côté le maître incontesté et, de l'autre, son trop respectueux disciple. Tout ceci a vécu, depuis que Wawrinka a glané deux titres du Grand Chelem en 18 mois. Et ce qui aurait faire rire il y a encore trois ans a désormais valeur de vérité : entre eux, c'est du 50-50.

Federer : "J'ai toujours pensé qu'il était un joueur plus fort que ce qu'il montrait réellement, mais quelque chose le retenait"

Sur leurs cinq plus récents duels, soit depuis que Wawrinka a changé de dimension et de statut, Federer mène 3-2, dont une victoire à l'arraché au Masters en sauvant une balle de match. Et leur dernière confrontation, à Roland-Garros, a viré au cavalier seul du Vaudois face au Bâlois. La modification radicale de ce rapport de forces, Stan Wawrinka la définit d'une phrase : "maintenant, je sais que je ne suis plus le seul à être nerveux quand on s'affronte, quand on rentre sur le court." Par un jeu de vases communicants, le degré de crispation de Wawrinka s'est réduit. Celui de Federer, l'homme aux 17 Grands Chelems, a grandi.
Jadis tétanisé à l'heure de défier son illustre compatriote, dont le palmarès et l'aura semblaient l'écraser, Wawrinka fait abstraction de tout cela. S'il continue de vouer une réelle admiration à Federer ("j'aime tellement sa façon de bouger sur le court, on dirait qu'il vole", a-t-il encore soufflé après sa victoire contre Kevin Anderson), il a fini de le regarder jouer. Parce qu'il se sent à la hauteur. "Il n'a pas toujours eu assez confiance en lui, juge Federer. J'ai toujours pensé qu'il était un joueur plus fort que ce qu'il montrait réellement, mais quelque chose le retenait. Une fois qu'il s'est défait de ça, il est devenu un tout autre joueur." Y compris face à lui.
Si je veux battre Roger, je suis obligé de jouer mon meilleur tennis, à tous points de vue
"Ces derniers temps, j'ai senti quand on se jouait qu'il devenait nerveux par moments, reprend le vainqueur de Roland-Garros 2015. Ça fait une grosse différence, et ça montre qu'il sait que je peux évoluer au même niveau que lui désormais, et que je peux dicter mon jeu, pas seulement réagir à ce qu'il fait." Ses complexes désormais engloutis, Wawrinka peut laisser parler son jeu. Or, il a toutes les armes pour battre Federer. Ce fut criant lors de leur quart de finale sur la terre battue parisienne. Jamais on n'avait senti Federer à ce point impuissant face à son cadet.
Federer le sait, il n'a plus de marge. "C'est vraiment un gros défi et un gros test pour moi", admet le numéro 2 mondial. "Il faut que je sois très agressif, note de son côté Wawrinka, que je ne lui donne pas de temps. Il faut le faire reculer. Si je veux battre Roger, je suis obligé de jouer mon meilleur tennis, à tous points de vue. Mais ce qui a changé, c’est que si je parviens à faire ça, je sais que j'ai une bonne chance de sortir vainqueur du match. Avant, ça ne suffisait pas de toute façon. Mais aujourd'hui, je suis tout proche de lui."
Tellement proche qu'en certaines occasions, il peut même se trouver au-dessus, comme à Paris. Même si, jusque-là, ses trois victoires contre Federer ont toutes été acquises sur terre battue, même si Federer parait remarquablement affûté cette année à New York, personne ne devra tomber de l'armoire si Stan Wawrinka se hisse pour la première fois en finale de l'US Open. Vu ce qu'il est devenu, il n'y a d'ailleurs plus de raison de s'étonner de rien avec lui.
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Stanislas Wawrinka et Roger Federer

Crédit: AFP

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