Les Bleus à l'US Open : Après le fiasco de Rio, le rebond new-yorkais ?

Rien de tel qu'un bon tournoi du Grand Chelem pour repartir du bon pied. C'est peut-être ce que vont se dire les joueurs français au moment de repartir au combat à l'US Open. Entre le zéro pointé niveau médaille et les polémiques à tout-va, l'aventure des Jeux olympiques de Rio a viré au drame national pour le tennis français. Le dernier tournoi du Grand Chelem de la saison pourrait venir atténuer certaines tensions et mettre les choses à plat. C'est même obligatoire avant deux échéances qui arrivent vite pour les Bleus : la Coupe Davis et la Fed Cup.

Depuis 2008, l'US Open a plutôt bien réussi aux Tricolores, qui ont atteint au moins les quarts de finale lors des 6 dernières saisons. La dernière édition était même un bon cru : en simple, ils étaient trois à s'y hisser avec Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Kristina Mladenovic, tandis que Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert s'imposaient en double messieurs. Avant Rio, l'impulsion donnée en Grand Chelem en 2016 a été positive : quatre Tricolores différents ont atteint les quarts de finale (Monfils à Melbourne, Gasquet à Roland-Garros et Tsonga et Pouille à Wimbledon). Un résultat moindre à l'US Open cette année serait une franche déception. Une autre.

Si la FFT a été pointée du doigt après les JO, les joueurs n'ont pas été épargnés non plus. C'est donc par le jeu et leur attitude qu'ils seront jugés. Et pas seulement par le public. Yannick Noah et Amélie Mauresmo auront aussi un oeil avisé sur les courts de Flushing Meadows. En cause, une demi-finale à préparer juste après l'US Open en Croatie, à Zadar du 16 au 18 septembre. Et, dans une certaine mesure, la finale de Fed Cup en ligne de mire, qui aura lieu un peu plus tard, au mois de novembre à Strasbourg, qui pourrait se faire sans Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, suspendues à titre conservatoire. Les performances seront d'autant plus importantes que les places seront chères dans le groupe France. A moins qu'une blessure ou une méforme ne viennent encore bouger les lignes, comme lors des quarts de finale de Coupe Davis en juillet dernier en République tchèque.

Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet, les deux leaders français de Coupe Davis, auront peut-être un peu plus la pression que les autres fois. Le premier jongle avec un pied douloureux, suite à un décollement osseux dans son pied droit lors des JO de Rio. Actuellement en pleine préparation à New York, le Manceau et numéro un français actuellement semble confiant au moment d'aborder la dernière ligne droite de la saison. Le second, lui, revient peu à peu après un mois d'arrêt à cause de douleurs dorsales. Gasquet était loin du ramdam de Rio mais refait parler de lui lors des US Open Series entre Cincinnati et Winston-Salem.

Ceux qui seront scrutés de près seront Gaël Monfils et Lucas Pouille. Le Parisien est N.2 tricolore et aura une petite revanche à prendre. C'est lui qui a apporté du soleil dans le clan tricolore à Rio en allant jusqu'en quart de finale, où il a été battu par Kei Nishikori, non sans passer à un point d'une demi-finale. L'an passé à New York, des douleurs au dos l'avaient contraint à l'abandon dès le premier tour face à l'Ukrainien Illya Marchenko. Prudence tout de même : ce même mal l'a toutefois obligé à déclarer forfait à Cincinnati avant les huitièmes de finale, jetant même un voile d'incertitude sur sa participation : "Ça ne vaut pas le coup de tenter si je ne suis pas en pleine possession de mes moyens."

Lucas Pouille, lui, pourrait être celui qui pourrait encore bouger les lignes, aussi bien en Grand Chelem qu'en Coupe Davis. Le grand absent des Jeux, N.4 français au classement ATP, sera tête de série 24 à New York et aura tout en main pour réaliser sa meilleure performance aux Etats-Unis... où il n'a jamais passé le premier tour. Yannick Noah comptera sur lui si les tauliers venaient à manquer. Sans doute plus que Gilles Simon, qui vient de perdre dès ses entrées en lice à Cincinnati et Winston-Salem. Ou encore de Benoît Paire, également suspendu et plus vraiment en odeur de sainteté dans l'équipe de France depuis son exclusion lors des Jeux Olympiques. Mais imaginez un peu que ce soit lui qui aille le plus loin...