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En trois ans, Wawrinka est devenu l'homme qui ne perd plus une finale

Laurent Vergne

Mis à jour 11/09/2016 à 12:44 GMT+2

US OPEN – Symbole de la spectaculaire mue du Suisse de très bon joueur à authentique champion, Stan Wawrinka a remporté ses dix dernières finales sur le circuit. Dont deux en Grand Chelem. Cela fait plus de trois ans qu'il n'a plus été battu dans le dernier match d'un tournoi. Il y a vraiment un avant et un après 2013 pour lui...

Stan Wawrinka

Crédit: Panoramic

Rarement, dans l'histoire du tennis, un joueur aura prouvé à ce point qu'il n'est jamais trop tard pour devenir un authentique champion. Brillant chez les juniors, Stan Wawrinka a très vite eu dans son jeu une palette suffisamment étoffée pour briller au très haut niveau. Mais on ne répètera jamais assez à quel point la dimension psychologique est la plus fondamentale de toutes dans le tennis. Plus encore que l'aspect technique ou physique, c'est elle qui impose les césures entre les très grands joueurs, ceux que flirtent avec les grands titres et ceux qui les gagnent.
Le contraste entre la carrière de Wawrinka avant 2013 et après 2013 est impressionnant. C'est vrai de son bilan en Grand Chelem. Jusqu'à l'US Open 2013, le Vaudois avait disputé 34 tournois majeurs. Son bilan ? Trois quarts de finale, aucune accession au dernier carré. Depuis, changement radical : lors des 13 derniers tournois du Grand Chelem, il est apparu à sept reprises en demi-finales, disputera dimanche sa troisième finale, pour y briguer un troisième titre. "C'est vrai que j'ai subitement franchi un palier dans ma carrière", concède-t-il. Le gentil Stan, doué mais pas franchement menaçant pours les cadors, s'est brusquement mué à 28 ans en une véritable menace permanente.
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Dix de suite, ce n'est pas mal, mais c'est aussi parce que j'en ai perdu beaucoup avant
Au-delà des tournois du Grand Chelem, cette évolution se retrouve aussi dans son bilan global en finale. Lorsque Nicolas Mahut l'a dominé pour remporter le titre à s'-Hertogenbosch au début de l'été 2013, le Suisse comptait alors quatre titres à son palmarès. Sa défaite face à Mahut était sa neuvième en treize finales. Pas exactement un ratio remarquable. Mais là aussi, depuis, il a corrigé le tir dans des proportions spectaculaires en gagnant ses 10 dernières finales. Dont deux en Grand Chelem, une en Masters 1000 et trois en ATP 500. "Dix de suite, ce n'est pas mal, mais c'est aussi parce que j'en ai perdu beaucoup avant", sourit l'intéressé.
Tennistiquement, Stan Wawrinka possède toujours une gamme aussi étoffée. Physiquement, il a autant de caisse que n'importe qui sur le circuit. Et mentalement, il a fini par se convaincre qu'il pouvait battre n'importe qui, n'importe où, n'importe quand. Avant d'aborder une finale, forcément, ça aide. "Quand j'aborde une finale maintenant, je me dis que je peux la gagner car j'ai produit généralement du bon tennis pour en arriver là", a-t-il ajouté. Désormais, c'est celui qui se retrouve de l'autre côté du filet qui gamberge.
Pourquoi cette mue à ce moment-là, et pas avant ou après ? On a maintes fois souligné l'apport de Magnus Norman, l'entraîneur suédois de Wawrinka. Certains sont convaincus de façon presque innée d'être des champions. D'autres ont besoin qu'on les aide à s'en persuader. Norman aura été l'allumette dont avait besoin Stanislas pour devenir "Stan the man". "L'arrivée de Magnus a été déterminante, oui, a-t-il encore répété vendredi après sa victoire sur Kei Nishikori. Il m'a aidé mentalement, surtout pour affronter les meilleurs joueurs du monde, contre qui j'avais beaucoup de difficultés."

S'il passe la première semaine...

Stan Wawrinka n'est pas devenu un joueur parfait. Sur la durée d'une saison, il connait davantage de sautes de tension qu'un Djokovic, un Nadal ou un Federer de la grande époque, ou même un Murray. Il est coutumier des accrocs précoces, à intervalles réguliers. Mais dans les très grands tournois, il passe rarement à côté. Il a surtout l'immense qualité d'un petit défaut : il hisse son niveau de jeu en fonction de la qualité de l'adversaire et de l'enjeu de la rencontre. Voilà pourquoi il est parfois friable en première semaine.
On l'a encore vu à Flushing dans cette quinzaine. Au troisième tour, contre Daniel Evans, il a frôlé la correctionnelle, sauvant une balle de match au quatrième set. Mais contre Del Potro et Nishikori, on a retrouvé le vrai Wawrinka. "C'est quelqu'un qui aime les grands rendez-vous : plus il y a de l'enjeu, plus il élève son niveau de jeu", juge d'ailleurs Novak Djokovic, bien placé pour savoir à quel point Wawrinka peut être dangereux. Notamment en finale. Le Suisse lui a infligé une des plus grandes désillusions de sa carrière à Roland-Garros, en 2015. Djokovic n'a pas oublié. Mais Wawrinka non plus...
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D'abord bousculé puis conquérant : ce point est le symbole du match de Wawrinka

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