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Wimbledon, Grand Chelem en carrière, N.1 mondial : A quoi peut rêver Wawrinka ?

Laurent Vergne

Mis à jour 13/09/2016 à 15:42 GMT+2

US OPEN 2016 – Avec désormais trois titres du Grand Chelem, dans trois majeurs différents, sur sa carte de visite, Stan Wawrinka a encore changé de dimension. Alors, pourquoi ne pas viser encore plus haut ?

Stan Wawrinka holds the US Open trophy

Crédit: AFP

Le Grand Chelem en carrière

Open d'Australie 2014. Roland-Garros 2015. US Open 2016. Trois saisons, trois tournois du Grand Chelem différents. Stan Wawrinka, dont le palmarès en majeur était encore vierge voilà moins de trois ans, n'est donc plus qu'à une marche de réaliser le Grand Chelem en carrière. Rappelons que, dans toute l'histoire du tennis, seuls huit joueurs ont réussi à épingler les quatre levées du Grand Chelem : Fred Perry, Donald Budge, Rod Laver, Roy Emerson, Andre Agassi, Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic. Aujourd'hui, sur le circuit, seul Wawrinka l'a à portée de fusil. Même Andy Murray, lui aussi lauréat de trois majeurs, et finaliste au moins une fois dans chacun des quatre grands tournois, n'est pour l'heure qu'à mi-chemin.
Ce qui aurait semblé invraisemblable il y a peu relève donc aujourd'hui de l'ordre du possible. D'autant qu'il n'y a aucun raison pour que Stan Wawrinka ne puisse pas briller à Wimbledon. Certes, c'est pour l'heure son maillon faible puisqu'il n'y a jamais dépassé les quarts de finale. Mais rien ne lui est interdit. Il n'a pas d'aversion pour la surface et son jeu ne présente aucune incompatibilité avec l'herbe. "Je pense que je pourrais produire mon meilleur tennis sur gazon, a estimé le Vaudois dimanche soir. Mais pour l'instant, il y a des joueurs meilleurs que moi à Wimbledon."
En tout cas, il fait les efforts nécessaires pour changer cela. "Cette année, j'avais pris quelqu'un dans mon équipe pour essayer de mieux comprendre le jeu. Mais ça n'a pas encore payé. J'espère vraiment pouvoir jouer un jour mon meilleur jeu sur gazon." Mais ne comptez pas sur lui pour clamer "mon prochain objectif, c'est Wimbledon !" "Il n'y a pas de plan, a-t-il expliqué. Le seul plan c'est d'essayer de repousser mes limites pour n'avoir aucun regret le jour où je quitterai le tennis. Ici, j'ai gagné sans être arrivé en me disant que je voulais gagner. J'ai pris match après match et je ferai comme ça à Wimbledon, en voyant jusqu'où ça me mène. J'ai toujours procédé comme ça." Et Wawrinka de finir sur cette phrase qui témoigne de la manière dont il se perçoit : "Je ne suis pas assez bon pour pouvoir dire 'je veux gagner Wimbledon'".
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Stan Wawrinka

Crédit: AFP

Numéro un mondial ? Très peu pour lui

En s'imposant à l'US Open, Stan Wawrinka s'est hissé à la troisième place du classement mondial, égalant le meilleur classement de sa carrière. Sur les trois dernières années, il est le seul autre joueur avec Djokovic à avoir remporté plus d'un titre du Grand Chelem. Il l'a prouvé, il est plus que capable de rivaliser en homme à homme avec le Serbe. Alors, pourquoi ne pas viser une autre forme de Graal, à savoir la première place mondiale ? Quand il lui a été demandé si cela pouvait constituer un objectif pour lui à l'avenir, sa réponse a tenu en trois lettres : non.
"Cette question revient à chaque fois que je gagne un Grand Chelem, sourit le Suisse. Mais mon meilleur classement, c'est numéro 3. C'est simple. Je suis bien trop loin au classement pour penser à la place de numéro un." A court et même moyen terme, il a raison. Djokovic plane à 14000 points. Lui en compte quasiment 8000 de moins. "Regardez Novak, ajoute-t-il. Il gagne deux ou trois titres du Grand Chelem par an. Il gagne cinq Masters 1000 chaque saison. Il gagne tout et quand il ne gagne pas, il est en finale. Moi, je gagne quatre tournois pendant ce temps-là. Et je suis heureux comme ça."
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Stan Wawrinka

Crédit: AFP

Faut-il y voir un manque d'ambition ? Oui et non. Wawrinka l'a très bien compris, ce qui le différencie encore d'un Djokovic ou même d'un Murray, c'est la constance dans la performance. Il est aujourd'hui capable de battre n'importe qui, n'importe quand, pratiquement n'importe où. Mais il est aussi plus fragile que le duo serbo-britannique d'un tournoi à l'autre. Il lui arrive de disparaitre prématurément. C'est comme si son équilibre passait par ces sautes d'humeur. Comme si une course à la constance permanente l'épuiserait, au risque de nuire à son rendement quand cela compte le plus, c'est-à-dire en Grand Chelem.
"Ces gars-là (Djokovic, Murray, ou Nadal et Federer auparavant), non seulement ils gagnent, mais ils vont toujours très loin dans tous les tournois, ce n'est pas mon cas. Je ne suis pas en demi-finale à chaque fois. Je n'en suis pas là, et je ne veux pas l'être", a-t-il avoué dimanche soir. Le résultat, c'ets ce contraste saisissant entre lui de Murray. L'Ecossais compte quatre fois plus de Masters 1000 (12) que de Grand Chelem (3). Chez Wawrinka, le ratio est bien différent : 3 fois plus de majeurs que de Masters 1000 (3-1).
Sa conclusion est en tout cas sans équivoque : "pourquoi est-ce que j'ai gagné trois titres du Grand Chelem et un seul Masters 1000? Je n'en sais rien. Et je m'en fous". Voilà pourquoi il ne faudra pas s'étonner si Wawrinka ne s'approche jamais du trône au classement ATP. Et pas davantage s'il continue d'étoffer sa carte de visite en Grand Chelem…
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