Wimbledon 2014 : Les quatre raisons qui empêchent Cornet de s’imaginer refaire le coup de Bartoli

Tombeuse de Serena Williams au troisième tour de Wimbledon samedi, Alizé Cornet a réalisé le plus bel exploit de sa carrière. Un an après la victoire surprise de Marion Bartoli en finale contre Sabine Lisicki, le drapeau français flotte une nouvelle fois sur le Centre Court de façon inattendue. Pas si vite. Cette superbe performance ne fait pas encore de Cornet une prétendante à la victoire finale. S’il est toujours difficile de confirmer derrière une victoire de cette importance, d’autres obstacles, très concrets, se dressent sur la route de la Française.

Après Serena Williams, c’est une autre adversaire très dangereuse qui se dresse sur la route d’Alizé Cornet en la personne d’Eugenie Bouchard. A vingt ans, la joueuse canadienne est la nouvelle égérie de la WTA.  Victorieuse à Nuremberg cette saison, Eugenie Bouchard est surtout la seule joueuse à avoir atteint les demi-finales des deux premiers tournois du Grand Chelem. Titrée chez les juniors en 2012, elle est plutôt à l’aise sur le gazon de Wimbledon qui convient très bien à son jeu agressif. Victorieuse de leur seule confrontation à Strasbourg en 2013, Alizé Cornet pourra toutefois se servir de cette expérience lundi au moment d’entrer sur le Centre Court même s’il est vrai qu’Eugenie Bouchard a changé de catégorie depuis quelques mois et pointe maintenant à la treizième place mondiale.

Si elle parvient à confirmer contre Eugenie Bouchard, la Française n’aura pas la tâche facile pour son premier quart de finale en Grand Chelem puisque c’est sans doute Maria Sharapova qui l’y attendra. Intraitable depuis le début du tournoi, la récente gagnante de Roland-Garros n’a abandonné que sept petits jeux à ses trois premières adversaires et fait plus que jamais figure de favorite numéro un pour le titre. Pas rassurant quand on sait qu’Alizé Cornet n’a jamais réussi à prendre un set à la Russe, qui avait déjà mis fin à son parcours à l’Open d’Australie en janvier.

Outre Bouchard et Sharapova, Alizé Cornet se trouve aussi dans le quart de tableau de Simona Halep, finaliste à Roland-Garros  il y a trois semaines, d’Ana Ivanovic et de Sabine Lisicki, finaliste l’an dernier. Une partie de tableau beaucoup plus relevée que celle où se trouvent Agnieszka Radwanska ou encore Petra Kvitova et Caroline Wozniacki. Même si Petra Kvitova a déjà inscrit son nom au palmarès du tournoi (2011) et que Caroline Wozniacki est longtemps restée au sommet de la hiérarchie mondiale, ces deux joueuses peinent un peu à retrouver leur meilleur niveau et impressionnent un peu moins qu’il y a quelques temps. En tout cas moins qu’Eugenie Bouchard et Maria Sharapova.

Contrairement à Marion Bartoli qui avait déjà atteint la finale de Wimbledon en 2007 avant sa victoire l’an dernier, Alizé Cornet manque cruellement d’expérience en deuxième semaine de Grand Chelem. C’est simple, elle n’a jamais dépassé les huitièmes de finale, un stade qu’elle atteint seulement pour la deuxième fois de sa carrière, la première à Wimbledon. En 2009 en Australie, elle s’était inclinée en trois sets contre Dinara Safina, future finaliste.  Un manque d’habitude qui pourrait se sentir face à des joueuses plus expérimentées à ce niveau. Mais peu importe, en devenant la première Française à battre une numéro un mondiale en Grand Chelem depuis… Marion Bartoli (Open d’Australie 2009), Alizé Cornet a déjà réussi son Wimbledon.